Réalisateur : Julien Leclerc
Acteurs : Sami Bouajlia, Guillaume Gouix, Kaaris, Youssef Hadji,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Policier.
Nationalité : Français.
Durée : 1h21min.
Synopsis :
Yanis, Eric, Nasser et Frank forment l’équipe de braqueurs la plus efficace de toute la région Parisienne. Entre chaque coup, chacun gère comme il peut sa vie familiale, entre paranoïa, isolement et inquiétude des proches. Par appât du gain, Amine, le petit frère de Yanis, va commettre une erreur… Une erreur qui va les obliger à travailler pour des caïds de cité. Cette fois, il ne s’agit plus de braquer un fourgon blindé, mais un go-fast transportant plusieurs kilos d’héroïne. Mais la situation s’envenime, opposant rapidement braqueurs et dealers…
Critique :
Sans être réellement original, #Braqueurs incarne un gangster movie burné, mené tambour battant et allant constamment à l'essentiel— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 29 avril 2016
Force est d'admettre que depuis quelques temps si la comédie hexagonale se porte étonnement bien, la série B made in France se paye elle aussi une belle cure de jouvence.
Zulu, Mea Culpa, De Guerre Lasse ou encore Antigang et Nightfare pour ne citer qu'eux, les cinéastes français musclent leur jeu histoire de mieux concurrencer les péloches venues du froid et d'outre-Atlantique, voir même pour mieux effacer des mémoires le triste statut d'un genre complétement englué par sa Marchalisation depuis près d'une décennie maintenant (de l'efficace 36, Quai des Orfèvres au très palot MR73, sans oublier le moyen Gangsters et la série Braquo).
Bref, on semble se tirer un peu les doigts du cul par chez nous et c'est franchement loin de nous déplaire.
Honnête artisan, Julien Leclerc (les plus ou moins inspirés Chrysalis et L'Assaut, le très réussi Gibraltar), va s'efforcer avec son quatrième passage derrière la caméra, Braqueurs, de faire perdurer ce joli renouveau.
Malin, il s'appuie comme pour Gibraltar, sur un duo d'acteur exceptionnel, Guillaume Gouix - déjà du très bon Enragés - et l'inestimable Sami Bouajila, ainsi qu'un thème plutôt accrocheur sur le papier; le film de braquage, qui nous avait offert deux petites bombes au début des années 2000, Nid de Guêpes et Le Convoyeur.
Ambitieux aussi bien esthétiquement que sur le papier, Braqueurs suit l'histoire de Yanis, Eric, Nasser et Frank; quatre amis qui forment l’équipe de braqueurs la plus efficace de toute la région Parisienne.
Entre chaque coup, chacun gère comme il peut sa vie familiale, entre paranoïa, isolement et inquiétude des proches.
Par appât du gain, Amine, le petit frère de Yanis, va commettre une erreur…
Une erreur qui va les obliger à travailler pour des caïds de cité.
Cette fois, il ne s’agit plus de braquer un fourgon blindé, mais un go-fast transportant plusieurs kilos d’héroïne.
Mais la situation s’envenime, opposant rapidement braqueurs et dealers…
Méchamment référencé au cinéma ricain (on pense évidemment, comme pour Antigang, au chef d’œuvre Heat, mais aussi à Nid de Guêpes), bien plus dense que la majorité des péloches énervées hexagonales, usant parfaitement de la fragilité évidente de son scénario pour offrir un divertissement ramassé et maitrisé; Braqueurs est un polar prenant et tendu comme la ficelle d'un string, à la violence aussi intense que frontale.
Solide et précis même si l'intrigue souffre d'un gros coup de mou après une excellente introduction, empathique malgré une caractérisation des personnages assez sommaire (couplé à une interprétation générale un brin en roue libre, ou seul Gouix et Bouajila, impeccables, surnagent) et une accumulation de clichés pas toujours bien senties (et l'utilisation un peu lourde des thèmes du sacrifice et de l'honneur); le métrage est un film de casse convaincant, énergique et porté par une vraie envie d'offrir un moment de cinéma bien de chez nous qui dépote.
La caméra de Leclerc privilégie l'action percutante et les shots d'adrénalines à la mise en image fine et originale d'un braquage over the top qui tourne mal.
Vu le rendu final, un gangster movie burné, mené tambour battant et allant constamment à l'essentiel, on ne peut que féliciter ce choix.
Jonathan Chevrier