Il y a bientôt 18 ans, un lycée américain était envahie par des extraterrestres. Aujourd’hui, il reste juste le souvenir d’ados qui ont grandi mais pour qui the Faculty est une douce nostalgie devenue culte.
S’appuyant sur les archétypes des personnages de lycée comme on a bien pu le voir dans Breakfast Club, le scénariste rassemble donc un loser geek (car oui, à cette époque, les films de super-héros ne dominaient pas le box office faisant des geeks l’avenir d’Hollywood), le sportif, la fille canon, la petite nouvelle ingénue, le rebelle ou encore la gothique pour lutter contre cette invasion sur fond de cours de bio et de stade de foot. Il en résulte des interactions intéressantes entre les protagonistes qui deviennent tous quelqu’un d’autre pendant le film, comme si, devant la menace, ils allaient tous sortir des cases dans lesquelles ont les cantonnait et brisant ainsi les clichés.
The Faculty n’est ainsi pas forcément transgressif (même si les lycéens sauvent le monde à l’aide de drogue, nous offrant au passage une relecture intéressante d’une scène culte de the Thing), mais il permet surtout aux ados de la fin des 90′s de s’identifier rapidement et de bien s’imaginer dans ce cas de figure dans une période de la vie où l’on doute de soi mais aussi des autres et en particulier du monde adulte. Loin d’être bête et méchant, tout en revendiquant clairement son statut de série B efficace, the Faculty s’impose ainsi comme un teen movie parmi ce qui se faisait de mieux dans les années 90.
Il faut dire aussi qu’à la mise en scène, Dimension Films (la filiale horrifique de Miramax des Weinstein de l’époque) est allé chercher Robert Rodriguez dont ils avaient produit avec succès le culte Une Nuit en Enfer. Le réalisateur complètement indépendant qui avait l’habitude de cumuler les postes sur ses films précédents exécute pour la première fois un film de commande. Une contrainte qui lui permet d’être plus cadré que d’habitude tout en démontrant son efficacité pour mener le récit avec ce qu’il faut d’humour et de références, parfaitement à l’aise pour mettre en image le scénario de Williamson avec un casting bourré de stars du début des années 2000.
C’est ainsi que l’on retrouve Elijah Wood avant sa transformation en hobbit, Josh Harnett avant son déclin post Pearl Harbor (on les retrouvera d’ailleurs tous les 2 dans le Sin City de Rodriguez), Cléa DuVall qui sera ensuite revue dans plusieurs séries tv, Jordana Brewster pas encore aux commandes des bolides de Fast and Furious. Et du côté du corps enseignant, c’est une belle galerie de seconds rôles avec Famke Janssen, Robert Patrick ou encore Salma Hayek (complètement à contre-emploi en infirmière malade, loin de Satanico Pandemonium) et même Piper Laurie, l’horrible mère de Carrie. Tout se beau monde s’amuse donc sur fond de reprises rock (dont une reprise honorable de Another brick in the Wall) pour un film d’été qui se revendique comme tel.
Si the Faculty ne marque pas forcément l’histoire du film d’horreur et encore moins l’histoire du cinéma, il reste tout de même un divertissement très efficace et attachant qui aura marqué toute la génération de fin des 90′s qui revoit donc le film avec grand plaisir, rappelant les années lycées avec des emmerdes beaucoup plus simples. Nostalgie, quand tu nous tiens …