Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising (2010) de Nicolas Winding Refn

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Nicolas Winding Refn commençait alors à se faire un nom après sa trilogie mafieuse anti-"Le Parrain" avec la géniale trilogie "Pusher" (1996-2004-2005), "Inside Job" (2003) et surtout "Bronson" (2008) mais avec "Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising" il entre définitivement dans la cour des grands avec ce qui reste une claque gigantesque. Le magazine Positif a ainsi écrit :n tel film, original, hors des sentiers battus que ce soit dans le fond ou la forme, lent (mais pas long ni ennuyeux) n'est pas pour plaire au grand public en général. On n'est nullement étonné des critiques assez mauvaises auprès du Grand Public, un résultat plus mitigé chez les cinéphiles sans doute plus ouvert aux différentes formes de cinéma. "Le Guerrier silencieux est un choc. Un film hors norme. Toutes proportions gardées, on pourrait dire qu'il est au film de vikings ce que "2001 l'Odyssée de l'espace" est à la science-fiction..." ... Avare en dialogues, stylé, d'une austérité digne des côtés nordiques tout en ajoutant une petite dose de mystique, u

Note :

Ce film n'est pas sans rappeler le chef d'oeuvre "Aguirre ou la colère de Dieu" de Werner Herzog... Un voyage vers l'inconnu qui va s'avérer être une quête mystico-cauchemardesque. La mise en scène n'oublie pas les magnifiques paysages en plaçant les lieux dans un espace temps au limite du réel. One-Eye est un clin d'oeil à Einar joué par Kirk Douglas dans le chef d'oeuvre du film de viking Mads Mikkelsen alors au sommet après "Les vikings" (1958) de Richard Fleisher que NWR considère comme le meilleur film du genre. Une photographie travaillée qu'on doit à Morten Soborg qui officiait déjà sur les "Pusher", notons que le montage est de Anne Osterud qui était également sur les "Pusher". Une descente aux enfers ambitieux, où un prisonnier esclave se voit émanciper pour un voyage au bord du monde, de l'autre côté de l'océan. Nicolas Winding Refn a réalisé "Bronson" avant juste parce que ce film-ci était difficile à financer, l'histoire et la violence inhérente en à freiner plus d'un. Mais au final ce film, malgré sa violence réaliste n'est pas dénué d'une poésie froide, pleine de fureur certe mais jamais dénuée de magie et d'émotion. Dans le rôle principal on a l'incroyable "Casino Royale" (2006) de Martin Campbell et "After the Wedding" (2006) de Suzanne Bier, joue ici dans le 5ème long métrage avec NWR après les "Pusher" et "Bleeder" (1999). Mads Mikkelsen incarne One-Eye, un guerrier esclave qui n'a pas son destin en main, un esclave guerrier qui préfère agir que parler. Encore aujourd'hui, après les excellents "Drive" (2011) et "Only God Forgives" (2013) ce film reste un chef d'oeuvre, sans doute incompris, trop violent, mais assurément encore son chef d'oeuvre, Nicolas Winding Refn signe là un film sans concession, sublime poème mortifère où personne ne s'en sort indemne. Chef d'oeuvre impitoyable et impeccable.