[CRITIQUE] Les Enquêtes du Département V – Délivrance

Par Pulpmovies @Pulpmovies

Réalisé par : Hans Petter Moland


Avec :
Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Pål Sverre Valheim Hagen et Jakob Oftebro


Sortie :
 5 mai 2016 en e-Cinéma


Durée: /


Distributeur :
Wild Bunch Distribution

Synopsis :

Une bouteille jetée à la mer, repêchée et oubliée dans un commissariat des Highlands. A l’intérieur, un appel au secours écrit en lettres de sang et en danois. Lorsque le message échoue au Département V de la police de Copenhague, chargé des dossiers non élucidés, les années ont passé… L’imprévisible Carl Mørck, Assad, son assistant syrien au flair infaillible, et Rose, leur secrétaire, vont-ils prendre au sérieux ce SOS ?

4/5

Troisième film adapté de la saga littéraire aux six volumes déjà parus ; Les Enquêtes du Département V font sensation au Danemark avec des records absolus pour les deux précédents long-métrages. Ce nouveau chapitre ne déloge pas à la règle et fait même encore mieux au niveau du box-office local. Toujours adapté du roman de Jussi Adler-Olsen, Délivrance sort avec une certaine pression en France (e-Cinéma) car celui-ci est décrit comme étant le plus plébiscité grâce à son histoire très sombre et finement écrite.

La réalisation est laissée à Hans Petter Moland (The Beautiful Country, Refroidis…) et met toujours en scène le duo Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares à travers la traque d’un tueur d’enfants. Le scénario est signé d’une main de maître par Nikolaj Arcel (scénariste de Millenium, qui réalisera bientôt Dark Tower avec Matthew McConaughey, Idris Elba et Abbey Lee). Délivrance propose un schéma plus nauséeux que les deux premiers opus davantage placés sous le thème de la religion (Témoins de Jéhovah). Quand le premier film était médiatique et le second plus politique, c’est ici la croyance qui prend le dessus dans une affaire surgissant des eaux, remettant en cause la crédulité des enquêteurs : la découverte d’un S.O.S dans une bouteille en pleine mer et oublié au fin fond d’un commissariat fera naître cette nouvelle enquête, bien plus convaincante que les deux précédentes en bien des matières, s’ancrant notamment bien plus profondément dans la noirceur et le sordide. Mais Délivrance va plus loin qu’une simple enquête et poursuit le travail réservé à la psychologie de ses personnages, profondément tournés vers l’auto-destruction (celui de Nikolaj Lie Kaas est le plus atteint).

Ficelé avec grande réussite, Hans Petter Moland nous livre un polar glacial qui cinématographiquement vaut le coup d’œil. Mise en scène travaillée, cette enquête à la recherche d’enfants disparus introduit un personnage sadique (mélange d’un Colin Farrell d’un Paul Dano et du charme d’un Nikolaj Coster-Waldau) et psychopathe. Si l’enquête débute tout doucement pendant une bonne trentaine de minutes, le temps de célébrer les retrouvailles, le tout part sur les chapeaux de roue bien plus vite qu’on n’aurait pu le penser ! L’atmosphère pesante et parfois dérangeante comme savent si bien le faire les danois s’installe, les idéaux que chacun se heurtent les uns aux autres (parents des enfants, enquêteurs…) et chaque personnage se trouve rongé par une certaine culpabilité. La violence est toujours aussi présente dans ce troisième chapitre.

Délivrance réussit le pari d’être encore plus abouti que ses deux prédécesseurs à travers une nouvelle enquête encore plus sombre et pesante.