Ant-Man

Par Inglourious Cinema @InglouriousCine
Scott Lang, cambrioleur de haut vol, va devoir apprendre à se comporter en héros et aider son mentor, le Dr Hank Pym, à protéger le secret de son spectaculaire costume d’Ant-Man, afin d’affronter une effroyable menace…

Ant-Man – 14 Juillet 2015 – Réalisé par Peyton Reed

De tous les films de la phase deux de l'univers cinématographique Marvel, il n'y avait que « Ant Man » que j'aurais pu voir les yeux fermes ! Car c'était Edgar Wright, le génialissime réalisateur anglais, auteur de la trilogie cornetto (Shaun of The dead, Hot fuzz, The World's End) et de Scott Pilgrim qui devait le réaliser! Mais pour diverses raisons, Edgar Wright fut gentiment débarqué d'un projet qu'il portait depuis plus de 10 ans. Des cet instant, je m'étais promis de ne pas allez le voir, parce que j'étais profondément déçu de la décision du studio de se séparer de lui.
Finalement, 9 mois après la sortie d'Ant-Man, la colère en moins, je me suis décidé à le voir, me confrontant au fantasme d'un film qui n'existe plus, mais qui vit malgré tout dans les mains de Peyton Reed ! Un moindre mal pour un film qui se révèle au final très rafraîchissant.


En 1989, le docteur Hank Pym découvre qu'au Shield, on essaie de reproduire en secret la particule de Pym. Avec cette particule Hank Pym peut devenir aussi petit qu'une fourmi, créant ainsi une arme efficace, mais comme il n'a pas confiance, il décide de rompre tout lien avec le S.H.I.E.L.D et d'ouvrir sa propre société. Si la particule Pym fut pendant de longues années à l'abri, il apprend que son successeur Darren Cross crée le « Yellowjacket », une armure similaire à celle de « Ant-Man » et que par dessus tout il compte la commercialiser. Pour contrer ça, Hank Pym fait appel à « Scott Lang ». Cet allié inattendu est un ancien détenu condamné pour cambriolage. Depuis sa sortie Scott essaye de reprendre pied pour pouvoir revoir sa fille, mais avec son casier rien n'est facile, ce qui l'encourage à retourner vers ses vieilles fréquentations. Le job qu'il accepte est simple, il s'agit de cambrioler une demeure et d'ouvrir le coffre, mais une fois fait, il ne découvre qu'une combinaison. A l'abri dans l'appartement de Luis son ami, il essaye la combinaison et découvre un monde qu'il soupçonnait a peine, celui de l'infiniment petit ! Et c'est un certain Hank Pym qui va le guider.
Une fois le film fini et les deux scènes post-générique vues, je peux dire sans mentir que j'ai énormément apprécié « Ant-Man » !!! Car c'est possible d'apprécier le film, sans avoir à dégueuler dessus parce que Edgar Wright ne l'a pas réalisé. Le film n'a pas d'autre prétention que d’être un divertissement dans la veine des films familiaux que Disney produisait dans les années 80/90 avec ce qu'il faut d'action, d'humour et d'émotion.


Le film se base sur un script de Wright, réécrit en partie par Paul Rudd et Adam McKay. L'histoire conté est on ne peut plus classique, mais le mélange des genres auquel on assiste dans le film apporte beaucoup de fraîcheur au récit. D'un coté on a le film de super-héros, de l'autre l'un de mes genres préférés le heist movie (le film de cambriolage), un choix plein de sens, quand on pense que le personnage principal peut rétrécir à tout moment. Et on retrouve tous les codes du genre, une équipe, un leader, un butin à glaner, le repérage, la préparation du cambriolage et l’exécution, des éléments classiques qui prennent une toute autre ampleur quand ils sont mêlés au éléments super-héroique du récit ! Les enjeux se révèlent, l'infiniment petit côtoie l'infiniment grand et Scott Lang devient enfin le père qu'il doit être !
L'atout numéro 1 du film pour moi c'est Scott Lang. C'est un personnage qui est à l'opposé de tout les super-héros du M.C.U, il n'est pas un soldat, ni un super soldat, ni un espion, ni un professeur exposé aux rayons gamma, ni un dieu nordique ou encore un milliardaire philanthrope a l’ego démesuré et cela fait un bien fou ! Car on renoue avec une certaine idée de fragilité et de faillibilité chez le super-héros, surtout qu'en parallèle on abandonne pas les problèmes de la vie courante de Scott (L'obtention d'un droit de visite pour voir sa fille). C'est ainsi qu'au parcours classique du super-héros lambda, se greffe la vrai motivation de Scott et chaque étape du récit n'est alors qu'un pas de plus vers son but ultime. On commence ainsi avec Scott qui sort de prison, qui doit se réinsérer mais qui échoue (Cambriolage infructueux, acquisition de la combinaison, prison), a partir de là il rencontre son mentor (Pym) qui lui donne une seconde chance ! Ensuite il y a la phase d'apprentissage, les nouvelles épreuves et enfin le final, dans lequel il dépasse son mentor et surtout il retrouve enfin sa fille. Scott dépasse alors son propre statut de héros pour être le héros d'une seule personne, sa petite fille.
La figure du père dans le film est omniprésente ! Qu'il soit absent, distant, odieux, maladroit ou même immature, il ne sait clairement pas faire avec l'autre et cet autre, c'est sa fille (Hank/Hope, Scott/Cassie) ou son disciple (Hank/Scott). Tous ont des choses à ce faire pardonner et a apprendre, Scott trouve ainsi le père qu'il n'a jamais eu, qui croit en lui et qui le guide, Hank dit enfin la vérité à Hope sur sa mère grâce à la relation qu'il battit avec Scott, brisant ainsi le mur qu'il avait érigé entre elle et lui. Puis il y a au final, la petite Cassie qui retrouve un père qu'elle adore et qui a de nouveau confiance en lui et en l'avenir. Des pères perfectibles qui retrouvent enfin la famille qu'ils avaient perdus !


C'est dans cet adn familial que le film gagne ses galons. A la manière des films que produisait Disney dans les années 80/90, il ne cherche pas a passer pour ce qu'il n'est pas, le film s'adresse à la famille entière et assume cette filiation là ! On pense ainsi à la série des films « Chérie, j'ai rétréci les gosses », un film agréable, divertissant et ludique, tout comme « Qui veut la peau de Roger Rabbit? » qui faisait se mêler prises de vue réelles et animations avec beaucoup de talent, mais aussi « Rasta Rocket », « les Trois Mousquetaires », « Les Petits Champions » ou encore « L'incroyable voyage » par exemple, qui sont autant d'exemple de films familiaux, un brin naïf et inspirant beaucoup d'enfants !
Du coté de la réalisation, Peyton Reed emballe l'ensemble avec pas mal d'efficacité ! Du début à la fin le réalisateur maîtrise son récit et le rythme qui va avec, que cela soit les scènes d'actions ou les ruptures de tons entre la comédie et l'action, rien n'est superflus et tout ce justifie narrativement parlant ! Un Avenger est là, c'est normal car Scott doit rentrer dans leur base pour voler un élément essentiel à la mission finale; Ant-Man se réduit à une taille sub-atomique à la fin, car il sait ce qu'a fait la mère de Hope pour mener à bien sa mission, réalisant ainsi le sacrifice qu'il est entrain de faire … Reed en profite pour jouer sur les notions d’échelles et nous faire plonger dans l'infiniment petit. On découvre le monde des fourmis et les différentes espèces qui servent à « Ant-Man » dans ses missions, ce qui donnent des séquences assez bluffantes, ou Scott monte une fourmi volante pour s’échapper d'un commissariat ou alors comment il se déplace dans des canalisations grâce à elle. Le réalisateur joue aussi sur la possibilité qu'a Lang de rapetisser et de grandir en un clin d’œil pour se battre et virevolter, donnant quelques moments jouissifs à souhait comme le combat Faucon/AntMan et le combat final Yellowjacket/Antman dans la chambre de Cassie !
Toutefois le film n'est pas exempt de défauts ! Tout d'abord j'ai parlé plus haut d'une réalisation efficace, ce qu'elle est car elle fait le job, mais elle manque clairement de dynamisme et d'imagination. L'histoire quant à elle aurait pu sortir un peu plus des sentiers battus en proposant quelque chose d'inédit, mais la ou le bat blesse une fois de plus dans un film Marvel, c'est son méchant! Darren Cross est un méchant aux ambitions lambda qui n'a pas supporté d’être rejeté par Pym et qui décide de se venger. Sauf que l'écriture du méchant est paresseuse à souhait, fadasse, sans consistance et tellement prévisible, de plus son interprète Corey Stoll est un miscast complet !
Le casting quant à lui est plutôt bon ! Pour commencer, dans le rôle principal d'Ant-Man on trouve le pétillant Paul Rudd. Habitué des comédies, il tient ici un rôle à sa mesure, a la fois physique et comique. Un terrain idéal pour une composition pleine de nuances, cambrioleur, père ou encore super-héros il n'en finit pas de nous étonner ! Michael Douglas joue le rôle de Hank Pym. Et honnêtement le film de super-héros lui va bien, on retrouve un acteur en pleine forme qui prend du plaisir a faire son métier. Tout comme Evangeline Lilly dans le rôle de Hope, une femme pleine d'assurance qui ne demande à son père que de la reconnaissance. C'est un rôle dont elle s'acquitte avec force et talent, révélant à la fin un destin tout aussi super-héroique que sa mère. Le méchant du film est comme je l'ai dit plus haut joué par Corey Stoll ! Une absurdité pour moi tant il n'a pas le talent pour nous faire croire à son personnage et surtout pour ceux qui ont vu House of Cards, nous faire oublier le personnage pathétique qu'il jouait la dedans. Un non-sens qui est à peine rattraper par la fin, quand il incarne le Yellowjacket. A leurs cotés, il y a aussi Michael Pena dans le rôle du copain un brin débile, Judy Greer dans celui de l'ex de Scott, Bobby Cannavale dans celui du mari de l'ex, Anthony Mackie revient pour Le Faucon mais aussi l'apparition de Hayley Atwell dans le rôle de Peggy Carter !
C'est un authentique film familial. Généreux et agréable !
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