[critique] les visiteurs : la révolution

[CRITIQUE] LES VISITEURS : LA RÉVOLUTIONFICHE TECHNIQUE

  • Sortie : 06 avril 2016
  • Titre original : -
  • Réalisateur : Jean-Marie Poiré
  • Scénaristes : Christian Clavier et Jean-Marie Poiré
  • Acteurs : Jean Reno, Christian Clavier, Karin Viard...
  • Compositeur : Eric Levi
  • Genre : Comédie terrorisante
  • Pays : France
  • Durée : 1h50

Godefroy de Monmirail et Jacquouille la fripouille sont de retour, pile poil là où on les avait laissé il y a de ça 18 ans. Après une pirouette scénaristique pour expliquer leur tronche qui ont pris cher par le poids des années, le spectateur suit les deux zigotos dans un monde qu'ils ne comprennent toujours pas - celle d'une période vachement troublé - où le pouvoir se renversait à coups de tête tranchées. Et sans tourner autour du pot : c'est là que le bât blesse.

Ce qui marchait très bien pour les Visiteurs premier du nom, c'était de voir ces deux (z)héros au savoir vivre carrément dégueulasse se heurter frontalement à l'univers dans lequel nous vivions, un univers contemporain simple (pour nous) mais ahurissant (pour eux). Même le moins bon Les Visiteurs 2 : Les couloirs du temps parvenait à faire rire en envoyant des personnages de notre monde dans le temps des chevaliers, avec un Jacquard absolument largué. Du bon bordel en somme, qui parvenait sans mal à installer des scènes cultes même 20 ans après.

Mais pour ce troisième volet, le parti pris n'est à la base pas drôle du tout. La Révolution française est un moment de l'Histoire sombre, terrible, il est donc de ce fait pas vraiment propice aux vannes pures et dures. Surtout que, pour le spectateur lambda (ou en tout cas, pour nous), l'année 1793 est certainement importante, mais loin d'être évidente à comprendre. Et ne nous parle pas des masses, le fossé entre les deux époques n'étant pas assez large. Alors comment amusé la galerie avec ce terrain de jeu délicat ?

Difficilement, surtout quand le casting n'est pas franchement pas génial. Ary Abittan est lourd, Karin Viard insipide, Franck Dubosc pas convaincant... même Marie-Anne Chazel (son personnage n'aidant pas) passe à côté. Bref, de tous les acteurs, un seul parvient à mener le bateau avec sa pêche d'enfer et son envie de faire rire : Christian Clavier. Lui seul croit dur comme fer au projet (il en est le scénariste), et donne tout ce qu'il a. A côté, Jean Reno, le regard vide, épuisé, se demande tout du long ce qu'il fout dans cette pagaille. Quand on se souvient des prestations déjantées de Valérie Lemercier, Christian Bujeau (le mari dentiste) ou simplement de Chazel dans Les Visiteurs, il est évident de se dire que le film à louper son casting.

Tout comme son scénario. Clavier étant un passionné d'Histoire, il n'arrive pas vraiment à se lâcher dans la comédie joviale, en proposant hélas des scènes d'un sérieux grave- tentant de respecter l'ambiance de cette Terreur dure - qu'il habille de blagues trop timide pour ne serait-ce nous esquisser un sourire. En témoigne la scène où Robespierre débarque durant un dîner : l'homme est craint, la bonne humeur disparaît, et l'interprétation très plombante de Nicolas Vaude n'arrange rien. Dans cette ambiance lourde, Clavier peut se démener comme il veut, tout est à côté de la plaque.

Alors pour combler certains manques, le scénario ne trouve pas mieux que de nous servir du gag habituel sur l'haleine, la puanteur, la crasse, encore et encore, au point d'en devenir épuisant. Heureusement, Jacquouille continue de gueuler des expressions sympathiques, et la fin donne envie d'en voir plus. Et malgré le fait que ces Visiteurs : La Révolution ne soit pas une réussite, on serait partant pour un quatrième épisode, mais avec une refonte totale des seconds rôles. Notre côté maso peut-être...

[CRITIQUE] LES VISITEURS : LA RÉVOLUTIONPOUR LES FLEMMARDS : Passionné par l'Histoire, Christian Clavier en oublie malheureusement les vannes, mais il est aussi le seul à mettre du dynamisme dans le film. Reno, lui, se demande ce qu'il fout là, et le reste du casting est affligeant.

Bande-annonce Les Visiteurs : La Révolution :