Réalisatrice australienne Jocelyn Moorhouse tourne peu, elle revient après les films "Proof" (1991), "Le patwork de la vie" (1995) et "Secrets" (1997), soit près de 20 ans sans tourner ! Elle revient avec un autre mélo, adapté du roman éponyme de Rosalie Ham, où une couturière revient dans le village de son enfance pour se venger dans l'Australie de 1950... La vengeance est un thème récurrent et extrêmement présent dans le cinéma, mais elle est déjà plus rare sous cette forme, soit après de nombreuses années revenir chez soi quasimment par surprise pour formenter sa vengeance. On pense à "L'été meurtrier" (1983) de Jean Becker, "Sweeney Tood" (2008) de Tim Burton mais au vu de la trame de "The Dressmaker" on pense surtout à "L'homme des Hautes Plaines" (1973) de et avec Clint Eastwood...
Mine de rien la première chose qui nous frappe est le casting qui est d'une incohérence aussi maladroite que stupide. En effet, pour exemple, plusieurs personnages ont à peu près le même âge (disons entre 9 et 14 ans enfant, +25 ans adulte) il est alors frappant de voir les personnages de Tilly et Teddy joués respectivement par Kate Winslet (41 ans) et Liam Hemsworth (26 ans) ! Malgré le fait que ce sont dse acteurs la différence se voit et casse du même coup toute vraisemblance, on a bie du mal ensuite à plonger dans ce mélo vengeresse. Outre ces deux acteurs on trouve des actrices de grand talent comme Kerry Fox, Judy Davis et Caroline Goodall, ainsi que l'excellent Hugo Weaving (à tout jamais Mr. Smith dans "Matrix" !) qui en fait toutefois un peu trop dans son rôle, mais c'est assurément une direction d'acteur qui laisse à désirer pour un personnage beaucoup trop extraverti et caricatural pour convaincre. Le vrai soucis reste un scénario qui hésite entre réalisme et fable, ce qui crée autant d'invraisemblances que d'incohérences et ce à tous les niveaux. Heureusement les acteurs sont excellents et offrent des performances de hautes volées. A les voir on aurait aimé une fable plus proche du conte "Sweeney Todd" plutôt que de chercher un réalisme qui aurait dû forcer la réalisatrice à être un peu plus pointilleux sur les détails et sur l'évolution des personnages. Un mélo qui méritait un metteur en scène plus sûr de son point de vue, avec un scénario plus dense notamment sur les personnages. Un film médiocre mais un très bon téléfilm qui risque, normal, de ne pas sortir en salle chez nous.