Genre : horreur, action, comédie
Année : 2012
Durée : 1h28
L'histoire : Le professeur Babish et ses élèves, en excursion en pleine mer, se retrouvent attaqués par un gigantesque requin à deux têtes. Se réfugiant sur une petite île secouée par des tremblements de terre, les survivants se préparent à survivre aux prochaines attaques du monstre.
La critique :
Depuis une quinzaine d'années, la société de production Asylum s'est imposée comme l'une des références incontournables du nanar. Son crédo ? Reprendre les gros succès américains du moment, donc les blockbusters transmutés ici en "mockmusters", un néologisme pour s'accaparer les divers succès de ces dernières années. Ainsi, le King Kong de Peter Jackson devient Le Seigneur des Mondes Perdus, Des serpents dans l'avion se transforment en Snakes on the train, Alien Vs. Predator se transmue en AVH : Alien Vs Hunter... Bref, ce ne sont pas les exemples et les succédanés (avariés) qui manquent à l'appel. Parallèlement, la firme Asylum s'intéresse à un autre phénomène : les films avec des monstres géants, et plus précisément les requins mangeurs d'hommes.
Contre toute attente, Mega Shark Vs. Giant Octopus obtient un certain succès en vidéo. Les fans jubilent et scrutent avec impatience chaque nouvelle production sous-marine estampillée Asylum. Viennent également s'ajouter Mega Shark Vs. Crocosaurus et évidemment la trilogie Sharknado. Désormais, les requins ne sont plus synonymes d'effroi et de terreur.
Au contraire, ils s'apparentent davantage à des créatures à la fois gigantesques et loufoques, capables de voler, de croquer des hélicoptères d'une seule bouchée, de sourdre de la terre et même de la neige... Bref, l'objectif est clair. Plus c'est con, plus c'est bon. Telle est la dialectique de L'Attaque du Requin A Deux Têtes, réalisé par Christopher Ray en 2012.
Au niveau de la distribution, on retrouve d'anciens has-been qui ont triomphé jadis dans des sitcoms décérébrées ou des séries télévisées notoires, notamment Carmen Electra et Brooke Hogan. Viennent également s'ajouter Charlie O'Connell, David Gallegos, Geoff Waro et Mercedes C. Young. Comme d'habitude, le scénario brille surtout par son inanité et sa vacuité. Attention, SPOILERS !
Le professeur Babish et ses élèves, en excursion en pleine mer, se retrouvent attaqués par un gigantesque requin à deux têtes. Se réfugiant sur une petite île secouée par des tremblements de terre, les survivants se préparent à survivre aux prochaines attaques du monstre. Vous l'avez donc compris. Le scénario n'est pas spécialement le gros point fort du film. D'ailleurs, lors du générique final, on se demande encore quels sont les atouts de L'Attaque du Requin à Deux Têtes.
Bienvenue dans le nanar débile, volontaire et donc totalement assumé ! En outre, le long-métrage propose une nouvelle forme avariée de requin préhistorique. Comme l'indique le titre du film, ce dernier est évidemment doté de deux têtes oblongues. Toutefois, Christopher Ray se gausse de son animal sous-marin et ne se refuse aucune excentricité.
Par là, comprenez : étant donné que le requin a deux têtes, tout est multiplié par deux - son intelligence (???), son odorat et bien sûr son appétit pantagruélique. Cependant, par le passé, la société Asylum n'a pas toujours rempli son office. C'était par exemple le cas du pourtant prometteur Mega Piranha. Au moins, L'Attaque du Requin A Deux Têtes tient toutes ses promesses en matière de nanardise : une séquence lesbienne avec deux jolies étudiantes (taille mannequin évidemment..) qui s'énamourent sous le regard hébété d'un type bodybuildé, des nichons à profusion, des dialogues volontairement abscons et bien sûr les attaques récurrentes du requin.
Inutile de s'attarder sur la performance des acteurs. Pour Carmen Electra, Brooke Hogan et Charlie O'Connell, c'est l'occasion ou jamais de réapparaître aux yeux des fans (si ils existent encore) et surtout une façon comme une autre de payer leurs impôts. La vraie star du film, c'est le poisson mutant de service. Sur ce dernier point, Christopher Ray tergiverse entre les effets spéciaux foireux avec des images de synthèse peu éloquentes (en CGI) et le bon vieux gros requin en plastique, à peine dissimulé par la caméra tremblotante du cinéaste. Les conversations oiseuses fusent : "Attention, il fonce droit sur nous !". Phrase qui est réitérée à plusieurs reprises (au moins quatre ou cinq fois dans le film).
Les situations les plus extravagantes s'enchaînent. Par exemple, le requin est capable d'assaillir ses proies au bord du rivage, donc à hauteur des chevilles.
Sans compter des nageurs à peine émoustillés de voir surgir un animal préhistorique de plusieurs dizaines de mètres de longueur. A ces séquences ubuesques, viennent aussi s'ajouter un tsunami, une mise en scène tarabiscotée qui passe d'une scène à une autre sans aucune cohérence... Bref, L'Attaque du Requin A Deux Têtes ne déçoit jamais... A défaut de surprendre.
En effet, depuis plus d'une dizaine d'années maintenant, la concurrence "nanardeuse" en matière de requin est rude. A tel point qu'il est difficile d'être surpris par la multiplication de ces requins pittoresques. D'autant plus que le programme reste peu ou prou identique : un requin improbable, des belles nanas, un peu de nichon, un tsunami... Une recette redondante et appliquée à la lettre qui ne possède pas le charme des nanars des années 1980, notamment celui de La Mort Au Large d'Enzo G. Castellari (1981).
Côte : Nanar
Alice In Oliver