Critiques express : High Rise et Green Room

Par Fredp @FredMyscreens

Ces dernières semaines, the Jokers ont sorti 2 films de réalisateurs sur lesquels ils misent depuis un moment, deux films violents et sans concessions : High Rise de l’anglais Ben Wheatley et Green Room de l’américain Jeremy Saulnier.

Après Kill List et Touristes, Ben Wheatley nous avait déconcerté avec son étrange, psychédélique et incompréhensible A Field in England. il revient cette fois avec autant d’ambitions narratives et avec un budget à la hausse pour adapter une histoire de JG Ballard (Empire du Soleil) et plonger dans la SF avec Tom Hiddelston. L’acteur incarne dans High Rise le Dr Robert Lain qui emménage dans un immeuble à la pointe de la technologie et de la vision de société, incluant piscine et supermarché. Mais une coupure de courant va tout faire déraper, les classe moyennes et les plus riches commençant à devenir cinglées et à se livrer une véritable guerre dans les couloirs de l’immeubles qui ne devient petit à petit que ruine, à l’image de la morale de ses habitant qui part en vrille.

Le réalisateur adapte donc Ballard dans une vision sans concession, qui va au bout des idées pour montrer la violence dans la lutte des classes et la société en pleine perdition qu’il est impossible d’organiser. Un discours qui serait toutefois plus percutant si il était plus clair dans sa narration qui a tendance à se perdre seulement pour offrir à Wheatley l’opportunité de caser certaines images et musiques. Car de ce côté, il n’y a rien à dire, le film a une empreinte graphique et sonore particulièrement marquante mais qui prend du coup régulièrement le pas sur l’histoire et les personnages (superbement incarnés pourtant) complexes à mettre en image. Le résultat est alors un superbe exercice de style mais un peu vain.

Découvert à Deauville avec Blue Ruin qui nous avait plutôt horripilé mais qui a été fort apprécié par la critique, Jeremy Saulnier revient avec un nouveau film toujours violent et toujours sur une histoire de survie en milieu hostile. Cette fois, il embarque un petit groupe punk qui galère dans un huis clos infernal dans le Green Room après avoir joué dans un club de skinheads. Alors que le leader du groupe découvre un cadavre dans les loges, le patron du club les enferme et prévoie de leur mener la vie dure pour la pire soirée de leur vie, entre chiens enragés, fusils à pompe et battes de baseball.

Il n’y a pas à dire, le réalisateur joue encore un peu la carte de l’humour très noir mais va surtout arriver à maintenir une tension constante pendant tout le film. Profitant d’un décor réduit et d’une mise en place rapide, il nous embarque directement avec le groupe aux personnages tout juste suffisamment croqués pour que l’on s’y attache (il faut dire qu’Anton Yelchin a cette capacité à devenir tout de suite attachant) avant de défourailler du néo-nazi. La tension est là, les effets gores aussi même si on s’attendait à encore plus de sang et de massacre. Alors oui, le comment du pourquoi le patron décide de jouer à ce petit jeu est assez nébuleux dans un scénario qui tourne tout de même en rond mais Patrick Steweart est glaçant et  le film fait son effet, c’est tout ce qu’on demande.