Genre : thriller, horreur (interdit aux - 16 ans)
Année : 2003
Durée : 1h39
Synopsis : Ted Bundy est un étudiant qui présente bien, a une petite amie et épie d'autres filles par leurs fenêtres d'appartements sous lesquelles il se masturbe. Un soir, il entre chez l'une d'elle, la frappe à coups de marteau, la viole tout en la martelant de coups de poing. S'ensuivent alors de nombreux meurtres sauvages et barbares...
La critique :
Ted Bundy, une autre figure tristement célèbre du serial killer américain. On lui reconnaît au moins une trentaine d'homicides commis entre 1974 et 1978 sur des jeunes femmes, principalement des étudiantes. Ted Bundy les kidnappe, les séquestre, les torture, les assassine puis les viole. Incarcéré une première fois en 1975 dans la prison de l'Utah, il parvient à s'échapper à deux reprises.
A nouveau, il multiplie les tortures et les assassinats. En 1978, il est enfin écroué et condamné à la peine de mort sur la chaise électrique. A l'instar d'Albert Fish, Jeffrey Dahmer et John Wayne Gacy, Ted Bundy va lui aussi défrayer la chronique et soulever tout un tas de questions, notamment sur les perversités commises sur ses (trop) nombreuses victimes. En outre, le tueur en série va inspirer de nombreux téléfilms et longs-métrages : The Stranger Beside Me (Paul Shapiro, 2003), The Deliberate Stranger (1986), The Riverman (2004), 88 Minutes (2007) et Ted Bundy : An American Icon (2008).
Vient également s'ajouter le film réalisé par Matthew Bright en 2002 et tout simplement intitulé Ted Bundy. La distribution de ce thriller réunit Michael Reilly Burke, Botti Bliss, Steffani Brass, Eric DaRe, Tricia Dickson et Matt Hoffmann. Evidemment, le film s'inspire de faits authentiques. D'ailleurs, Matthew Bright utilise à de nombreuses reprises plusieurs images, photos, archives et vidéos de l'époque.
Une façon comme une autre d'étayer son propos et qui interroge sur la personnalité de ce criminel considéré comme un tueur démoniaque. La question est donc la suivante : Ted Bundy est-il l'incarnation du mal ? Telle est la thèse avancée par ce thriller. C'est donc un certain Michael Reilly Burke qui interprète le tueur en série. L'acteur a essentiellement tourné dans des séries télévisées américaines.
On a pu le voir notamment dans la série Star Trek, Melrose Place, Beverly Hills ou encore Ally McBeal. Michael Reilly Burke a également tenu des rôles secondaires dans des films un peu plus populaires, notamment Mars Attacks ! (Tim Burton, 1996) et The Collector (Marcus Dunstan, 2009). Néanmoins, avec Ted Bundy, l'acteur tient le rôle de sa carrière. En l'occurrence, Michael Reilly Burke livre une excellente performance. Dommage qu'il soit si rare au cinéma.
On pense parfois à Michael Rooker dans Henry, portrait d'un serial killer (John McNaughton, 1986). A la seule différence que la source d'inspiration est un peu différente puisque le film de John McNaughton se focalise sur la vie et les meurtres d'Henry Lee Lucas, un autre tueur en série notoire. Attention, SPOILERS !
Ted Bundy est un étudiant à priori modèle, sympathique et avenant. Il connaît même un certain succès auprès des étudiantes. Pourtant, derrière un sourire angélique et un physique de bellâtre, se cache un redoutable prédateur. Entre 1974 et 1978, l'homme se transforme en un criminel à l'appétit insatiable et va même devenir l'un des pires tueurs en série des Etats-Unis.
Le film de Matthew Bright décrit donc la longue décrépitude de cet homme à la psychologie insaisissable. Après tous les crimes atroces commis par le forcené, la police judiciaire invente même le terme de tueur en série pour qualifier Ted Bundy. Mais cet homme, qui est-il ? Certes, Matthew Bright n'apporte pas vraiment de réponse mais n'élude pas la question pour autant.
Dans un premier temps, Theodore Robert Bundy (de son vrai nom) s'adonne au voyeurisme et épie de jolies étudiantes dans leur chambre. Devant le corps à moitié nu d'une jeune femme, Ted se livre à des activités onaniques. Puis, sans raison apparente, il s'arrête en voiture (une coccinelle de couleur jaune) pour frapper une passante anonyme. Peu à peu, Ted Bundy sombre dans une forme de psychopathie irréfragable. Désormais, il ne se contente plus de se masturber ou d'effrayer des femmes prudes et innocentes. Il commence à chasser. Sa méthode obéit toujours au même rituel.
Tout d'abord aguicheur et courtois, Ted Bundy aborde des jolies femmes et trouve toujours un prétexte pour les attirer dans son véhicule. Ensuite, il les assomme, les ligote, les emmène dans un lieu cloîtré, les séquestre, les torture, les assassine et les viole.
Il est donc bien question ici de nécrophilie. Dans la société de tous les jours, c'est un homme "normal" qui lutine et s'énamoure avec une certaine Elizabeth, une mère éplorée et célibataire. Evidemment, cette dernière ignore tout des activités criminelles et abominables de son bellâtre dominateur. Le plaisir de Ted Bundy ? Voir ses victimes souffrir et exhaler leur dernier soupir.
Pour lui, c'est le point culminant du plaisir et de la satisfaction sexuelle. Une fois décédées, les dépouilles sont violées puis abandonnées dans la nature. Clairement, Michael Reilly Burke porte le film à lui tout seul sur ses larges épaules. Au niveau de la réalisation, c'est le minimum syndical. Matthew Bright se contente d'exposer les faits. Hélas, après trente petites minutes de bobine, le long-métrage devient un peu redondant, jusqu'à retrouver un second souffle dans sa dernière demi-heure, à savoir la condamnation puis l'exécution du serial killer. Toutefois, en dépit d'une réalisation un peu trop timorée, Matthew Bright parvient à rendre son criminel épouvantable. Incapable de ressentir la moindre empathie ou une once d'émotion, Ted Bundy est bien le monstre décrié et tancé par la presse.
Pourtant, sa nature profonde continue de tarabuster les criminologues et surtout les familles des victimes. Bref, on tient là un thriller de qualité, à défaut d'être mémorable et/ou indispensable.
Note : 13/20
Alice In Oliver