[Cannes 2016] “Money Monster” de Jodie Foster

money monsterLee Gates (George Clooney), présentateur de “Money Monster”, un show télévisé donnant des conseils pour les investissements boursiers, s’apprête à présenter un nouveau numéro de son émission. Au sommaire, les déboires d’une start-up dont il avait vanté le potentiel, mais dont le cours de l’action s’est effondré massivement suite à un obscur bug informatique. Cela a occasionné une perte nette de 800 M$ et conduit à la ruine beaucoup de petits actionnaires. C’est justement l’un d’entre eux, Kyle Budwell (Jack O’Connell), qui fait brusquement irruption sur le plateau, une arme à la main. Désespéré, il prend en otage Lee et lui demande d’utiliser le temps d’antenne pour alerter l’opinion sur les dérives du système économique américain.
Lee et la réalisatrice de l’émission, Patty (Julia Roberts) vont devoir gagner du temps pour éviter que le forcené ne commette un acte désespéré en direct. Dans le même temps, sensibles aux arguments du jeune preneur d’otage, ils tentent de comprendre comment la solide start-up a pu perdre autant de valeur en si peu de temps, et ce qui se cache réellement derrière ce fameux “bug”.
La vérité éclatera au bout d’une journée riche en péripéties…

Après avoir écorné l’image traditionnelle de la famille américaine (Weekend en famille), Jodie Foster s’attaque à un autre pilier des Etats-Unis en fustigeant les dérives du système capitaliste américain et le comportement inconséquent de certains traders. Pour ce faire, elle a choisi de s’appuyer sur un format de blockbuster très classique, entremêlant un thriller mené tambour battant et une satire sociale des média et du capitalisme sauvage. Ajoutez un peu de suspense, quelques touches d’humour, une ou deux scènes mélodramatiques et les numéros d’acteurs bien rôdés de George Clooney, Julia Roberts et Jack O’Connell et vous aurez une idée de ce que peut être Money Monster.

On peut se dire que, pour un blockbuster, c’est plutôt supérieur au tout venant hollywoodien et décider de s’abandonner à ce récit rondement mené.
Mais on peut aussi s’ennuyer devant ce scénario prévisible, malgré l’accumulation de coups de théâtre, trouver certains artifices narratifs trop grotesques pour y adhérer, et se dire que pour un film d’auteur et une cinéaste aussi intelligente que Jodie Foster, le résultat est bien inférieur aux attentes…