« Money Monster » : Un remake raté de Black Mirror.

Par Victorvandekadsye @BrouillonsCine

Projeté hors-compétition au Festival de Cannes, le nouveau film de Jodie Foster " Money Monster " , ou un présentateur télé se fait prendre en otage par un spectateur arnaqué, déçoit et fait office de pétard mouillé.

Lee Gates est une personnalité influente de la télévision et un gourou de la finance à Wall Street. Les choses se gâtent lorsque Kyle, un spectateur ayant perdu tout son argent en suivant les conseils de Gates, décide de le prendre en otage pendant son émission, devant des millions de téléspectateurs...

Pour sa quatrième réalisation, Jodie Foster nous signe un thriller efficace pour divertir le samedi soir. Les situations sont courues d'avance, on voit la fin à des kilomètres mais la réalisatrice parvient à maintenir la tension pendant une heure et demie avec cette prise d'otage en direct.

Mais si le suspens se maintient tout le long, Foster n'arrive cependant pas à maintenir le juste milieu dans son attaque sur Wall Street et nos rapports aux écrans. La cupidité des banquiers, la dédramatisation d'une tragédie par Youtube ou Vine, le divertissement comme moyen de laver le cerveau, tout y passe mais traiter avec lourdeur. Les nombreux plans en plongés sur les visages des spectateurs, transformés en voyeurs comme le spectateur tout en ricanant, deviennent grotesques et rappellent justement l'outrance du pilote d'ouverture de la série " Black Mirror " . La critique sociale tourne en rond et lasse vers la fin.

Cette lassitude n'empêche pas le spectateur d'être captivé par la tension du film mais aussi par son casting de star. Julia Roberts réussit à superviser le rôle de cynique cupide joué par George Clooney, formant un duo incroyable avec Jack O'Connel, crevant l'écran avec ce personnage désespéré en quête de réponse.

La critique financière et sociale qu'est " Money Monster " ne cesse donc de tomber dans la facilité et déçoit sur cet axe-là. Mais le film réussit, en revanche, à proposer un thriller solide et divertissant, si l'on parvient à passer outre cette facilité agaçante.

Victor Van De Kadsye