Une merveilleuse histoire du temps : l’impossible n’est pas impossible

Par Amandine97430

De: James Marsh.

Avec: Eddie Redmayne ( Les piliers de la terre, The Danish Girl), Felicity Jones ( True Story, Star Wars Anthology), Charlie Cox ( Dardevil, Stardust), Emily Watson ( Equilibrium, Little Boy), David Thewlis ( Harry Potter, Regression).

Synopsis Allociné: 1963, en Angleterre, Stephen, brillant étudiant en Cosmologie à l’Université de Cambridge, entend bien donner une réponse simple et efficace au mystère de la création de l’univers. De nouveaux horizons s’ouvrent quand il tombe amoureux d’une étudiante en art, Jane Wilde. Mais le jeune homme, alors dans la fleur de l’âge, se heurte à un diagnostic implacable : une dystrophie neuromusculaire plus connue sous le nom de maladie de Charcot va s’attaquer à ses membres, sa motricité, et son élocution, et finira par le tuer en l’espace de deux ans.  Grâce à l’amour indéfectible, le courage et la résolution de Jane, qu’il épouse contre toute attente, ils entament tous les deux un nouveau combat afin de repousser l’inéluctable….

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Stephen Hawking avait 20 ans quand on lui a diagnostiqué la maladie de Charcot. A l’époque, les médecins lui donnait à peine deux ans à vivre. Aujourd’hui, le monsieur a 74 ans. Qui sait ce qu’il serait advenu de lui s’il avait écouté les médecins? Et surtout, s’il n’avait pas eu le soutien indéfectible de sa femme Jane? Sans oublier l’amour de la physique, l’amour des sciences. L’amour de la vie tout simplement.

Une chance pour nous car Stephen Hawking est un homme et un scientifique au parcours exceptionnel. Il n’a eu de cesse avec l’aide des siens de se battre contre les pronostics, les statistiques. Lui qui dit par exemple:  » Tant qu’il y a de la vie y a de l’espoir « . C’est une leçon de vie qui nous délivre avec beaucoup d’humour et d’optimisme. A le voir, on ne peut se dire que tout est impossible dans la vie. Et puis, il y a aussi le scientifique qui n’a eu cesse là de révolutionner la physique, de la démocratiser aussi.

En outre, il remet en doute ses propres théories. Théories même qu’il avait présentées lors de son doctorat; et qui l’année suivante, il les contredit. Il surprend, il détonne dans les couloirs d’Oxford de par sa bizarrerie et un certain non conformisme. Transcendé ici par un Eddie Redmayne au sommet de son art.

Dans tous les biopics réussis, l’acteur s’efface au profit du personnage qu’il incarne. C’est chose faite ici; pas de Eddie Redmayne mais bien Stephen Hawking. La tête penchée, le dos légèrement vouté avec cet air décalé et rêveur. L’acteur est comme habité, magnifié aussi. L’oscar était une évidence. Celle qui l’accompagne à l’écran l’est tout autant. Felicity Jones crève l’écran; et, je me demande comment le cinéma a pu faire sans elle avant. Belle, lumineuse et modeste, elle est pour moi une des actrices à mettre aux côtés de Jessica Chastain pour ne citer qu’elle.

Quand je pense à Jane Hawking, je pense à Mamie Florrick qui dit lors d’un épisode à Alicia que  » Derrière chaque homme, il y a une femme tapie dans l’ombre à soutenir son mari « . Jane fait partie de ses femmes; elle s’est battue pour l’homme qu’elle aimait alors qu’il la repoussait. Elle s’est mariée avec lui, on eut des enfants ensemble; elle a mis sa carrière entre parenthèse pour se consacrer exclusivement à son mari et à son nouveau foyer.  Elle fut non seulement une épouse, une mère mais aussi une infirmière sept jours sur sept, 24h sur 24. Pour que Stephen soit le Stephen Hawking qu’on connait aujourd’hui.

Il y a une force, un entêtement chez ce petit bout de femme qui m’a profondément ému. Son dévouement pour sa famille est exemplaire. Exceptionnelle, elle l’est aussi assurément.

Mais, la vie reste ce qu’elle est. Malgré l’amour, la présence inconditionnelle, le temps passe et avec lui vient le temps des désillusions. Aimer l’autre n’est plus suffisant. Parfois, on a besoin de changement, de penser à soi et de redevenir une femme.  Cette partie du film est d’ailleurs très touchante notamment la scène où tout est dit entre Stephen et Jane. Le spectateur sent qu’une page est en train de se fermer. Assez doux amer comme passage après tant d’années passées ensemble envers et contre tout. Ceci dit, la scène dans l’église reste ma préférée. J’adore le morceau de piano ( Force of attraction) et la tension qui en découle. Ce qui m’amène à parler des personnages secondaires à commencer par Charlie Cox alias Jonathan dans le film.

Progressivement, il devient les bras et les jambes de Stephen avec ce qui suppose de joie et de difficulté. Les Hawking deviennent pour lui sa famille de substitution. L’un complétant ce que l’autre n’a pas et désire. C’est spectaculaire cette façon dont la vie met sur notre route des personnes qui ont autant besoin que nous d’un phare dans la nuit. Peut-être là encore le mystère de la loi de l’attraction. Au casting, nous retrouvons également l’inoubliable et adoré Remus Lepin qui incarne ici Dennis, le directeur de thèse de Stephen. Aussi charismatique que jamais; un acteur que j’aimerai voir plus souvent au cinéma.

Une merveilleuse histoire de temps est un biopic tout en finesse, en émotion et porté magistralement par le duo Eddie Redmayne et Felicity Jones. A consommer sans modération.

19 SUR 20