[CRITIQUE] La Danseuse (2016)

Par Pulpmovies @Pulpmovies


Réalisé par :
Stéphanie Di Giusto


Avec :
Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry


Sortie :
28 septembre 2016


Durée:

2h00


Budget: /


Distributeur :
Wild Bunch Distribution


3D:
Oui
Non

Synopsis : « Rien ne destine Loïe Fuller, originaire du grand ouest américain, à devenir une icône de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Même si elle doit se briser le dos et se brûler les yeux avec ses éclairages, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter sa chute. « 

3.5/5

Premier film – à la fois de la réalisatrice Stéphanie Di Giusto, de la section Un certain regard du 69e Festival de Cannes ou même du premier grand rôle de Rose-Leslie DeppLa Danseuse est un film ambitieux. De par son casting alléchant à son sujet délicat (l’art de la danse dans sa beauté et sa cruauté), le film se trouve être un œuvre puissante et virtuose !

D’autant plus réussi que, comme indiqué précédemment, c’est une grande première. La cinéaste Stéphanie Di Giusto signe son premier film, dont elle co-écrit le scénario (avec Thomas Bidegain). Elle signe une réalisation soignée, portée par une histoire touchante. Le récit de cette jeune femme, orpheline de ses parents mais aussi de son véritable but dans sa vie, qui découvre dans la danse plus qu’un échappatoire, une raison de vivre.

Là où les scènes de danse, rythmées à l’image par un montage nerveux et efficace – et esthétiquement très beau – et au son par une playlist de musique classique parfaitement utilisée, sont enivrantes et inspirantes, on pourra reprocher au film d’être trop sage et académique sur le reste. Comme si on avait tout donné dans la performance du ballet et, qu’essoufflé, on reprenait son souffle durant les scènes de dialogues et de mises en place des personnages.

En ce qui concerne les personnages, justement, ceux-ci subissent aléatoirement une écriture efficace qu’une écriture paresseuse. Les personnages (et situations) stéréotypés rencontrent d’autres personnages émouvants et aussi bien écrits qu’interprétés. Soko livre une performance troublante de beauté, où les émotions se lisent instantanément sur son visage, et se reflètent par effet de ricochet sur nous. Gaspard Ulliel reste enfermé dans un rôle cliché, tandis que Mélanie Thierry réussit à sublimer un personne pourtant archétypal. On retiendra évidemment Lily-Rose Depp, portée par un personnage mystérieux aux nombreuses facettes. La jeune actrice sublime le film, et lui apporte une tension juvénile palpable.

La Danseuse est réussi. Le film brille d’une poésie et d’un lyrisme qui lui est propre, tandis qu’il exprime son avis sur l’Art et ce qu’il en coûte de s’y donner totalement. Le film est à la fois habité par son récit que ses acteurs, avec une mise en scène sublime.

Une œuvre virtuose où la passion de l’Art s’entrechoque avec la vie, sublimée par une mise en scène réussie.