Les X-Men sont de retour pour affronter leur plus grande menace, Apocalypse. Un projet casse-gueule pour lequel le réalisateur a cette fois eu les yeux plus gros que le ventre !
Après la réussite de X-Men Days of Future Past qui nous offrait un grand récit de X-Men et de science fiction intelligent, pertinent, émouvant et qui remettait à zéro les compteurs des mutants pour effacer les erreurs de la saga et repartir sur de bonnes bases, Bryan Singer est de retour pour mettre en image le rassemblement des X-Men que l’on connaissait, les personnages qui lui tiennent à cœur pour bien relancer la machine. Mais comme cela ne peut pas se faire sans un déluge d’action, avec son co-scénariste et producteur Simon Kinberg, la menace choisie est grandiose mais aussi particulièrement casse-gueule à mettre en scène. En effet, Apocalypse, premier mutant superpuissant se réveillant dans les années 80 après des millénaires bloqué dans son tombeau égyptien pour conquérir le monde et ne laisser survivre que les plus fort, est un concept intéressant mais dont la toute puissance et le manque de subtilité peut vite lasser et rendre le récit insipide.
Et le résultat n’est donc clairement pas à la hauteur des attentes tellement tout ce qui entoure Apocalypse s’avère profondément raté. Son design cheap, son manque de prestance (et encore, heureusement qu’il est interprété par Oscar Isaac) mais surtout ses ambitions sans subtilité n’invitent pas vraiment à l’imposer comme un bad guy intéressant et les 4 cavaliers qu’il recrute ne servent que pour faire de la figuration. Même Magneto toujours campé par l’excellent Michael Fassbender voit son potentiel amoindri même si son arc narratif n’est pas dénué d’intérêt (mais assez maladroit). Ajoutez à cela que son but n’est finalement que d’avoir un corps plus puissant et de construire une pyramide géante et vous obtenez sans doute l’une des histoires les moins intéressantes de la saga.
En plus, Singer n’y va pas avec le dos de la cuillère en montrant des destructions massives partout dans le monde (sans montrer les conséquences humaines), en faisant le plein d’allusion aux années 80 (mais sans l’arrière plan politique qui était si passionnant dans les deux volets précédents), en introduisant pléthore de mutants de manière plus ou moins fidèle (Psylocke est physiquement impeccable mais manque, comme Angel, de temps de présence à l’écran et d’explication sur ses choix), en servant du fan service à bonne dose (oui, la courte participation de Wolverine est bien gérée mais pas forcément utile).
Et si il y a des soucis qui commencent à se poser sur la temporalité (les personnages ne vieillissent pas alors que l’intrigue a encore avancé de 10 ans par rapport au volet précédent) dont on peut faire rapidement abstraction pour se concentrer sur le récit présent, force est de constater que le réalisateur préfère donner dans l’effet de répétition (les séquences de Quicksilver) que dans l’originalité. Et c’est bien dommage de voir Singer se reposer à ce point sur ses lauriers pour nous offrir seulement quelques plans iconiques alors qu’il est capable de bien plus.
Mais pourtant, malgré tous ces énormes défauts, il y a tout de même un petit quelque chose qui fait que l’on aime bien suivre un minimum cette aventure. Cet élément, c’est notre attachement direct aux personnages des X-Men. Car sur tout ce qui entour Apocalypse est raté, d’un autre côté, ce qui concerne les X-Men est tout de même très intéressant. De la relation renaissante entre Xavier et Moira, l’arrivée de Scott et sa rencontre avec Jean Grey, l’introduction de Diablo, la formation et le début de travail en équipe des X-Men, tous ces éléments sur les jeunes mutants sont bien amenés et attachants, lançant déjà des pistes intéressantes dans les relations entre les personnages amis aussi le développement de leurs pouvoir dans une prochaine suite et il n’y a que Jennifer Lawrence qui semble être de trop dans le film.
Film malade à cause d’un méchant en carton et d’un trop plein de personnages et d’ambition, X-Men Apocalypse est donc une déception qui reste cependant efficace dans ses scènes d’action et surtout dans son portrait des jeunes mutants qui sont introduits et que l’on a envie de suivre pour la suite. Un film clairement en dessous dans la saga et très loin du chef d’oeuvre qui l’a précédé mais qui a au moins le mérite de relancer l’équipe des X-Men vers une direction qui pourra plus tard être bien plus intéressante.