Cette année à Cannes, le visionnaire Nicolas Winding Refn (Pusher, Only God Forgives...) vise pour la troisième fois la Palme d'or avec le très prometteur The Neon Demon, dont la sortie en salles est prévue le 8 juin. En attendant de découvrir ce que Thierry Frémaux (délégué général du festival) présente comme un « film d'horreur cannibale chez les tops models », je vous propose un petit retour sur le long-métrage qui fit de Refn un cinéaste mondialement reconnu, salué tant par la critique que le public. Je parle bien sûr de Drive, lauréat d'un Prix de la mise en scène bien mérité, diffusé ce soir à 23h15 sur France 2.
Date de sortie : 5 octobre 2011Réalisation, scénario : Nicolas Winding RefnGenre : Drame, thrillerNationalité : Américain
Dès la scène d'ouverture, qui parfois n'est pas sans nous rappeler un certain Michael Mann, nous sommes déjà convaincus d'assister à quelque chose de grand, de fort : Un casse, une voiture, un chauffeur mystérieux, peu bavard, mais qui maîtrise la situation. S'ensuit un silencieux et haletant chassé-croisé avec la Police dans les rues Los Angeles. La séquence témoigne alors d'une maîtrise formelle impeccable, elle est à l'image du reste du film, hypnotique et puissante. On avait rarement vu une aussi parfaite conjonction de suspense, d'ambiance sonore, de filmage, de découpage... C'est du pain béni !
Dans la lignée de son précédents film (Le Guerrier silencieux), Nicolas Winding Refn signe ici une oeuvre brutale et contemplative, dont la force repose notamment sur un décalage extraordinaire entre pureté et cruauté, entre une sensualité omniprésente et une ultra-violence stylisée. En effet, une romance planante laisse rapidement place, entre deux ralentis esthétisés, à un polar ahurissant de noirceur. Ainsi, suite à un braquage ayant mal tourné, le héros n'hésitera pas à devenir un véritable psychopathe exterminateur pour protéger la femme qu'il aime. À ce propos, mention spéciale à la fameuse scène de l'ascenseur, ce grand moment de cinéma qui me file la chair de poule à chaque visionnage.
Ryan Gosling délivre quant à lui une interprétation à la hauteur de l'étrangeté (voire de l'autisme) de son personnage, tantôt doux comme un agneau, tantôt désarmant de froideur, faisant preuve d'un charisme impressionnant. Ce qui n'était pourtant pas gagné d'avance avec un blouson aussi... Kitsch. Le long-métrage baigne par ailleurs dans une ambiance soooo eighties, portée par une bande son déjà culte, faite de nappes de synthétiseurs (excellente partition de Cliff Martinez) et de tubes électro, comme le célèbre Nightcall de Kavinsky, que l'on associe désormais systématiquement à Drive...
Bon et puis zut, les mots me manquent et cette critique ne suffira pas à exprimer tout mon amour pour ce chef-d'oeuvre, donc je vais m'arrêter là. Certains penserons que j'exagère, pourtant il s'agit à mes yeux d'un des plus beaux films américains jamais réalisés ces dernières années, tout y est parfait. Alors si vous ne l'avez pas encore vu (ce qui me paraîtrait assez étonnant tout de même), arrêtez tout et posez vous immédiatement devant votre télévision, ou bien jetez-vous sur sa prochaine ressortie « UGC culte » ! Longue vie à Nicolas Winding Refn et vivement The Neon Demon !
Amaury Foucart
Note: ★★★★★
Date de sortie : 5 octobre 2011Réalisation, scénario : Nicolas Winding RefnGenre : Drame, thrillerNationalité : Américain
Un jeune homme solitaire conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite. Jamais il n’a pris part aux crimes de ses employeurs autrement qu’en conduisant. C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul. Lorsque le mari d’Irene sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide pourtant de lui venir en aide.
Ryan Gosling
Dès la scène d'ouverture, qui parfois n'est pas sans nous rappeler un certain Michael Mann, nous sommes déjà convaincus d'assister à quelque chose de grand, de fort : Un casse, une voiture, un chauffeur mystérieux, peu bavard, mais qui maîtrise la situation. S'ensuit un silencieux et haletant chassé-croisé avec la Police dans les rues Los Angeles. La séquence témoigne alors d'une maîtrise formelle impeccable, elle est à l'image du reste du film, hypnotique et puissante. On avait rarement vu une aussi parfaite conjonction de suspense, d'ambiance sonore, de filmage, de découpage... C'est du pain béni !
Dans la lignée de son précédents film (Le Guerrier silencieux), Nicolas Winding Refn signe ici une oeuvre brutale et contemplative, dont la force repose notamment sur un décalage extraordinaire entre pureté et cruauté, entre une sensualité omniprésente et une ultra-violence stylisée. En effet, une romance planante laisse rapidement place, entre deux ralentis esthétisés, à un polar ahurissant de noirceur. Ainsi, suite à un braquage ayant mal tourné, le héros n'hésitera pas à devenir un véritable psychopathe exterminateur pour protéger la femme qu'il aime. À ce propos, mention spéciale à la fameuse scène de l'ascenseur, ce grand moment de cinéma qui me file la chair de poule à chaque visionnage.
Carey Mulligan et Ryan Gosling
Ryan Gosling délivre quant à lui une interprétation à la hauteur de l'étrangeté (voire de l'autisme) de son personnage, tantôt doux comme un agneau, tantôt désarmant de froideur, faisant preuve d'un charisme impressionnant. Ce qui n'était pourtant pas gagné d'avance avec un blouson aussi... Kitsch. Le long-métrage baigne par ailleurs dans une ambiance soooo eighties, portée par une bande son déjà culte, faite de nappes de synthétiseurs (excellente partition de Cliff Martinez) et de tubes électro, comme le célèbre Nightcall de Kavinsky, que l'on associe désormais systématiquement à Drive...
Bon et puis zut, les mots me manquent et cette critique ne suffira pas à exprimer tout mon amour pour ce chef-d'oeuvre, donc je vais m'arrêter là. Certains penserons que j'exagère, pourtant il s'agit à mes yeux d'un des plus beaux films américains jamais réalisés ces dernières années, tout y est parfait. Alors si vous ne l'avez pas encore vu (ce qui me paraîtrait assez étonnant tout de même), arrêtez tout et posez vous immédiatement devant votre télévision, ou bien jetez-vous sur sa prochaine ressortie « UGC culte » ! Longue vie à Nicolas Winding Refn et vivement The Neon Demon !
Amaury Foucart
Note: ★★★★★