Réalisé par : Steven Spielberg
Avec : Ruby Barnhill, Mark Rylance
Sortie : 20 juillet 2016
Durée: 1h20min
Budget: /
Distributeur : Metropolitan FilmExport
3D: Oui – Non
Synopsis :
« Le Bon Gros Géant n’est pas très malin mais tout à fait adorable, et assez secret. À son arrivée au Pays des Géants, la petite Sophie a d’abord peur de ce mystérieux géant qui l’a emmenée dans sa grotte, mais elle va vite se rendre compte qu’il est très gentil. Comme elle n’a encore jamais vu de géant, elle a beaucoup de questions à lui poser. Le BGG emmène alors Sophie au Pays des Rêves, où il recueille les rêves et les envoie aux enfants. Il va tout apprendre à Sophie sur la magie et le mystère des rêves…; »
3/5
Le tout nouveau film de Steven Spielberg reprend l’histoire écrite par Roald Dahl en 1982.
Précisons en premier lieu que nous n’avons pas lu le livre dont est adapté le très attendu BGG.
Nos yeux et nos oreilles n’ont pas été influencés. On les a donc laissé découvrir ce roman sur grand écran et remanié par les mains d’un des plus grands maestros du cinéma.
Eh bien alors Steven ? Toi qui avais pour habitude d’étrangler ton spectateur par ton génie et ton audace, qu’as-tu fais cette fois-ci ? Avec un palmarès tel que celui de Spielberg, l’attente était énorme. Petite déception. Le film est à voir absolument ! Ne le nions pas. Mais il ne vaut pas les œuvres de ce réalisateur qui, maintes et maintes fois, a étonné les foules par son inventivité et sa patte novatrice. Ici, le Bon Gros Géant reste très simple au niveau du scénario. Présence de géants ou pas, ça ne reste pas moins l’histoire d’un enfant à l’imagination débordante. Sophie, interprétée par Ruby Barnhill, une jeune actrice de 12 ans, se lie d’amitié avec une créature vraisemblablement peu aimable au début de leur rencontre. Ensemble ils suivent un parcours initiatique. Autant vous dire que Spielberg nous a déjà donné mieux.
La concentration des spectateurs se focalisent alors beaucoup plus sur la technique de création à proprement parlé. Dans Le Bon Gros Géant, presque tout est numérique. Nos regards sont très attentifs aux détails et bonne nouvelle : globalement, c’est très beau ! Certains effets spéciaux laissent à désirer et tout n’est pas parfait, loin de là. Cependant, l’intention générale est superbe. Le géant principal, le fameux Bon Gros Géant (The Big Friendly Giant en anglais) est pleinement attendrissant. Derrière ces traits de papa doux et rigolo, Steven Spielberg ne pouvait que recommencer sa collaboration avec l’acteur Mark Rylance (Le Pont des Espions, sorti fin 2015 rassemblait les deux cinéphiles). L’expression faciale de l’acteur pour incarner ce Bon Gros Géant est sans nul doute un des éléments les plus forts visuellement pour apprécier ce nouveau film. Numériquement, ses yeux continuent d’être remplis de chaleur et de tendresse. Ils débordent d’émotions. Ils croisent ceux de Sophie, elle, dont les yeux sont ceux d’une enfant pétillante et pleine de rêve. Un croisé de regard somptueux, plein de complicité et de fougue. Le tout donne un duo énergique et frénétiquement jovial. S’ajoutent à cela les couleurs, magnifiques. À noter, un rapprochement semblable aux peintures japonaises. Mais sans trop en dire, vous verrez par vous-même la beauté de l’entremêlement des petits feux follets de différentes couleurs. Une quintessence de lumières. C’est sublime. Et en parfaite adéquation avec l’atmosphère donné par le scénario. Monde du rêve, de l’envie et de l’espoir.
« Tout ce qui est petit est mignon, tout ce qui est grand est con ! » ce fameux proverbe a traversé le temps pour aujourd’hui se retrouver dans Le Bon Gros Géant. Non non non, le protagoniste du Bon Gros Géant est loin d’être un idiot. Bien au contraire. Mais lui, parmi les géants, est de taille plus petite que la normale. Les autres monstres sont gigantesques par rapport à lui. Et qu’ils sont bêtes ! Contrairement au BGG, ils ne possèdent aucun bulbe de gentillesse. Seulement de l’agressivité. Comme de bien entendu, ils s’en prennent aussi au BGG, plus faible qu’eux. Un moyen pour Steven Spielberg de dénoncer qu’au sein d’un même groupe, certains sont mis à l’écart et deviennent le jouet des costauds sans cerveau. Message un peu bateau déjà véhiculé partout, tout le temps, depuis longtemps.
Le Bon Gros Géant reste un très bon divertissement pour les petits et les grands rêveurs. Loin d’être un chef d’œuvre visuel, le film ravira les pupilles si le côté technique est oublié par le spectateur. La sensibilité des personnages et leur prestation sont à la hauteur d’un conte pour enfant. Ils nous embarquent le temps de deux heures dans un monde fantastique porté par l’innocence d’une enfant.
Le Bon Gros Géant n’est pas très original ni sur le fond, ni sur la forme. Pourtant, Spielberg réussit à nous entrainer grâce à la grande douceur dégagée par les acteurs et l’ambiance générale.