[CRITIQUE] : X-Men : Apocalypse

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Bryan Singer
Acteurs : Michael Fassbender, James McAvoy, Jennifer Lawrence, Oscar Isaac, Nicholas Hoult, Tye Sheridan, Olivia Munn, Rose Byrne, Sophie Turner, Alexandra Shipp, Kodi Smith-McPhee,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Aventure, Science-Fiction, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h24min.
Synopsis :
Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant à la fois immortel et invincible, adoré comme un dieu. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d'années et désillusionné par le monde qu'il découvre, il réunit de puissants mutants dont Magneto pour nettoyer l'humanité et régner sur un nouvel ordre. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi et sauver l'humanité d'une destruction totale. 
 
Critique :
A défaut de conclure en grande pompe une prélogie remarquable,#XMenApocalypse reste un divertissement super-héroïque solide et spectaculaire— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) May 17, 2016

Aussi étrangement que cela puisse paraitre, le départ de la franchise X-Men de Bryan Singer au milieu des années 2000, fut à la fois ce qui arriva de pire à la franchise des mutants, mais également à la carrière du pourtant brillant cinéaste.
Pour la première, c'était le signe à peine significateur du début de la fin, elle qui fut littéralement saccagée par un troisième opus immonde mise en boite Brett " Fucking " Ratner.
Pour le Bryan, sa filmographie jusque-là exceptionnelle se verra peu de temps après, entachée d'un gros tâcheron sous forme d'accident de parcours méchamment couteux - Superman Returns -, dérapage incontrôlé à peine rattrapé par le pourtant excellent Walkyrie avec Tom Cruise -dont la production fut tout autant ou presque, mouvementée.

Loin d'être un mal donc que d'avoir vu Singer revenir à ses premiers amours - même s'il officiait constamment en tant que producteur sur la franchise -, avec Days of The Future Past, démontrant avec maestria qu'il était le meilleur ami de Wolverine et ses potes plus populaires que jamais, une fratrie mutant ayant grandement contribué au triomphe et à la sur-présence des films de super-héros à Hollywood.
Deux ans pile poil après leur dernière aventure sur grand écran (Days of Future Past) mais surtout quelques semaines après les arrivées successives et bien distinctes, des mastodontes Deadpool, Batman V Superman : L'Aube de la Justice et Captain America : Civil War censés, sur le papier, le dépasser de la tête et des épaules tant ils proposent chacun, quelques choses d'inédit et réussi; l'attendu X-Men : Apocalypse pointe donc le bout de son nez avec comme promesse de faire au moins aussi bien que l'opus précédent (qui lui, réussissait la prouesse pas forcément évidente de faire mieux que le très réussi X-Men : First Class), dans un micmac scénaristique foutrement riche et détonnant mettant en vedette l'un des némésis les plus puissants et imposants du comics, Apocalypse.
Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant à la fois immortel et invincible, adoré comme un dieu.
Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d’années et désillusionné par le monde qu’il découvre, il réunit de puissants mutants, dont Magneto pour nettoyer l’humanité et régner sur un nouvel ordre.
Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi et sauver l’humanité d’une destruction totale...

Déception, c'est le mot qui, douloureusement, reviendra le plus souvent en tête après la vision d'Apocalypse, micmac aussi généreux qu'il est bancal dans sa volonté d'offrir un blockbuster total sans forcément s'en donner les moyens, scénaristiquement parlant.
Une volonté de faire aussi bien si ce n'est plus fort que la concurrence, mais qui dénote au final de l'incapacité chronique de la franchise à apporter une conclusion en bon et du forme à ses aventures - remember L'Affrontement Final -, avec un opus devant boucler deux boucles (à la fois la première trilogie et le revival qui suivit), bien loin de la puissance d'un First Class et d'un Days of Future Past, mais visuellement méchamment jouissif et grandiose.
Avec un super vilain, En Sabah Nur, aussi grandiloquent que puissant, au potentiel énorme (son statut de père fondateur des mutants, et ses pouvoirs gigantesques, revendiquant un statut de Dieu ultime et une refonte du monde moderne par ses membres les plus forts) mais au look absolument pas possible; le nouveau Singer partait avec un avantage certain, un personnage pouvant justifier une destruction totale du monde (amoureux des destrution porn, bonjour !) tout autant qu'un approfondissement du thème phare de la franchise : le rapport entre les êtres humains et les mutants, et la capacité des seconds à se substituer de leur statut de rejetés pour incarner pleinement, des sauveurs de l'humanité.
A l'écran, s'il est évident que l'amour du cinéaste pour ses personnages transpire à chaque plan, lui qui profite de ce retour en arrière pour ré-introduire ses mutants favoris - Cyclope, Jean Grey, Tornade et Diablo - et signer quelques scènes d'actions à l'inventivité folle (Quicksilver et Wolverine cassent, une fois encore, la baraque); jamais la péloche ne se montre à la hauteur de ses ambitions, en accumulant les incohérences et les grosses ficelles scénaristiques (on ne s'embête même plus à rendre cohérent les sauts temporels) tout autant que les regards familiers à la saga et les clins d’œils cyniques appuyés (la critique des 3eme opus toujours décevant, grosse crotte de nez à la face du film de Brett Ratner), mais surtout une gestion des émotions férocement maladroite (c'est peu empathique et l'humour fait rarement mouche).

Référencé (les 80's baby), faible dans ses enjeux (le film se résume à une guerre fermée mais peu menaçante entre un Apocalypse en retrait et aux destructions localisées, et la team Mystique) malgré un final dantesque - et gorgé aux SFX -, bordélique aussi bien dans son rythme - qui traine durant 2h30 assez longue - que dans son montage pas toujours maitrisé (ajouté à une 3D inutile), sans compter quelques approximations dans le jeu des acteurs (Oscar Isaac fait peine à voir, Jennifer Lawrence accapare toute l'intention sans pour autant briller); X-Men : Apocalypse n'est pas la claque prévue et encore moins un ratage à la hauteur du malade Les 4 Fantastiques, mais tout de même, la frustration et la déception sont là quand on sait qu'un orfèvre du talent de Bryan Singer, est censé ici mettre un point d'honneur à quinze ans de sa vie.
Un bon blockbuster donc, mais rien de plus, au sein d'une prélogie globalement réussie et dont on suivra les prochains opus avec une certaine attention, surtout aux vues du virage visiblement plus adulte pris par la Fox depuis Deadpool.
Jonathan Chevrier