L’IMPASSE (Critique)

L’IMPASSE (Critique)L’IMPASSE (Critique)SYNOPSIS: New-York, 1975. Libéré après 5 années de prison grâce à son avocat véreux, Carlito Brigante, ancienne figure du milieu, rentre chez lui dans le quartier espagnol de Harlem. Il souhaite se réinsérer dans la vie et monter aux Bahamas une affaire honnête avec la femme de sa vie. Mais son passé le rattrape, et ce qui a fait de lui un caïd autrefois risque bien de lui coûter la vie aujourd'hui...

Après avoir connu des seventies et des eighties dorées, Brian De Palma démarre les années 90 par un projet colossal, l'adaptation du best-seller somme de Tom Wolfe, Le bûcher des vanités. Le film malgré son casting royal ( Tom Hanks, Bruce Willis, Mélanie Griffith) est un échec public et le réalisateur des Incorruptibles ne retrouve pas les faveurs des spectateurs avec son projet suivant, le raté L'Esprit de Caïn. En 1993, il revient aux fondamentaux en embrassant un genre qu'il maîtrise à merveille, le film noir, qu'il a déjà magnifié, de Scarface aux Incorruptibles, de la plus belle des façons. Dans L'impasse, il retrouve Al Pacino dix ans après Scarface, dans un drame impitoyable, qui offre également à Sean Penn , un second rôle magistral où le comédien livre une composition de haut vol, en avocat pourri cocaïné jusqu'au cerveau. Pacino avec le rôle de Carlito Brigante trouve là un personnage complexe à qui il apporte toute sa densité et où il démontre à nouveau son charisme hors normes. A la fois film somme sur le crépuscule d'un gangster qui veut raccrocher, mélancolique, violent et romantique à la fois, L'impasse est un condensé de scènes inoubliables, délivrant une puissance émotionnelle rare couplée à une réalisation majestueuse.

L’IMPASSE (Critique)

Écrit par David Koepp d'après les livres Carlito's Way et After Hours d' Edwin Torres, L'Impasse peut-être vu à la fois comme un prolongement de Scarface et comme son antithèse. Carlito est tout autant pondéré et mâture que Tony Montana était volcanique et impulsif. Dans cette ballade nostalgique au cœur du crime organisé dont Carlito ne reconnait plus les usages ni les membres à sa sortie de prison, nous sommes les témoins de sa recherche de rédemption. Or, on sait dès les premiers instants du film qu'il ne pourra pas l'obtenir et que l'issue de son parcours est inéluctable malgré toute l'empathie que l'on a pour lui. Rebondissements, sens et maîtrise du suspense, De Palma nous embarque dans son opéra flamboyant avec une virtuosité impressionnante renvoyant à leurs chères études tous ceux qui pensaient que son souffle lyrique s'était éteint au début de ses souffreteuses années 90. Capable d'enchainer une séquence de fusillade à une autre virtuose dans une boite de nuit jusqu'à une scène d'amour (avec la magnifique Penelope Ann Miller) sur le You are so beautiful de Joe Cocker, le film est un grand huit émotionnel qui ne connait pas de baisse de rythme et qui formellement est un vrai joyau. En point d'orgue la séquence finale où Carlito traverse la gare de Grand Central est un morceau de choix dans un film qui démontre un immense savoir-faire et une maîtrise technique impressionnante. Toute entière au service de son récit et de personnages impeccablement caractérisés et interprétés, L'Impasse ne se contente pas d'être dans l'esbroufe de sa réalisation mais s'impose comme un sommet de la carrière de son réalisateur et l'un des rôles phares d' Al Pacino, une œuvre sombre qui vous embarque pour ne plus vous lâcher.

L’IMPASSE (Critique)

Titre Original: CARLITO'S WAY

Réalisé par: Brian De Palma

Genre: Policier, Drame, Thriller

Distribué par: -

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