Les Ardennes

Les ArdennesLes Hard Haines...
Une énième histoire de malfrats… c’est l’idée qui vient en tête lors de la première moitié du film… une énième oui, mais de qualité avec une ambiance tendue et un scénario tenu. L’histoire démarre juste après un casse dont on devine qu’il a mal tourné. Le trio de braqueurs (deux frères et la petite amie de l’aîné) se retrouve à deux, l’aîné s’étant fait chopé par la patrouille. Intelligence de la mise en scène de ce jeune réalisateur nous offrant son premier long métrage ; tout cela reste hors champ. Merci de laisser le spectateur dérouler la pelote de l’histoire plutôt que de lui prémâcher l’histoire. Bon cette première moitié classique mais de qualité nous montre la sortie de taule d’un brigand ultra violent et sa difficile réinsertion plus dû à son tempérament de feu ingérable qu’à son passage par la case zonzon. 5 ans sous les barreaux le monde a changé, les relations entre le trio ont beaucoup évolués. Le frère et l’ex petite amie hésitent à dévoiler les cartes de leur nouvelle relation devant cette bête de violence. Puis boom, une ellipse sèche et franche. La donne change et le film devient un vrai thriller qui lorgne du côté des Coen et de Tarantino après s’être bien inspiré d’Audiard. Le frère aîné vient de commettre l’irréparable et les cartes sont rebattues à nouveau. Un twist final infernal digne d’un Fincher des grands jours remuera les tripes de bon nombre de spectateur bien longtemps. Que de référence pour le premier film de ce jeune réalisateur flamand Robin Pront ! Mais quelle maitrise surtout, le hors champ de la dernière demi-heure sont d’une grande ingéniosité et contribue à l’effroi final. Ses choix formels sont toujours justes dès les premières minutes avec sa caméra portée.Ma plus grosse claque 2016 pour un film efficace, percutant, nerveux. La tension est constante et pire encore, crescendo. Et puis au-delà du trio majeur, tous les personnages secondaires sont barjes à souhait, incroyables et imprévisibles. Le cinéma flamand est incroyable en ce moment, d’une énergie, d’une inventivité, d’une puissance créative assez dingue. Ce réalisateur comme d’autres de ses jeunes compatriotes est réellement à suivre. Un grand bonheur aussi de retrouver au casting Veerle Baetens qui m’avait déjà retourné dans l’incroyable « Alabama Monroe ».Film resté assez confidentiel mais pourtant bien accessible au grand public… A voir sans délai si vous avez le cœur bien attaché. 
Sorti en 2016
Ma note: 18/20