Un grand merci à Seven7 Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le dvd du film « Backtrack - les revenants » de Michael Petroni.
« Ne pleure pas. Ce n’est qu’un rêve. Rendors-toi »
Peter Bower est psychiatre. Troublé par le comportement étrange de ses patients, qui semblent tous reliés par un terrible secret, Peter est en proie à des hallucinations qui l’obsèdent. Aidé par son ami Duncan, Peter est bien décidé à éclaircir ce mystère. Ses investigations vont le mener sur une piste inquiétante, serait-il possible qu’un lien existe entre son passé et celui des ses patients ?
« Le rêve pose un problème : qui tire la ficelle ? Qui se cache derrière la fenêtre ? »
La carrière de Michael Petroni débute dès les années 90, dans son Australie natale, où ses talents de comiques lui permettent assez vite de se faire remarquer. Il fait ainsi des apparitions remarqués dans le très populaire « Big gig », show télévisé dédiés aux humoristes et aux sketches ainsi que dans la sitcom comique « DAAS Kapital ». Pourtant, au mitan des années 90, Petroni choisit de tout quitter et de partir à Los Angeles étudier le cinéma. Après avoir disparu de la circulation pendant plusieurs années, il réapparait au début des années 2000 avec un premier film, écrit et réalisé par ses soins. « Till human voices wake up », porté par Guy Pearce et Helena Bonham-Carter sort ainsi en 2002 (mais demeure inédit chez nous). Après quelques détours par la télévision, il fait son trou à Hollywood comme scénariste, signant notamment les scénarii de « La reine des damnés » de Michael Rymer (2002), « Le monde de Narnia : l’odyssée du passeur d’aurore » de Michael Apted, de « Le rite » de Mikael Hafstrom ou encore de « La voleuse de livres » de Brian Percival. Treize ans après son unique film, il revient à la réalisation avec « Backtrack - les revenants », dont il est également le scénariste.
« Nous sommes des fantômes Peter. C’est vous qui nous retenez à vos côtés. Certains souvenirs sont si terribles et douloureux qu’on ne veux pas s’en souvenir. C’est difficile parfois d’accepter la réalité. »
« Backtrack - Les revenants » est un film étrange, qui commence comme un thriller aux accents paranormaux : un psychothérapeute qui vient de perdre sa fille noie son chagrin dans le travail, enchaine les visites de patients tous plus bizarres et dérangés les uns que les autres et surtout se retrouve en proie à d’étranges apparitions. Notamment celle d’une mystérieuse et mutique petite fille qui le conduit sur un étrange jeu de pistes avant de disparaitre aussi vite qu’elle était apparue. En bon cinéphile revenu de tout (ou presque), on sent venir le twist façon « Sixième sens » gros comme une maison. D’autant que l’ombre du chef d’œuvre de Shyamalan de façon évidente sur le film, jusque dans son ambiance éthérée et dans l’apathie du héros. Petroni pousse même le vice jusqu’à jouer des portes qui grincent et qui claquent ou encore des apparitions qui se font de plus en plus menaçantes pour nous faire croire qu’il va nous entrainer sur le chemin de l’épouvante. Et puis finalement, sans trop qu’on sache pourquoi, il n’en sera rien. A mi-parcours, le réalisateur décide de changer son fusil d’épaule, prenant le spectateur à contrepied, et mue son récit en un polar rural. L’enquête replonge le héros dans un passé traumatique et se transforme peu à peu en un puzzle mental dont lui seul a la clé mais dont il a volontairement occultés certains éléments. Sans être vraiment originale (outre « Sixième sens », on pense également à des films comme « Intuitions », « Les témoins » ou encore « Les autres »), l’intrigue se laisse néanmoins suivre sans déplaisir. On regrettera simplement un relatif manque de suspens, beaucoup d’éléments étant tout de même prévisibles, et des rebondissements un peu téléphonés. Le réalisateur abuse également un peu d’une symbolique un peu facile (le train qui déraille comme la mémoire du héros). Il y avait sans doute là matière à faire un film plus efficace et plus surprenant. Tout cela est d’autant plus dommage que le film bénéficie d’un casting prestigieux, avec l’oscarisé et toujours impeccable Adrian Brody (dont les choix de carrière semblent de plus en plus incompréhensibles) ainsi que l’immense Sam Neil, que l’on avait un peu perdu de vue ces dernières années. Au final, « Backtrack - les revenants » est un honnête petit polar un peu passe-partout. Sympathique, mais qui ne restera pas dans les mémoires.
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