Genre : arts martiaux (interdit aux - 12 ans)
Année : 1989
Durée : 1h37
L'histoire : Kurt Sloane souhaite venger son frère Eric, paralysé à vie par le terrifiant Tong Po lors d'un combat dekickboxing. Le souci, c'est que Kurt ne sait pas se battre. Il lui faudra apprendre les rudiments de ce sport auprès du vieux sage Xian Chow.
La critique :
On ne présente plus Jean-Claude Van Damme (JCVD), cet acteur belge exilé aux Etats-Unis avant de triompher dans Bloodsport en 1988. Tout d'abord figurant dans Rue Barbare (Gilles Béhat, 1984), JCVD obtient son premier grand rôle (celui d'Ivan le russe) dans Karate Tiger - Le Tigre Rouge (Corey Yuen, 1986). Après le succès inattendu de Bloodsport, JCVD devient la nouvelle égérie du cinéma d'action et d'arts martiaux. L'acteur enchaîne les succès dans les années 1990.
De Double Impact (Sheddon Lettich, 1991) à Universal Soldier (Roland Emmerich, 1992), en passant par Street Fighter - L'ultime Combat (Steven E. Souza, 1994), JCVD est la nouvelle star "bankable" avant de connaître la chute puis le déclin à partir de la fin des années 1990.
En 1989, il tourne trois films dans la foulée : Full Contact (Sheldon Lettich), Cyborg (Albert Puyn) et Kickboxer (Mark DiSalle et David Worth). A l'époque, la carrière de JCVD est à son apogée. Mais l'acteur belge tourne encore dans des séries B impécunières, néanmoins louangées par les fans, qui se précipitent à la fois dans les salles et les vidéos clubs. Peu de budget pour un maximum de rentabilité.
Telle est la recette de Kickboxer, l'un des nombreux classiques de JCVD. A juste titre, Kickboxer est souvent considéré comme le ou l'un des meilleurs films de baston avec JCVD. Le long-métrage va même engendrer un saga en cinq épisodes. Saga dans laquelle JCVD refuse de se fourvoyer, avant d'effectuer un retour impromptu dans Kickboxer - Vengeance (John Stockwell), qui devrait logiquement sortir cette année.
Hormis JCVD, Kickboxer premier du nom réunit Michel Qissi, Dennis Alexio, Dennis Chan, Haskell Anderson et Roshelle Ashana. Attention, SPOILERS ! Eric Sloane, champion du monde de kick-boxing dans son pays, voyage avec son frère Kurt en Thaïlande, pays dont est issu le noble art, pour y affronter leur champion : Tong Pô. Malgré les avertissements de son frère, Eric décide d'affronter son adversaire.
Mais ce dernier est battu sévèrement et laissé pour mort. Avec l'aide de Winston Taylor, un compatriote américain et trafiquant d'armes à ses heures perdues, Kurt emmène Eric à l'hôpital dans l'espoir d'être rétabli. Mais le médecin lui annonce que son frère a la moelle épinière sectionnée et qu'il restera définitivement paraplégique. Opiniâtre et déterminé, Kurt souhaite se venger en affrontant le terrible Tong Pô. Winston l'emmène chez un maître et un spécialiste du muay-thaï, un certain Xian Chow.
Vous l'avez donc compris. Le scénario de Kickboxer ne brille pas vraiment par sa complexité. En outre, le script est de facture classique et laconique : un hommme décide de venger son frère, atrocement mutilé lors d'un combat de muay-thaï. Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout. En même temps, ce n'est pas forcément ce que l'on demande à ce genre de production. Cependant, le film de David Worth et Mark DiSalle comporte de nombreuses ellipses et maladresses.
Par exemple, on évitera de ratiociner sur le cas de Kurt Sloane, ce jeune homme impavide et inébranlable, qui devient, en l'espace de quelques mois, un véritable érudit des arts martiaux prêt à s'empoigner avec Tong Pô, une machine à tuer et le champion en titre de son pays (la Thaïlande).
Mais ne soyons pas trop sévères. En l'occurrence, JCVD trouve un rôle à sa mesure et un long-métrage taillé pour lui. Contre toute attente, le film est plutôt avare en termes de combats purs. Hormis la fameuse opposition entre Eric et Tong Pô, par ailleurs rapidement expédiée, il faudra quasiment patienter jusqu'à la fin du film avant d'assister à une baston il est vrai homérique.
L'intérêt de Kickboxer repose essentiellement sur l'entraînement d'un JCVD au courage inextinguible. David Worth et Mark DiSalle ne nous épargnent rien. JCVD souffre véritablement le martyr auprès d'un maître aguerri, dans la grande tradition des films d'arts martiaux asiatiques des années 1970. C'est aussi la grande force de ce Kickboxer, à savoir ce rapport ambigu avec la nature (via de superbes paysages) et ces anciens guerriers rompus au combat.
En aucun cas, les arts martiaux ne doivent servir une cause vindicative et pernicieuse. Kurt devra donc apprendre à maîtriser sa fougue et sa hargne tout en se cassant quasiment la jambe contre un palmier. Un oxymore. Pourtant, Kickboxer remplit largement son office et peut s'appuyer sur toute une galerie de personnages attachants, notamment Winston Taylor et le maître Xian Chow.
Rien à redire non plus sur la qualité des chorégraphies visiblement supervisées par JCVD et Michel Qissi. En outre, ce dernier interprète un méchant à la fois charismatique, barbare et lapidaire. A l'image de sa seule et unique réplique : "Tu te couches comme Mylee ! Avec Mylee, bonne baise !". Un "bad guy" pour le moins charismatique et même parfois un brin caricatural.
D'ailleurs, l'acteur reprendra son rôle dans Kickboxer 2, cette fois-ci avec Sasha Mitchell (sic...). Bref, un bon film de genre qui ravira (sans aucun doute) les fans de JCVD.
Note : 14/20
Alice In Oliver