Date de sortie 27 avril 2016
Réalisé par Arab et Tarzan Nasser
Avec Hiam Abbass, Victoria Balitska, Manal Awad, Maisa Abd Elhadi,
Mirna Sakhla, Nelly Abou Sharaf, Wedad Al Naser, Dina Shebar, Reem Talhami,
Huda Imam, Raneem Al Daoud Samira Al Aseer, Raya Al Khateeb
Genre Comédie dramatique
Production Française, Palestinienne
Synopsis
Une famille mafieuse a volé le lion du zoo de Gaza et le Hamas décide de lui régler son compte !
Prises au piège par l'affrontement armé, treize femmes se retrouvent coincées dans le petit salon de coiffure de Christine (Victoria Balitska). Ce lieu de détente devenu survolté le temps d'un après-midi va voir se confronter des personnalités étonnantes et hautes en couleur, de tous âges et de toutes catégories sociales...
Arab et Tarzan Abunasser
Les frères jumeaux Tarzan et Arab Nasser sont originaires de Gaza en Palestine.
Ils sont nés en 1988, un an après la fermeture des dernières salles de cinéma dans la bande de Gaza.
Tarzan et Arab étudient les Beaux-Arts à l’université Al-Aqsa et se passionnent pour le cinéma.
En 2010, ils reçoivent le prix des meilleurs artistes de l’année décerné par la Fondation A.M. Qattan pour leur travail d’art conceptuel Gazawood, une réalisation d’affiches cinématographiques pseudo-Hollywoodiennes, s’inspirant des noms des véritables offensives militaires israéliennes contre la bande de Gaza.
En 2013, ils réalisent le court-métrage Condom Lead, qui raconte l’intimité perturbée d’un couple pendant la guerre. Le film est sélectionné en Compétition Officielle au Festival de Cannes. Forts de ce succès, ils écrivent Dégradé, huis-clos dans un salon de coiffure pour dames à Gaza.
Le film est la première coproduction officielle entre la France et la Palestine.
Dégradé fait sa première mondiale à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2015.
Notes d'intention des réalisateurs.
Dégradé est inspiré de notre vie quotidienne à Gaza, et notamment des difficultés absurdes auxquelles nous sommes confrontés au jour le jour. Nous avons souhaité raconter une histoire sur ce à quoi peut ressembler la vie dans un contexte aussi irrationnel et prohibitif que chez nous.
Nous sommes partis d’un fait divers qui a fait parler de lui en 2007 : l’opération "Libérez le lion", une intervention militaire du gouvernement islamiste en place, le Hamas, contre une des familles armées les plus influentes de Gaza.
Cette famille avait volé le lion du zoo et l’exhibait afin de montrer son pouvoir et son insoumission. Le Hamas décida alors de la neutraliser en utilisant le lion comme prétexte. L’opération se termina dans un bain de sang.
De notre côté, nous avons imaginé, en face de la maison de cette famille, un petit salon de coiffure dans lequel se déroulerait l’intégralité du film, autour d’une douzaine de femmes qui s’y retrouveraient coincées, attendant la fin de l’affrontement.
À travers ce salon de coiffure, Dégradé donne donc un espace privilégié aux femmes. Elles n’ont pas le même âge et appartiennent à des catégories sociales différentes. Mais dans ce salon, elles ont le droit de parler librement, de raconter leurs vies, leurs peurs, leurs opinions politiques ... Les femmes y viennent pour se faire coiffer, maquiller, épiler. Une mise à nue qui serait impossible dans l’espace public.
Nous utilisons un humour noir et décalé afin de mieux faire sentir la situation dans laquelle se trouve le peuple gazaoui : l’enfermement. À travers les yeux de ces femmes, Dégradé a l’ambition de dessiner le portrait de toute une société, en explorant tout particulièrement les notions de temps, d’espace et d’identité.
Le film rend également hommage à tous ces gens qui luttent pour avoir un semblant de vie normale dans un quotidien aussi chaotique. Nous avons grandi avec cette question en tête : comment une population entière est-elle supposée se construire un futur quand elle vit sur un territoire piégé entre une occupation militaire et des divisions internes meurtrières ?
Nous avons souhaité créer une série de personnages vrais, excentriques et modernes. De la religieuse à la divorcée amère, Dégradé parle des femmes de notre temps, dans ce qu’elles ont en commun en tant que victimes de la guerre, mais aussi dans leurs différences, leurs spécificités, leur féminité.
Nous plaçons ainsi notre film d’un point de vue différent de ce qui se propose habituellement dans le cinéma palestinien. Le film n’entend pas uniquement se concentrer sur l’occupation israélienne mais aussi sur nos propres démons, notre propre identité. Qui sont les femmes palestiniennes ? Qui sont les Gazaouis ? Comment vivent-ils ? À quoi pensent-ils ? Quel est leur quotidien ?
En tant que cinéastes, notre travail s’inspire de la tragédie et de l’absurdité qui se sont abattues sur la Palestine, et, tout particulièrement, sur la bande de Gaza, afin d’alerter au mieux les consciences collectives sur les conditions de vie aberrantes de notre société.
Entretien avec les deux réalisateurs relevé dans le dossier de presse.
Comment est né ce film ?
La plupart des gens, hors de nos frontières, ne savent rien de la vie des Gazaouis et s’imaginent qu’ils ne connaissent que la souffrance.
Même les femmes de Gaza, on se les représente voilées de la tête aux pieds et sans aucun point de vue sur le monde. Or, ici comme ailleurs, elles ont des joies, des peines, des problèmes quotidiens, des relations amoureuses et des opinions.
Nous voulions donc, mon frère et moi, faire un film qui parle de la vie, et nous éloigner ainsi des sujets les plus médiatisés, comme le conflit israélo-palestinien. Nous pensons en effet que parler de la vie est plus important que de parler de la guerre. Aussi, le monde attend des Palestiniens qu’ils parlent de leurs souffrances, plus qu’ils ne parlent de leurs vies. C’est pour cela que nous voulions parler d’un point de vue inattendu.
Dans Dégradé, se posent des questions existentielles sur le vieillissement, le rapport homme/femme, l’amour, la famille, bref, tout ce qui concerne la vie.
Vous travaillez toujours ensemble ? Comment vous répartissez-vous le travail sur le film ?
Oui, nous travaillons ensemble depuis toujours. Au début d’un film, nous nous mettons d’accord sur les grands aspects artistiques et techniques, ce qui nous permet lors du tournage ou de la postproduction de prendre chacun des décisions de notre côté. Nous sommes complémentaires et avons une complicité artistique très forte. En tant que frères jumeaux, nous avons grandi ensemble et partagé chaque nouvelle expérience de la vie. Le cinéma en fait partie.
Pourquoi avez-vous choisi de circonscire l'histoire à un salon de coiffure ?
Parce que c’est un lieu où la vie a un sens particulier. Un lieu qui fourmille d’anecdotes croustillantes dont personne ne semble vouloir se faire le relais. Ce salon de coiffure, ce décor que nous avons créé, avec ses couleurs, ses miroirs, son mobilier, représente notre façon à nous de voir Gaza : un petit coin de paradis au milieu d’un monde en déliquescence. C’est aussi l’espace des femmes par excellence. La société palestinienne est patriarcale. Or, nous pensons que les femmes ont un rôle à jouer dans notre société plus important que les hommes et qu’on ne leur accorde pas suffisamment de place. Du coup, nous avons réuni treize archétypes de femmes différents : une bourgeoise, une religieuse, une étrangère qui a fini par apprécier Gaza et par s’y installer, et d’autres encore.
En venant au salon de coiffure, elles sont dans un havre de paix dédié au plaisir et à la beauté, mais le contexte environnant va vite les rattraper.
Ces femmes semblent d'une force peu commune.
En réalité, elles ont deux facettes : elles se sont toutes forgées une carapace pour affronter la dureté de leur monde, mais au fond elles dissimulent tant bien que mal leurs faiblesses et leur tristesse. Car, avant tout, elles sont humaines. Même la femme qui n’hésite pas à dire ce qu’elle pense et qui semble avoir un caractère bien trempé finit par révéler que son mari la bat. La religieuse que personne ne comprend au début et qui est victime de sa société, s’avère être un des personnages les plus mûrs du film : c’est elle qui finit par être la plus sensée et qui protège l’ensemble des femmes face à l’agression des hommes, qui envahissent le salon. On a essayé de dresser plusieurs types de portraits en s’appuyant sur des thèmes tels que la religion, les classes sociales, les opinions politiques, les différentes situations familiales, les drames du quotidien. L’idée était d’essayer de dresser un portrait de la société gazaouie en général, et aussi de montrer la manière dont la société influence et modèle la vie de ces femmes. Les femmes sont pour nous des héros parce que, malgré la guerre, elles sont toujours du côté de la vie. Elles donnent la vie, continuent d’éduquer des générations entières de Palestiniens.
À l'extérieur du salon, les monde est en plein chaos.
Absolument ! Hors de cet espace consacré à la beauté, la mafia, qui contrôle la rue, symbolise le chaos, que celui-ci soit lié à l’occupation israélienne, au poids des traditions, aux interprétations fallacieuses de la religion ou au Hamas. Dans le film, la guerre se déclenche à l’extérieur du salon, mais les femmes continuent de vivre à l’intérieur, de se maquiller, de se coiffer. Elles ont toutes l’espoir de tenir ce qu’elles ont prévu le soir même, c’est à dire un rendez-vous galant pour l’une, un mariage pour une autre, etc…
Ce qui nous intéressait, c’était de voir si ce tumulte pouvait avoir une incidence sur le salon et quelles seraient les réactions des femmes à l’intérieur. Or, elles continuent à vivre ! Elles résistent pour se protéger. Parfois, la résistance ne passe pas forcément par une opposition physique : parfois, se mettre du rouge à lèvres ou se poser la question de sa coupe de cheveux, est une forme de résistance et peut servir pour être du côté de la vie et du côté de l’espoir. Seul l’amour relie l’extérieur et le salon, puisque l’une des coiffeuses est amoureuse d’un mafieux.
Bien qu'elles résistent, les femmes cèdent, elles aussi, au conflit.
Tout en refusant de se soumettre, les femmes du salon sont contaminées par l’état de la société : entre la mafia, la police et le Hamas, elles subissent une telle violence et elles sont tellement maltraitées par les hommes qu’elles aussi deviennent agressives. Du coup, on les voit se déchirer : la bourgeoise s’en prend brutalement à sa future belle-fille qui n’appartient pas à son milieu social, une cliente insulte la coiffeuse, et en vient aux mains avec la droguée révoltée, etc. Et pourtant, au départ, leur seul objectif, en venant dans ce salon, était de se faire belles…
Le confinement des femmes dans le salon est-il méthaphore de l'enfermement des Gazouis ?
L’idée que ces personnages soient coincés entre ces murs était très importante pour nous. D’ailleurs, c’est un enfermement qui s’impose progressivement pour les femmes du salon. D’où le titre du film, Dégradé, qui est une coupe de cheveux en escaliers et qui amène l’idée d’un crescendo, d’une avancée par paliers. Chaque élément a été pensé en "dégradé" : la narration, la lumière, les cadrages, le montage, le son, l’impact de la situation extérieure sur le salon, le sentiment d’enfermement, les enjeux des personnages, etc. Au fur et à mesure que le film avance, les murs du salon semblent se refermer sur ces femmes, et donc sur le spectateur, pris au piège. Le huis-clos est une symbolique de la situation de tous les Gazaouis qui regardent le monde extérieur sans pouvoir en sortir.
Sans être un film politique, les femmes évoquent leur hostilité au gourvernement du Hamas.
On ne voulait surtout pas faire un film politique. Mais on voulait montrer que la politique s’insinue partout, y compris dans un salon de coiffure, et tient une place prépondérante dans la vie des Gazaouis. Quand on est Palestinien, quel que soit le sujet qu’on aborde dans une conversation, la politique finit par vous rattraper : alors que les femmes ont envie de parler de mariage, d’amour, de beauté ou de vie, elles se mettent à parler d’Israël, des rapports de force et de politique. Elles ne sont pas nécessairement et uniquement hostiles au Hamas, mais au monde oppressant dans lequel elles évoluent. Elles sont critiques envers tous les maux de leur société : le blocus israélien, les gouvernements du Hamas et du Fatah, les problèmes sociaux, certains us et coutumes, etc.
C’est donc une critique générale de la société, à la fois interne et externe. Pour nous, c’est tout aussi important d’essayer de régler nos propres problèmes… Le monde attend de nous que nous parlions du conflit israélopalestinen. En se concentrant sur un conflit interne aux Palestiniens, nous avons essayé de nous émanciper – un peu – de ce qu’on attend de nous.
L’une d'entre elles explique même qu'elle pourrait être présidente.
Et pourquoi pas ? Les femmes, si elles étaient au pouvoir, s’en sortiraient beaucoupmieux que les hommes. Dans le film, la femme qui s’exprime ainsi entend un coup de feu à l’extérieur et comprend que c’est le chaos : pourquoi ne pourrait-elle pas prendre la tête du gouvernement ? Nous vivons dans un monde d’hommes, mais nous devrions tendre vers plus d’égalité entre les sexes. Donnons une chance aux femmes !
L’humour ponctue le film.
L’humour est le meilleur moyen d’évoquer les sujets les plus complexes et les plus épineux. Les femmes prennent la vie avec humour. C’est particulièrement vrai lorsqu’elles se demandent comment sortir de Gaza. L’une d’entre elles répond, "Où veux-tu aller ? Même si tu réussis à passer les trois checkpoints – celui du Hamas, celui du Fatah et celui d’Israël –, on finira par te prendre pour une terroriste et par t’envoyer en prison !"
Comment s'est passé le casting ?
Avec mon frère, nous voulions des visages peu connus du public, des actrices dotées d’une personnalité complexe, avec leurs forces et leurs faiblesses. Nous avons donc passé quatre à cinq mois à repérer des femmes dans des théâtres et dans la rue. Puis, une fois que nous avons sélectionné nos interprètes, nous avons répété pendant un mois et demi.
Nous tenions surtout à éviter les clichés dans le jeu des comédiennes et à faire en sorte qu’elles s’expriment dans l’arabe parlé à Gaza. Il était essentiel qu’elles soient le plus naturel possible.
Le huit-clos qu'impose le dispositif peut évoquer une scène de théâtre.
L’idée du huis-clos était un défi : comment intéresser le spectateur du début à la fin, à l’intérieur d’un petit salon de coiffure, entouré des mêmes personnages ? Pour écrire ce film, nous avons effectivement imaginé ce salon comme une scène de théâtre. Et d’ailleurs, pendant le tournage, nous avions toutes les comédiennes devant nous, chacune à leur place dans le décor, même si elles étaient hors-champ par rapport à la caméra. La configuration de tournage pouvait donc parfois faire penser au théâtre. Cela dit, le lien avec le théâtre s’arrête là. Car il nous semble qu’à l’intérieur de ce dispositif, ce que nous proposons est réellement du cinéma. La décision de placer de nombreux miroirs et de jouer avec dans les cadrages en est un exemple.
Où avez-vous tourné le film ?
On aurait aimé tourner à Gaza, mais cela s’est avéré impossible. En septembre/octobre 2014, nous avons donc tourné dans la banlieue d’Amman, en Jordanie, même si l’architecture est un peu différente de celle de Gaza. On a déniché un garage et on y a construit nous-mêmes le décor du salon, avec des parois amovibles pour faciliter nos déplacements sur le plateau. Nous avions préparé tous nos mouvements d’appareil à l’avance pour gagner du temps. S’agissant des couleurs, nous avons choisi des teintes symboliques, comme le bleu des murs qui rappelle la couleur du ciel.
Dans quelles conditions avez-vous pu tourner le film ?
Dans des conditions psychologiques très difficiles. Au moment d’entrer en préparation du tournage, en juillet 2014, une nouvelle guerre s’est abattue sur Gaza. L’armée israélienne a tué des milliers de civils en trois semaines. À ce moment-là, il était très difficile pour nous de choisir entre parler de cette guerre ou garder notre sujet sur les conflits intra-palestiniens. Nous avons finalement décidé de garder notre sujet, parce que le plus important pour nous était de parler de la vie et non de la mort. Car c’est justement au moment où des hommes et des femmes de Gaza se faisaient tuer qu’il fallait plus que jamais parler de la vie de ces gens qui se faisaient tuer ! La mort est couverte par la télévision et les médias, qui ne se préoccupent absolument pas de rendre compte de la vie quotidienne, la vraie. Comme si Gaza, sans bombes, ne valait rien, n’avait aucune importance, n’existait même pas. Nous devions nous faire le porte parole de cette vie qui, malgré tout, continue.
À cause de cette guerre, certains investisseurs ont quitté le projet parce que le film ne parlait pas directement du conflit israélo-palestinien et qu’à ce moment de l’Histoire ils avaient peur que ce choix ne soit pas compris. Nous avons tourné le film en cinq semaines.
Il s’agit évidemment d’un très petit budget, mais c’est déjà une chance d’avoir pu le faire.
Quel est votre espoir aujourd'hui avec ce film ?
J’aimerais que le public y voie ce qu’on a cherché à exprimer. Et j’aimerais surtout qu’il ne s’enthousiasme pas parce c’est un "film palestinien", mais parce qu’il en apprécie les qualités cinématographiques. Nous rêvons du jour où nous pourrons réaliser un film sans aucune dimension politique. Un film qui serait simplement une oeuvre de cinéma. Nous rêvons de nous affranchir de cette "mission" que l’on étiquette souvent sur les Palestiniens. C’est un défi de parler d’une histoire d’amour sans parler du mur, de parler des relations humaines sans montrer les drones, etc. Quand allons-nous pouvoir faire notre métier d’artiste sans cette dimension politique ? C’est ça, notre plus grand espoir.
Mon opinion
Après l'excellent Caramel de Nadine Labaki réalisé en 2007, un salon de coiffure pour femmes sert, ici aussi, de décor avec un point commun, entre ces deux films, des dialogues vifs, souvent d'ordre privé, religieux, sexuels aussi, mais toujours grinçants. Une tempête de mots et de cris. Rarement des rires.
Dans ce long métrage des frères Nasser, le discours politique est à peine effleuré. Les deux réalisateurs scénaristes ne donnent pas le beau rôle aux hommes.
Ils offrent, en revanche, avec une belle sensibilité, des portraits de femmes palestiniennes de tous âges, dans leur quotidien. Rare au cinéma. Des femmes qui veulent, en dépit de la guerre, rester attrayantes.
Bavardes, dans l'ensemble, amoureuses pour quelques-unes, impatientes pour d'autres, elles se retrouveront unies face à la menace qui vient de l'extérieur. Ce huit-clos, est tout autant bruyant en paroles, que par le bruit des rafales de mitraillettes provenant de la rue.
Certaines scènes sont tout à fait hallucinantes. Telle cette femme au moment de la prière, pendant que derrière elle, la coiffeuse tente de s'occuper de l'une d'entre elles, particulièrement insupportable et interprétée par l'excellente Hiam Abbass.