[CRITIQUE] The Dressmaker (2016)

dressmaker

Réalisé par : Jocelyn Moorhouse


Avec :
Kate Winslet, Liam Hemsworth, Hugo Weaving


Sortie :
Prochainement


Durée:
1h58min


Distributeur :
 /

Synopsis :

Dans l’Australie des années 1950, Tilly, une jeune femme, vient chercher vengeance dans son village natal…

2/5

Les sélections parallèles du Festival de Cannes nous étonnent et nous surprennent chaque année, de part leur éclectisme et leur mise en avant de projets aussi aventureux que rocambolesques. Cette année, le Festival met à l’honneur l’Australie dans le cadre du Cinéma des Antipodes, en hommage à son 69e président : George Miller. Sous le feu des projecteurs, c’est The Dressmaker de Jocelyn Morhouse qui ouvre le bal, film malheureusement décevant, à la croisée de trop nombreux genres pour être réussi.

Sept ans après le western The Proposition de John Hillcoat et deux après le futuriste The Rover de David Michôd, l’outback australien continue de faire souffrir ses personnages au point d’en devenir un leitmotiv quasi-incontournable pour tous les cinéastes filmant l’Australie. Regorgeant de légendes et d’histoires inavouées, il offre le parfait terrain de jeu pour cette étrange comédie. Plusieurs décennies après son départ forcé de son village natal, Myrtle Dunnage choisit d’y revenir pour comprendre son passé (et se venger par la même occasion). Dès les premiers instants, le cadre est posé et les intentions sont plus ou moins claires.

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Mais cette histoire de retour au bercail ne prend pas dès les premières minutes. On se retrouve d’abord surpris par cette approche de la vengeance, aussi surfaite qu’improbable. Il faut dire que les motivations du personnage principal joué par Kate Winslet n’aide pas beaucoup. Sa vendetta est trop rapidement mise de côté pour laisser place à d’autres thématiques, elles aussi, seulement à moitié abordées. Durant les deux heures, le cinquième long-métrage de Moorhouse passe du coq à l’âne, proposant tout un tas d’intrigues secondaires sans pour autant les creuser et en tirer parti. D’abord fable vengeresse lambda saupoudrée de kitch et de burlesque, le film prend son temps pour muer au point d’en devenir un drame familial et sociétal raté tout en ayant ses petits instants de rom-com à l’américaine. L’arrivée de cette grande couturière dans cette petite bourgade australienne est vite remarquée. La jalousie de certaines et les egos des autres se réveillent de leurs longs sommeils tout comme les rancunes et les vieux ragots. Ces ramifications narratives sont si nombreuses que l’on n’en vient même à se demander s’il est encore question de vengeance. Aussi creux que des arbres morts, les personnages vivent leur petite vie au rythme des péripéties sans attiser notre curiosité, rendant le tout aussi compliqué qu’ennuyeux.

De décontenance en déconvenue, The Dressmaker mélange les genres pour accoucher d’une œuvre hybride, un melting-pot trop flou pour toucher un réel public. Mais entre toutes ces possibilités si rapidement délaissées émergent quelques amusantes idées. Car plein de bonnes intentions, le film de Jocelyn Moorhouse arrive cependant à nous surprendre et à nous faire décrocher un sourire en coin lors de (trop) rares scènes convaincantes comme ce chaotique final comique.

A la fois étrange et improbable, Moorhouse signe avec The Dressmaker une comédie noire teintée de burlesque aux forts accents dramatiques. Mais cette trop importante accumulation de genres cinématographiques rend le tout confus, à notre plus grand désarroi.

The Dressmaker est un film plein de bonnes intentions mais qui manque cruellement de saveur de part ses trop nombreuses approximations.

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