X-MEN : APOCALYPSE : Une redite du passé ★★☆☆☆

Suite manquée pour Bryan Singer, après les prometteurs X-Men: le commencement et X-Men: Days of Future Past.

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X-Men : Apocalypse se déroule dix ans après X-Men : Days of Future Past. En Egypte, de simples habitants ont l’imprudence de réveiller le mutant originel, En Sabah Nur (Oscar Isaac), qui a traversé les âges à coups de réincarnations corporelles. Au fil du temps, il a accumulé les pouvoirs des mutants qu’il habitait. Autant dire qu’il est puissant, très puissant. Et il n’est pas content. Pas content du monde qu’il découvre en 1983, et qu’il veut alors remodeler selon ses critères… apocalyptiques. Il trouvera sur son chemin pour l’empêcher d’accomplir ses funestes desseins le professeur Xavier (James McAvoy), Raven (Jennifer Lawrence) et la Bête (Nicholas Hoult), mais également la jeune génération (Cyclope, Tornade, Diablo…), qui offre la possibilité à Singer de réintégrer des personnages primordiaux de l’univers, notamment Jean Grey (« Phoenix »), incarnée par Sophie Turner (Game of Thrones). Il est ainsi évident que la méthode de la Fox pour retomber sur ses pattes malgré la confusion de la timeline X-Men s’avère plutôt maline et maîtrisée. Mais qu’en est-il du film ?

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Bryan Singer est le réalisateur historique de la franchise X-Men (X-Men en 2000 et X-Men 2 en 2002). Après une longue pause, on l’a de nouveau retrouvé aux commandes du très bon X-Men : Days of Future Past (2014), suite de l’excellent X-Men : le commencement (2011) dont il était le producteur et le scénariste. On attendait donc de ce troisième volet développant l’origine des X-Men la même efficacité et surtout un scénario précis, intelligent, mêlant humour et rebondissements, le tout agrémenté d’effets spéciaux à échelle humaine. Malheureusement, ce qui devait arriver arriva : les producteurs, ivres du succès des deux premiers opus, ont pêché par gourmandise. Un scénario bien faiblard supporte de longues scènes d’action, parsemées de ralentis trop attendus. Les travers tant redoutés et jusque ici évités dans les autres scenarii sont là, décevant venant de la part du réalisateur d’Usual Suspect. Le plus choquant concerne probablement le personnage de Magnéto, dont la complexité avait déjà parfaitement été esquissée dans X-Men : le commencement et X-Men : Days of Future Past (2011) : on fait chanter au pauvre homme une berceuse, avant d’en faire le Diable incarné qui chancellera sous le coup de bons sentiments. Dommage ! Tellement dommage ! Le coup nous avait déjà été fait précédemment !

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Et que dire aussi de la voix d’Oscar Isaac, tantôt naturelle tantôt synthétisée en mode « gros méchant » qui rend alors le propos presque risible. Comique encore la couleur verdâtre de sa peau qui demanderait immédiatement une consultation chez un dermatologue. Le bad guy du film est donc raté, manque cruellement de charisme (il est pourtant gonflé à coup de gonflette !) après Kevin Bacon et Peter Dincklage, qui offraient beaucoup de nuances.

Le reste des personnages est routinier, tant on retrouve un mélange des deux précédents films. Ils deviennent finalement bien passifs dans des scènes trop longues, attendant leur tour, leur plan, dans de grands combats collégiaux. Seule parenthèse véritablement intéressante, une séquence créative (la seule) mettant en scène le mutant Vif-Argent (Evan Peters, caustique et juste), capable de franchir par sa vitesse de déplacement le mur du son. Comme dans X-Men : Days of Future Past, la réalisation se délecte du décalage entre son espace-temps lorsqu’il bouge et la réalité qui paraît du coup extrêmement lente. Ajoutez un bon Sweet dreams en bande son, ça fonctionne parfaitement ! On accueille ce moment avec enthousiasme… sans oublier qu’il n’est qu’une redite du précédent chapitre. Espérons que la transition entre la trilogie la plus récente et l’ancienne s’arrêtera là, au risque de perdre encore en qualité et de gagner en effets spéciaux encombrants !

La Cinéphile Eclectique (Carnets Critiques)

Réalisé par Bryan Singer, avec Oscar Isaac, James McAvoy, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Michael Fassbender, Evan Peters, Sophie Turner

Sortie le 18 mai 2016.

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