[critique] X-MEN : APOCALYPSE

Réalisé par Bryan Singer.

Avec James McAvoy, Oscar Isaac, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Michael Fassbender, Sophie Turner ...

★★☆☆☆

Sortie le 18 mai 2016.

[critique] X-MEN : APOCALYPSE

X-Men : Apocalypse se déroule 10 ans après X-Men : Days of Future Past. En Egypte, de simples habitants ont l'imprudence de réveiller le mutant originel, En Sabah Nur ( Oscar Isaac), qui a traversé les âges à coup de réincarnation corporelle. Au fil du temps, il a accumulé les pouvoirs des mutants qu'il habitait. Autant dire qu'il est puissant, très puissant. Et il n'est pas content. Pas content du tout du monde qu'il découvre en 1983, et qu'il veut alors remodeler selon ses critères...apocalyptiques. Il trouvera sur son chemin pour l'empêcher d'accomplir ses funestes desseins le professeur Xavier ( James McAvoy), Raven ( Jennifer Lawrence), la Bête ( Nicholas Hoult) et Magnéto ( Michael Fassbender). La jeune génération (Cyclope, Tornade, Phoenix...), présente plus tard dans X-Men (2000) est également de l'aventure. Notons le choix de Sophie Turner (Game of Thrones) pour incarner la jeune Jean Grey (" Phoenix ").

Bryan Singer est le réalisateur historique de la franchise X-Men (X-Men en 2000 et X-Men 2 en 2002). Après une longue pause, on l'a de nouveau retrouvé aux commandes du très bon X-Men : Days of Future Past(2014), suite de l'excellent X-Men : le commencement (2011) dont il était le producteur et le scénariste. On attendait donc de ce troisième volet développant l'origine des X-Men la même efficacité et surtout un scénario précis, intelligent, mêlant humour et rebondissement, le tout agrémenté d'effets spéciaux à échelle humaine.

[critique] X-MEN : APOCALYPSE

Malheureusement, ce qui devait arriver arriva : les producteurs, ivres du succès des deux premiers opus, ont pêché par gourmandise. Un scénario bien faiblard supporte de longues scènes d'action, parsemées de ralentis trop attendus. Les travers tant redoutés et jusque-là évités dans les scenarii sont là, décevant venant de la part du réalisateur d'Usual Suspect. Le plus choquant concerne probablement le personnage de Magnéto, dont la complexité avait déjà parfaitement été dessiné dans X-Men : origins et X-Men : Days of Future Past : on fait chanter au pauvre homme une berceuse, avant d'en faire le Diable incarné qui chancellera sous le coup de bons sentiments. Dommage ! Tellement dommage ! Le coup nous avait déjà été fait précédemment !

Et que dire aussi de la voix d' Oscar Isaac, tantôt naturelle tantôt synthétisée en mode " gros méchant " qui rend alors le propos presque risible. Comique encore la couleur verdâtre de sa peau qui demanderait immédiatement une consultation chez un dermatologue. Le bad guy du film est donc raté, manque cruellement de charisme (il est pourtant gonflé à coup de gonflette !) après Kevin Bacon et Peter Dincklage, qui offraient beaucoup de nuances.

[critique] X-MEN : APOCALYPSE

Le reste des personnages est routinier, tant on retrouve un mélange des deux précédents films. Ils deviennent finalement bien passifs dans des scènes trop longues, attendant leur tour, leur plan, dans de grands combats collégiaux. Seule parenthèse véritablement intéressante, une séquence créative (la seule) mettant en scène le mutant Vif-Argent ( Evan Peters, caustique et juste), capable de franchir par sa vitesse de déplacement le mur du son. Comme dans X-Men : Days of Future Past, la réalisation joue sur la différence d'espace-temps lorsqu'il bouge, avec une réalité qui paraît extrêmement lente. Ajoutez un bon Sweet dream en bande son, ça fonctionne parfaitement ! On accueille ce moment avec enthousiasme...sans oublier qu'il n'est qu'une redite du précédent chapitre.

Espérons que la liaison entre la trilogie la plus récente et l'ancienne s'arrêtera là, au risque de perdre encore en qualité et de gagner en effets spéciaux encombrants !

Pauline R.

Voir l'article sur Le Cinéphile Anonyme