The Assassin

Par Cinevu @cinevu

Chaque plan est une offrande

Réalisation Hsiao-Hsien Hou 2016

Le cinéma est d’abord un art de l’image. Chaque film donne à voir, même s’il est vrai que parfois que sommes tentés de fermer les yeux…
Là rien de cela tant le film « The Assassin » de Hou Hsiao Hsien est une splendeur visuelle permanente. Chaque plan est une offrande pour le regard du spectateur; et ceci en simplicité, contrairement à un Zhang Yimou parfois tonitruant dans l’esbroufe.

Chine, 9e siècle… Un empereur, ses provinces, ses gouverneurs, leurs femmes, leurs concubines. On peut résumer « l’intrigue » ainsi en y ajoutant cependant le retour d’une jeune femme, exilée, en formation chez une nonne, laquelle n’ignore rien des combats d’arts martiaux.

Adoncques, HHH nous tend dès lors une douce épure de cinéma à la mise en scène splendide de bout en bout. Enfin un prix cannois mérité (cela arrive parfois!) en attendant que débarque sur nos écrans le médiocre palmarès annoncé de cette année…

La caméra de Hou Hsiao Hsen est toujours fluide, les mouvements d’icelle délicats. Avec son film -d’autres avaient déjà merveilleusement précédés: « Good men and good women » « le maître de marionnettes » « goodbye South, goodbye »- HHH rappelle l’essentiel du cinéma : l’image ! Et la mise en scène est une action déterminée dans un cadre défini et éclairé comme de juste.

Tout est à l’unisson dans « The Assassin ».

Évidemment les costumes, la photographie, les décors tant intérieurs qu’extérieurs. La photo de ce long-métrage enchaîne merveille sur merveille tant chaque plan nous happe dans sa profondeur, guidés par une mise scène qui maîtrise même le vent, les voilages; c’est parfois d’une beauté inouïe!

L’ensemble dans un tempo lent comme il faut mais pas trop, le temps pour nous du ravissement.


The Assassin
The Assassin Bande-annonce VO

Synopsis Télérama The Assassin : Dans la Chine du IXe siècle, Nie Yinniang a été éduquée par une nonne qui en a fait un des plus redoutables assassins du pays. Mais Yinniang se laisse encore trop porter par ses sentiments et sa maîtresse lui ordonne de retrouver sa famille pour assassiner son propre cousin Tian Ji’an, le gouverneur de la province de Weibo, qui défie ouvertement l’empereur. Mais Yinniang est toujours amoureuse de Tian Ji’an, auquel elle fut autrefois promise. Rapidement, elle révèle son identité au gouverneur et se retrouve placée devant un dilemme : sacrifier son amour ou trahir l’ordre des assassins auquel elle appartient…