The Nice Guys

The Nice Guys

Los Angeles. Années 70. Deux détectives privés enquêtent sur le prétendu suicide d’une starlette. Malgré des méthodes pour le moins « originales », leurs investigations vont mettre à jour une conspiration impliquant des personnalités très haut placées…


The Nice Guys – 15 Mai 2016 – Réalisé par Shane Black
Pour ceux qui ne connaissent pas Shane Black c'est le réalisateur de « Iron Man 3 » que vous avez sûrement tous vu ! Un film au succès phénoménal, mais aux détracteurs nombreux et virulents, que cela soit du coté des fans d'Iron Man que des fans du réalisateur. Ce n'est pourtant qu'une parenthèse enchantée dans une carrière marquée par son talent de scénariste, car Shane Black n'est autre que le pape du « buddy-movie » moderne ! Et après des perles comme « l'Arme Fatale », « Le Dernier Samaritain » ou « Last Action Hero », il nous revient avec sa dernière œuvre le funky « The Nice Guys » !!!
Le monde change et ce n'est pas le Los Angeles des années 70 qui dira le contraire ! Les enfants sont en avance sur leur temps, ils s'adaptent à tout, aux nouvelles mœurs en vigueur et rien ne semble pouvoir les choquer, ce qui inquiète parfois les parents … Mais quand ça va trop loin, on peut toujours faire appel à Jackson Healy, un gros bras local qui cassera les dents de tout personne contre un peu de monnaie ou l'aide du détective privé Holland March qui vous fera croire lui, qu'il s’intéresse à vous, alors qu'il ne désire que de l'argent. Ces deux bonhommes aux tempéraments diamétralement opposés vont être réunis malgré eux à cause d'Amelia. March a été engagé pour la retrouver, alors que Healy lui a été employé par Amelia pour éloigner les gens qui la cherchent comme par exemple un certain March. Mais quand Healy s'aperçoit qu'elle a de gros problèmes, il retourne voir March, ce qui signe le début d'une collaboration tumultueuse …
Ce qui me fait extrêmement plaisir avec « The Nice Guys » c'est que l'on a, ce que l'on était en droit d'attendre au vu des diverses bandes-annonces dévoilées. A une époque ou on essaye de vous vendre ce qu'il n'y a pas, c'est une bouffée d'air frais dans le cinéma américain. Surtout que Shane Black fait à merveille ce qui sait le mieux faire, livrer un buddy-movie dans les règles de l'art !

The Nice Guys
Cela tient avant toute chose en la création de deux personnages aux caractères diamétralement opposé, car c'est essentiel au bon déroulement de l'histoire, c'est ce qui va nourrir l'intrigue, mais cela va aussi servir de ressort comique a chaque fois (ou presque) ! Ici on se retrouve avec le gros dur et le petit maladroit, un duo plus d'une fois éprouvée que Black va réussir à renouveler en leur donnant de la profondeur. Une densité qu'il va amener avec le personnage de Holly jouée par Angourie Rice. Cette jeune fille de 13 ans, c'est la quintessence de la jeunesse décrite pendant l'introduction, elle conduit, elle aide son père, elle n'est pas impressionnée par la vue d'une arme ou d'une fête de débauche a laquelle elle s'incruste sans la permission de son père démissionnaire ! Une attitude qui va très vite se montrer cruciale, elle va ridiculiser son père et Healy régulièrement, les bousculer, les mettre face a leurs responsabilités d'adultes et de personnes un tant soit peu responsables.
C'est ainsi qu'Healy va être moins brutal et plus réfléchi, tout en montrant un sens du devoir et de la justice qu'il avait perdu; quant à March lui, il va peu a peu cesser de fuir les conflits et surtout il retrouve un sens des valeurs qu'il avait oublié. Mais au final, ils restent malgré tout, deux gars dépassés par l'époque dans laquelle ils vivent. Et c'est la que se trouve le message du film, l'avenir appartient à la fille de March, Holly ! Une jeune fille prodige, réfléchie, mature et pleine de bon sens qui symbolise le monde de demain, celui plein de promesses malgré tout ! Ou la place des adultes (Healy, March) se trouve derrière, prête à filer un coup de main, sans jugement ni prise de position.
The Nice Guys
Une façon très drôle de transposer les aspirations de notre monde à celui fantasmé des années 1970 à Los Angeles. C'est simple, ce n'est que du funk, du porno et des bandits à tous les coins de rues, une vision singulière qui se mue en un terrain de jeu haut en couleurs ou les différentes péripéties prennent place. Le récit se met en place avec beaucoup de soin et il cale son rythme sur le tempo so cool d'une bande originale particulièrement réussie (Earth, Wind and Fire; Kool and The Gang). Les quiproquos s’enchaînent alors sans faiblir, l'humour à la Chaplin (splastick) fait mouche et les bagarres ne manquent pas de panaches surtout quand c'est Russell Crowe qui distribue les pains. La direction artistique réussit à nous transporter dans les seventies, les costumes sont variés et réussis, même si l'ensemble fait un poil trop factice. Mais voilà si j'ai aimé énormément le film, je n'ai absolument pas été surpris ! Shane Black maîtrise à merveille le genre, ce qui est indéniable, sauf qu'il lui manque maintenant l'élément de surprise, le truc en plus pour surprendre qui casserait cette gênante impression de déjà vu …
Quant au casting, il est parfait ! Russell Crowe (J'adore cet acteur) est tout a son aise dans le rôle de Healy, il ne force pas le trait et dresse le portrait d'un gros dur au cœur tendre vraiment attachant. La révélation du film, c'est le talent de la toute jeune Angourie Rice qui rejoint le « Danny » de « Last Action Hero » au rang des enfants que l'on aimerait voir plus souvent au cinéma. Elle n'en fait jamais trop, elle joue toujours juste et devrait faire parler d'elle à l'avenir, car du talent elle en a a revendre ! L'autre révélation à mes yeux du film, c'est Ryan Gosling. Cet acteur que je n'ai pas toujours apprécié, se montre ici sous son meilleur jour à mes yeux, il fait preuve d'un vrai sens comique ainsi que d'un sens de l'abnégation incroyable ou il se révèle expressif, détendu et particulièrement enjoué ! Une performance de choix, que j'espère revoir à l'avenir car ça lui va bien. A coté d'eux, on trouve un Matt Bomer en tueur implacable, une Margaret Qualley pleine de douceur et d'empathie, une Yaya DaCosta parfaite en secrétaire manipulatrice, l'impeccable Keith David, le fils de Val Kilmer, l'intéressant Jack Kilmer ou encore madame Kim Basinger. 
A l'ancienne, il n'y a que ça de vrai !

The Nice Guys

Poster par Matthew Woodson