Genre : fantastique (interdit aux - 12 ans)
Année : 1999
Durée : 2h04
L'histoire : Trois jours avant le passage à l'an 2000, le diable sort de sa tanière et débarque à New York. Il part à la recherche de Christine York, une jeune femme prédestinée depuis sa naissance à lui donner un enfant, qui sera l'instrument de la destruction de l'humanité. L'ancien policier Jericho Cane, reconverti dans la protection rapprochée, va trouver Christine sur son chemin et lui offrir son aide. Traqués par Satan mais aussi par un commando intégriste du Vatican, ils vont devoir empêcher que ne se produise la fin des temps.
La critique :
Producteur, réalisateur et scénariste hollywoodien, Peter Hyams débute sa carrière cinématographique vers le milieu des années 1970 avec Les Casseurs de Gang (1974). Mais c'est en 1978 que le cinéaste connaît enfin la consécration, avec Capricorn One, une oeuvre polémique, qui vient poser le doute sur les expéditions spatiales organisées par la NASA, entre autres, le voyage sur la Lune.
Par la suite, Peter Hyams se spécialise surtout dans l'action et la science-fiction. Le trop méconnu Outland, loin de la Terre (1981) asseoit sa notoriété. Parallèlement, Peter Hyams tourne plusieurs productions peu éloquentes, notamment Relic (1997) et surtout 2010 : l'année du premier contact (1984). Vient également s'ajouter La Fin des Temps, sorti en 1999. Le long-métrage s'inscrit dans cette peur indicible du Jugement Dernier et de la fin du monde.
Une thématique souvent explorée par le cinéma fantastique et horrifique. Que ce soit La Malédiction (Richard Donner, 1976) et ses suites, Prince des Ténèbres (John Carpenter, 1987), ou encore L'Enfant du Diable (Peter Medak, 1980), tous ces films signent le retour et l'avènement de l'Antéchrist. La Fin des Temps s'inscrit lui aussi dans cette dialectique. Pour Arnold Schwarzenegger, vedette principale du film, c'est aussi l'occasion de varier sa palette d'acteur au cinéma, avec un rôle (celui de Jericho Cane) plus complexe qu'à l'accoutumée.
Viennent aussi s'ajouter Gabriel Byrne, Robin Tunney, Kevin Pollak, Rod Steiger, CCH Pounder, Udo Kier et Derrick O'Connor. A l'origine, La Fin des Temps devait être réalisé par Guillermo del Toro.
Mais au dernier moment, le cinéaste se désiste et cède sa place à Sam Raimi. A son tour, ce dernier quitte le plateau de tournage. Sous les précieuses instigations de James Cameron, Peter Hyams est alors engagé par les producteurs. Tom Cruise est approché pour jouer le rôle de Jericho Cane, mais l'acteur est déjà sur le tournage de Magnolia. Nanti d'un budget de cent millions de dollars, La Fin des Temps se solde par un échec commercial. De surcroît, les critiques sont presque unanimement négatives.
Reste à savoir si La Fin des Temps est bel et bien la catastrophe annoncée. Réponse dans les lignes à venir... Attention, SPOILERS ! Trois jours avant le passage à l'an 2000, le diable sort de sa tanière et débarque à New York. Il part à la recherche de Christine York, une jeune femme prédestinée depuis sa naissance à lui donner un enfant, qui sera l'instrument de la destruction de l'humanité.
L'ancien policier Jericho Cane, reconverti dans la protection rapprochée, va trouver Christine sur son chemin et lui offrir son aide. Traqués par Satan mais aussi par un commando intégriste du Vatican, ils vont devoir empêcher que ne se produise la fin des temps. Le passage à l'an 2000, un autre fantasme archaïque et synonyme de fin du monde. L'an 1999 qui, avec ses trois chiffres symboliques, préfigure des temps funestes et de destruction massive. Lorsque ces trois neuf se retrouvent inversés, ils se transmutent en une numérologie démoniaque, soit 666, donc l'apogée de la "Bête".
A priori, La Fin des Temps possède de solides arguments ainsi qu'un scénario captivant. Surtout, le long-métrage doit permettre à Schwarzy de s'évader de ses rôles de guerrier musculeux et invulnérable.
En outre, l'acteur bodybuildé interprète un personnage à contre-emploi et en particulier un ex-flic désabusé, alcoolique et encore endeuillé par la mort de sa femme et de sa fille. Pourtant, très vite, le naturel revient au galop. Entre deux verres de Jack Daniels, Arnold Schwarzenegger reprend les armes et estampille un adversaire surnaturel, donc Satan en personne, sous la houlette d'un Gabriel Byrne en mode cabotinage. Que l'acteur se rassure, il est le seul à tirer son épingle du jeu.
Dès lors, Peter Hyams tergiverse entre le film apocalyptique et le gros blockbuster d'action avec toute une pléthore d'effets pyrotechniques. Une façon comme une autre de farder toute la vacuité et l'inanité de cette production souvent ridicule malgré elle. Le grand Schwarzy tire sur tout ce qui bouge, morigène un Gabriel Byrne impavide, replonge dans ses souvenirs du passé et mène une enquête fuligineuse.
A ses côtés, Kevin Pollak et Robin Tunney peinent réellement à exister. Parallèlement, le Vatican et ses sbires viennent se colleter avec le Diable et participer aux inimitiés. Puis, alors que Schwarzy vacille, toujours en proie à l'alcool et à ses démons intérieurs, l'acteur se transmue en sauveur du monde, le temps d'une saynète grotesque se déroulant dans une église.
Ou lorsque le bodybuilder éteint à lui tout seul le Diable et des hommes vêtus de soutanes. Difficile de ne pas s'esclaffer devant cette production infatuée qui ne recule devant aucune excentricité. Contre toute attente, Arnold Schwarzenegger parvient parfois à transcender son personnage sans néanmoins échapper à la caricature et aux stéréotypes habituels.
Parallèlement, Peter Hyams signe quelques séquences d'action solidement troussées. Sans plus. Bref, on nage entre la déception, le nanar involontaire et une production malgré tout attachante, à l'image de sa conclusion finale, assez surprenante, il faut bien le dire. Ma note finale pourra donc paraître généreuse.
Note : 08/20
Alice In Oliver