Warcraft le commencement, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Avec ses millions de joueurs, Warcraft débarque maintenant au cinéma ! Est-ce pour autant que le film est réussi ?

Depuis Mario jusqu’aux Resident Evil, on peut dire que le jeu vidéo n’a pas été gâté au cinéma avec nombre d’adaptations ratées. Cette année, les studios ont décidé de changer la donne avec Assassin’s Creed à la fin de l’année et Warcraft directement produit par Blizzard avec l’aide de Legendary Pictures, le studio du mogul geek Thomas Tull. Après 10 ans de développement et le départ de Sam Raimi voici donc qu’arrive enfin sur les écrans l’adaptation des origines du monde de Warcraft, par le plutôt doué Duncan Jones (Moon et Source Code).

Comme son titre l’indique, le film revient donc au commencement de l’histoire de la saga vidéoludique pour exposer ses personnages depuis devenus légendaires pour tous les joueurs et permettre également aux néophytes d’entrer plus facilement dans le bain, ce qui sera plus simple pour les amateurs de fantasy forcément. L’histoire est donc simple, grâce à leur chef sorcier, le clan des Orcs débarque dans le monde des humains. Ceux-ci doivent donc préparer leurs défenses pour la bataille inévitable à venir malgré des doutes et des volontés diplomatiques de chaque côté.

Dès le départ, on sent bien que Duncan Jones est particulièrement attaché à l’esprit du jeu, choisissant bien de ne me pas montrer des personnages centraux trop manichéens, tous ou presque cherchant à trouver une solution ou devant vaincre une certaine part d’ombre en eux-même (le magicien Medhiv par exemple), trouvant leur propres raisons d’être dans ce combat. Cependant, même si il y a cette volonté, il y a à l’écran un casting beaucoup trop light pour  donner vraiment de la personnalité au film avec des humains complètement transparents et des orcs tout de même bien propres sur eux dont seul Durotan (interprété par le pourtant pas très doué Toby Kebbel dont le seul autre rôle où il était était celui tout aussi virtuel de Koba dans la Planète des Singes, l’affrontement) arrive à rester en mémoire.

Les amateurs de fantasy un minimum authentique seront aussi déçus par la propreté de l’univers présenté ici avec des armures brillantes et un camp d’orcs bien propres, donnant parfois vraiment l’impression de se retrouver dans un univers virtuel qui n’essaie même pas de nous faire ressentir un peu de réalisme. Ici tout est encore plus clean et moins palpable que dans le Monde de Narnia et parfois même aussi cheap que l’adaptation de Donjons & Dragons que l’on a préféré oublier. Et ce manque de réalité comme de consistance de l’univers et des personnages nous détourne alors rapidement du spectacle qui est pourtant de bonne volonté et dont on peut percevoir tout de même un peu le potentiel passionnant si il y avait un renforcement de son réalisme. Et on ne parle même pas de certains effets visuels parfois ratés qui se voient tout de suite au milieu d’autres beaucoup plus réussi ou un manque global de souffle épique qui abouti à une bataille finale dont on se contrefiche.

De leur côté, les fans du jeu devraient tout de même y trouver leur compte avec de nombreux clins d’œil qui leurs sont destinés et ils pourront enfin voir à l’oeuvre les personnages qui ont débuté la légende de Warcraft et voir le monde qu’ils ont connu prendre vie.

Mais malheureusement, cela ne fait pas un film entier et si le divertissement est là et plutôt honorable, ce n’est pas non plus le choc attendu et nous serons juste curieux de voir la suite, sans non plus l’attendre avec une grande impatience.