L’importance des 10 premières pages d’un scénario

Par Nathalielenoir

Vous l’aurez sans doute noté, on n’aborde pas vraiment la dramaturgie de la même manière des deux côtés de l’Atlantique. Si en France, l’histoire, c’est à, dire le fond, passe avant la forme, les films illustrant la vision d’un cinéaste, aux USA on applique les règles de la dramaturgie avec une précision chirurgicale… au risque de sacrifier le fond à la forme. Quelle que soit sa nationalité, le scénario doit cependant posséder une vertu essentielle: accrocher le lecteur dès ses premières pages, sans quoi il est refermé aussi sec.

Je vous propose un tutoriel sur le rôle crucial des fameuses « 10 first pages » auxquelles les auteurs américains apportent un soin particulier, et que les scénaristes français négligent trop souvent… à leurs risques et périls. 😉

Je vous recommande vivement de visionner cette vidéo et d’y cogiter sérieusement, chers lecteurs. Le propos n’est pas tant de calibrer son scénario à l’américaine que d’optimiser ses chances d’être lu et retenu. Les lecteurs professionnels, qu’ils travaillent pour des sociétés de production, des diffuseurs ou des concours, sont submergés de textes et ils savent par expérience que s’ils se sont pas intrigués et/ou séduits passé le cap des dix ou quinze premières pages, le scénario ne mérite pas une lecture intégrale.

Lorsque que vous relisez votre texte avant envoi, portez une attention particulière à ces pages d’exposition. Comme l’explique notre orateur du jour, elles doivent remplir cinq missions essentielles:

  • Installer les éléments-clé du genre auquel appartient l’histoire: ambiance, ton, symbolique…
  • Présenter le/la protagoniste de façon à ce que l’audience cerne suffisamment sa personnalité, ses désirs, ses failles, pour s’intéresser à son histoire.
  • Donner assez de clés pour comprendre l’univers dans lequel se déroule l’intrigue: lieu, époque, cadre socioprofessionnel…
  • Installer le thème de l’histoire et suggérer la façon dont il sera traité.
  • Installer la dramaturgie de l’intrigue: élément déclencheur, objectif du protagoniste, principaux obstacles, enjeux…

Je sais, ça parait évident dit comme ça mais peu de scénarios, notamment sur notre sol, hem, parviennent à exposer ces éléments capitaux dès les premières pages. J’ajouterai que de nos jours, le concept du projet pèse autant dans la balance que les cinq éléments énumérés réunis. N’oubliez jamais que le travail du scénariste n’est pas de faire « de l’art pour l’art » mais de produire un texte qui donne naissance à un film susceptible de plaire à un large public. 🙂

Quelques outils pour réécrire votre scénario :

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