[CRITIQUE] – Folles de Joie (2016) !

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Réalisé par : Paolo Virzi

Avec :
Valéria Bruni-Tedeschi, Micaela Ramazzotti


Sortie :
08 juin 2016


Durée:
1h54min


Budget:


Distributeur :
 BAC Films

Synopsis : Beatrice est une mythomane bavarde au comportement excessif. Donatella est une jeune femme tatouée, fragile et introvertie. Ces deux patientes de la Villa Biondi, une institution thérapeutique pour femmes sujettes à des troubles mentaux, se lient d’amitié. Une après-midi, elles décident de s’enfuir bien décidées à trouver un peu de bonheur dans cet asile de fous à ciel ouvert qu’est le monde des gens « sains».

4/5

Après une semaine morose en France – entre pluie et inondations – le soleil se décide finalement à nous rendre visite. Et il ne vient pas seul, puisque sort ce mercredi Folles de joie, mélo-drame généreux envers son spectateur. Présenté en Quizaine des réalisateurs au 69ème Festival de Cannes, le film italien est signé Paolo Virzi, à qui l’on doit déjà le très bon Les opportunistes.

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Thelma et Louise au pays des folles ? Folles de joie, comme souvent dans le cinéma des pays du sud de l’Europe, explore différents genres pour au final plonger le spectateur dans une expérience de vie. En ça, Folles de joie réussit. Alternant mélodrame classique à comédie, road trip à film d’auteur, on traverse les méandres de l’esprit de deux femmes s’enfuyant de leur maison psychiatrique. Le film évoque tout autant des problèmes sociaux ou d’oppositions de classes riches/pauvres que l’amour maternel ou le poids des regrets. Le film envisage tout, et tente de nous emmener dans le périple de ces deux femmes.

Et il le fait à merveille. On s’émerveille de la forte beauté du film, de son intrigue mélodramatique (un peu classique il est vrai) émouvante aux images de ce pays si voluptueux. Virzi filme avec une élégance sans pareille ses actrices et son paysage, et le film se pare d’une puissance inégalable. Ceci n’est possible que par le biais des performances des deux actrices, Valeria Bruni-Tedeschi et Micaela Ramazzotti. Tandis qu’on voyait récemment Bruni-Tedeschi dans Ma Loute, on a l’impression que toute la retenue qu’elle avait dans le Dumont explose ici et libère en elle une éloquence et une vivacité extraordinaire. Elle apporte au film un véritable rythme, à l’intensité de sa voix et l’énergie de ses mouvements. Une preuve de plus de son talent. Ramazzotti n’est pas, pour autant, mise de côté et excelle dans son rôle de mère rongée par les remords. Une alchimie naît alors entre ces deux actrices, et leur relation parait littéralement vivante.

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Il ressort alors une sensation d’expérience filmique. Ce film, tout droit venu du pays possédant l’un des plus grands et magistral cinéma, étonne. La folie de Fellini, la sensation de tranche de vie d’Antonioni, l’anti-conformisme de Pasolini, on sent très profondément – à l’instar de la Nouvelle Vague pour le cinéma d’auteur français actuel – l’impact et l’héritage de ce cinéma sur le film. Ça ne l’empêche pas, au contraire, d’aussi nous évoquer des œuvres du cinéma américain, et le film peut se voir (et s’apprécier) comme un remake contemporain de l’Italie du Sud de Thelma & Louise. Un mélodrame qui se mue en feel-good, dont on en ressort profondément marqué.

Folles de Joie est un élégant mélodrame italien, magistralement incarné par ses deux actrices.

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