LES VILAINS (Critique)

Par Cliffhanger @cliffhangertwit
SYNOPSIS: Alexandre, 25 ans, vient de se faire larguer par sa copine. Un nouveau monde s'ouvre à lui : le célibat 2.0. Encouragé par ses deux meilleurs amis, il plonge dans les sites de rencontre et enchaîne les rendez-vous. Jusqu'au jour où il rencontre Sarah, une fille moderne et décomplexée, qui va bouleverser sa vie.

Écrit et réalisé par le duo composé de Thibault Turcas et de Nicolas Vert, Les vilains est un long-métrage indépendant, disponible en Video On Demand depuis le 3 juin 2016. Si les noms des deux réalisateurs ne vous sont pas inconnus, c'est qu'ils ont animé pendant plusieurs années le podcast cinéma Any given film, au sein duquel vous avez déjà pu entendre intervenir en qualité d'invités des rédacteurs de l'équipe. Le casting, composé de jeunes comédiens, réunit Arthur Guillaume, Alix Bénézech (vue dans la série Nina ou dans Bis), Anthony Darche, Julia Gratens, ou encore Salomé de Maat (vue dans 16 ans ou presque). A noter que Thibault Turcas coiffe sur son premier long la double casquette (de Retour vers le futur 2) d'acteur et de réalisateur. Gilles da Costa (que certains connaissent également pour son podcast Splitscreen et sa participation au site Daily Mars), assure la tâche de graphiste. A noter la présence en tant que producteur et dans un petit rôle truculent d' Ivan Le Jan, membre lui aussi de l'équipe du podcast Any given film, et compère de Thibault Turcas sur de nombreux courts-métrages de jeunesse.

Les Vilains se démarque des comédies formatées et prévisibles à l'affiche chaque année, et ce, dès la première scène. Le point de départ est une séparation sur le quai d'une gare, empreinte de naturel et qui donne le ton de ce que constituera le reste du film : une œuvre sincère et sortant complètement des chemins balisés des comédies romantiques actuelles. Le film traite ensuite de la façon dont Alex, fraîchement séparé, doit se réadapter à a vie de célibataire et réapprendre les codes de la séduction, à l'heure des sites de rencontre que tout individu de moins de 30 ans a utilisé un jour ou l'autre (Adopte un mec, Tinder...). Le scénario, simple dans son cheminement, n'en oublie pas de traiter un sujet social intéressant, à l'heure où les méthodes de séduction, la question de couple et de l'engagement semblent avoir évolué. Le vrai point fort du film réside dans son écriture et plus particulièrement dans celle de ses dialogues, parfaitement ciselés, percutants et souvent savoureux. Les répliques sortant de la bouche de Sébastien (interprété par Thibault Turcas) fonctionnent à merveille, tant le personnage semble totalement débridé et capable de tout. C'est le parfait pendant du personnage principal, a priori plus policé et raisonnable, malgré son petit grain de folie indéniable. Le film bénéficie d'un rythme parfait, les nombreux gags ne se résumant jamais à une accumulation et faisant toujours mouche. On retiendra plusieurs punchlines bien senties et références souvent inattendues, qui auraient pu tomber comme un cheveu sur la soupe. Mais c'était sans compter sur le talent des comédiens, généreux et très à l'aise avec le côté loufoque des personnages qu'ils interprètent.

On imagine (ou on sait quand on a écouté Any given film) que les deux scénaristes réalisateurs ont ingurgité nombre de comédies au style différent, et en ont compris tous les codes. On pense parfois à Kevin Smith, aux frères Farrelly ou même aux comédies anglaises. On notera à ce sujet le sympathique clin d'œil de l'affiche de Watchmen ornementée d'une tête dessinée à la main semblable à celle que réalise Mr Bean dans la premier film éponyme. Si on ne peut nier qu'au final dans sa construction, le scénario reprend certains schémas classiques, il permet également l'éclosion d'un vrai style, d'une originalité et d'une identité propres. La réalisation, pleine de punch et de cuts opportuns, ajoute à l'impression de rythme qui se dégage de ce film, plaisant d'un bout à l'autre. La qualité du jeu des acteurs, pourtant tous presque inconnus du grand public (à ce jour), contribue à la réussite générale de l'entreprise. A noter que la plus grande expérience de jeu d' Alix Bénézech lui permet peut-être de donner un peu plus de profondeur à son personnage. Au final, Les Vilains constitue un très bon film, remarquable dans son écriture et sa forme, à plus forte raison s'agissant d'un premier long.

Retrouvez tous les sites sur lesquels vous pouvez louer ou acheter le film en suivant ce lien :

http://www.lesvilainsfilm.com/vod

Titre Original: LES VILAINS

Réalisé par: Thibault Turcas & Nicolas Vert

Genre: Comédie

EXCELLENT