Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année : 1997
Durée : 1h50
Synopsis : Premutos, le premier ange déchu, tente de rendre la vie sur Terre la plus horrible possible. Ayant le pouvoir de ramener les morts à la vie, Premutos ramène une armée à la vie et sème la terreur. De nos jours, Mathias, un jeune homme, fait des cauchemars sans se douter qu'en réalité Premutos le manipule afin de revenir sur Terre.
La critique :
Réalisateur, acteur, spécialiste d'effets spéciaux et scénariste allemand, Olaf Ittenbach débute sa carrière derrière la caméra dès le milieu des années 1980. Avec son tout premier long-métrage, Black Past (1987), le cinéaste est déjà voué à l'opprobre et aux gémonies. Le film écope d'une interdiction aux moins de 18 ans. Avec ce premier essai, Olaf Ittenbach affirme déjà sa dilection pour les rituels sataniques.
Tendance qu'il confirme avec ses films suivants, en particulier The Burning Moon (1992), Legion of the Dead (2001), Evil Rising (2002) et Beyond the Limits (2003). Vient également s'ajouter Premutos, sorti en 1997. A l'instar de ses précédents films, le métrage écope lui aussi d'une interdiction aux moins de 18 ans. Encore une fois, Olaf Ittenbach est égal à lui-même.
Le réalisateur s'inscrit dans la logique et la continuité de toutes ces productions azimutées, extrêmes et sanguinolentes. A l'image d'Andreas Schnaas (la saga Violent Shit, Anthropophagous 2000 et Parts of the Family) et de Timo Rose (Barricade et Beyond the Limits), qui prisent eux aussi un cinéma gore et dénué de toute logique narrative. Evidemment, Premutos ne bénéficiera pas d'une sortie dans les salles obscures. Toutefois, il connaîtra un certain succès en vidéo.
Les fans le considèrent souvent comme le ou l'un des meilleurs films d'Olaf Ittenbach. En l'état, difficile de se prononcer. Au risque de nous répéter, Olaf Ittenbach fait... du Olaf Ittenbach. En outre, l'homme est un artisan sympathique du cinéma trash, plus précisément d'un cinéma bis voire Z, qui accumule les séquences de tripailles pour mieux farder la vacuité de son budget famélique.
Inutile de mentionner le casting, à moins que vous connaissiez les noms de Fidelis Atuma, Anke Fabre, Ingid Fischer, Ronald Fuhrmann et Susan Gruter, mais j'en doute... A noter la présence d'Olaf Ittenbach qui vient participer aux hostilités. Attention, SPOILERS ! (1) Depuis la nuit des temps, PREMUTOS le premier ange déchu des cieux, s'efforce de rendre la vie sur terre aussi horrible que possible.
Véritable incarnation du mal, PREMUTOS a le pouvoir de ramener les morts à la vie et ainsi aidé par une armée rongée par la pourriture, il fait couler le sang et sème la terreur à travers les siècles... De nos jours, PREMUTOS n'est plus qu'un mauvais souvenir. Toutefois, le jeune Matthias est depuis peu hanté par des visions cauchemardesques qui lui font découvrir la légende sanglante de PREMUTOS.
Fasciné par le fruit de sa découverte, il ne réalise pas que PREMUTOS le manipule afin d'organiser son retour d'entre les morts. L'horreur va se déchaîner à son paroxysme entraînant Matthias et son entourage dans un tourbillon de sang où la seule issue possible est la mort ! (1) Avec ce troisième long-métrage, Olaf Ittenbach affiche toujours son amour pour les longues séances sataniques.
Cependant, Premutos reste un long-métrage assez ambitieux, moins fauché que ses augustes prédécesseurs. Dès les premières minutes, le film dévoile les inimitiés. Le jeune Matthias fait des cauchemars récurrents. Chaque nuit, celui-ci est transporté dans des époques morbides. Première séquence et déjà une boucherie dans les règles. Olaf Ittenbach nous délivre sa propre version de L'Exorciste avec cette fillette visiblement possédée par le démon.
Alors que cette dernière hurle et agonise, sa tête explose sous les furibonderies. Dès lors, Premutos multiplie les voyages dans le temps, nous transportant à la fois dans les nombreuses batailles du Moyen-Âge et les grandes guerres de l'histoire. Le scénario ? Toujours la même antienne : le retour du mal avec son lot de zombies décrépits et dégingandés qui tintinabulent, étripent, vocifèrent, étrillent, tortorent et dilapident à satiété. En vérité, le seul intérêt du film consiste à se demander combien de litres de sang (ou plutôt de sauce tomate) Olaf Ittenbach déverse à la minute.
En ce sens, Premutos et le cinéma d'Ittenbach en général ne sont pas sans rappeler les premiers essais de Peter Jackson, notamment Bad Taste (1987) et Braindead (1993). Hélas, la comparaison s'arrête bien là.
Clairement, Olaf Ittenbach n'est pas un érudit de la caméra. A sa décharge, le cinéaste doit composer avec les moyens du bord et surtout avec un casting de bras cassés. L'interprétation laisse donc sacrément à désirer. Ensuite, même si certaines séquences d'éviscération et de tripailles sont correctement réalisées, d'autres respirent l'amateurisme à plein nez.
Enfin, le scénario est beaucoup trop décousu et erratique pour susciter l'adhésion sur la durée (presque une heure et 45 minutes de bobine tout de même !). Pas de doute, nous sommes bien devant un film d'Olaf Ittenbach, à savoir un long-métrage plutôt sympathique et sévèrement burné. Pourtant, au fil des minutes, le réalisateur perd peu à peu son sujet et son film jusqu'à se confire dans l'outrance et la vulgarité. Par conséquent, ma note finale pourra paraître généreuse...
Note : 10/20
(1) Synopsis du film sur : http://www.cinemafantastique.net/Premutos.html