Genre : épouvante, horreur (interdit aux - 12 ans)
Année : 1981
Durée : 1h48
Synopsis : Damien a maintenant trente-deux ans. Son pouvoir maléfique et sa fortune sont immenses. Il va essayer de les étendre à la planète.
La critique :
En 1973, William Friedkin réalise L'Exorciste. Au moment de sa sortie, le long-métrage marque un tournant rédhibitoire et rompt avec la dialectique des films de la Hammer. Dracula, la momie, le loup-garou et Frankenstein sont évincés par une nouvelle aura comminatoire : le Diable en personne. L'horreur vient donc s'immiscer dans notre époque contemporaine. Tel est le scénario de La Malédiction premier du nom, réalisé par Richard Donner en 1976.
Pis, c'est même un enfant au visage innocent qui préfigure cette incarnation maléfique. Damien devient le fils de Satan, donc l'Antéchrist. Protégé par une armada de prosélythes qui rêvent en secret de la fin du monde, l'enfant devient un jeune éphèbe aguerri par les joutes militaires.
Damien : La Malédiction 2 (Don Taylor, 1978) s'inscrit donc dans la logique et la continuité de son auguste prédécesseur. Pour le troisième et dernier chapitre, donc La Malédiction Finale (1981), changement à nouveau de réalisateur en la personne de Graham Baker. Comme l'indique le titre, le film doit marquer le glas de la franchise. Or, en 1991, la saga sera dévoyée par un improbable quatrième volet (donc La Malédiction 4, Dominique Othenin-Girard et Jorge Montesi, 1991), puis par un remake inutile, 666 La Malédiction (John Moore, 2006).
A juste titre, les fans considèrent La Malédiction Finale comme le dernier film de la franchise. Désormais, Damien n'est plus ce jeune juvénile en plein marasme identitaire. Aujourd'hui trentenaire, il est devenu un capitaliste à priori courtois et affable pour mieux farder ses intentions belllicistes et de conquête du monde.
A la tête d'une multinationale, il dirige en secret une secte satanique et recherche scrupuleusement l'enfant qui serait la réincarnation du Nazaréen. Tel est le scénario de La Malédiction Finale. Le script du film s'inscrit donc dans la continuité de la saga. Côté distribution, on retrouve Sam Neill dans le rôle de Damien Thorn. Viennent également s'ajouter Rossano Brazzi, Don Gordon, Lisa Harrow et Barnaby Holm. Ce troisième opus reprend donc la recette qui a fait le succès de la saga.
A nouveau, des meurtres mystérieux se produisent. Sans raison apparente, des personnes se suicident ou meurent dans des circonstances énigmatiques. Contre attente, Graham Baker élude rapidement les séquences de mise à mort pour se focaliser davantage sur le personnage de Damien Thorn.
Plutôt paresseux dans sa mise en scène, Graham Baker se contente de suivre la ligne directrice de la saga. Depuis le premier chapitre, les producteurs nous promettent un cataclysme final et une conclusion en fanfare. Pourtant, point de destruction massive ni de grande catastrophe dans La Malédiction Finale. Visiblement, le long-métrage doit composer avec un budget famélique.
Il faudra donc supporter les longues homélies d'un Damien Thorn emphatique. En outre, le capitaliste trentenaire exerce toujours la même fascination sur ses ouailles. Hormis ce menu détail, pas grand chose à signaler au programme. Certes, on retiendra (notamment) une réalisation correcte (sans plus) et surtout l'excellente prestation de Sam Neill. Hélas, le film manque de rythme et ne parvient jamais (ou trop rarement) à transcender son sujet.
Surtout, la formule empruntée (donc une série de meurtres) aux deux précédents volets ne parvient plus à surprendre. Pis, on relève quelques séquences assez grotesques, à l'image de cette mère de famille qui assassine son mari avec un fer à repasser... En vérité, seule la quête vers le Nazaréen suscite encore une once d'intérêt. Un simulacre. En l'occurrence, Graham Baker, dont c'est le tout premier long-métrage, se montre beaucoup trop timoré.
Précisons que ce dernier réalisera Beowulf en 1999 et avec Christophe Lambert. Son meilleur film s'intitule Futur Immédiat Los Angeles (1988) qui est loin d'être une réussite. Certes, La Malédiction Finale n'est pas un navet non plus. Cet ultime chapitre se regarde et se suit avec un ennui poli. Encore une fois, il est à peine sauvé par l'excellente prestation de Sam Neill. Même la conclusion finale, trop rapidement expédiée, laisse un sentiment d'amertume. Bref chronique courte aujourd'hui, mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film.
Note : 08/20
Alice In Oliver