Genre : action, art martiaux
Année : 2008
Durée : 1h45
Synopsis : Dans les années 30, Ip Man vit à Foshan dans le sud de la Chine, lors de l'occupation japonaise. Face à ses indéniables talents en matière d'arts martiaux, les japonais lui demandent d'entraîner les soldats, ce qu'il refuse catégoriquement. Il va alors devoir lutter pour sa survie.
La critique :
Certes, parmi les plus grands experts du cinéma d'arts martiaux, les amateurs citeront d'emblée Bruce Lee et Jet Li. C'est vite oublier la carrière prolifique de Donnie Yen. L'acteur débute dès le milieu des années 1980. Néanmoins, Donnie Yen accumule surtout les seconds rôles au cinéma. On a ainsi pu le voir dans Tiger Cage (1988), Il était une fois en Chine 2 (1992), Highlander : Endgame (2000), Blade 2 (2002), Shanghai Kid 2 (2003), ou encore dans Seven Swords (2005).
Mais, après le tournage du Maître d'Armes, son rival, Jet Li délaisse le cinéma d'arts martiaux. Enfin, Donnie Yen tient son premier grand rôle au cinéma dans Ip Man, réalisé par Wilson Yip en 2008. Grâce à Ip Man, ce dernier va devenir le véritable spécialiste du film d'arts martiaux. Wilson Yip signera les deux volets suivants, donc Ip Man 2 (2010) et Ip Man 3 (2016).
On tient donc là une saga à succès. L'argument de vente est basique. L'aura de Bruce Lee continue de fasciner le cinéma asiatique. Ip Man raconte donc la vie et le parcours du maître du Petit Dragon. Une épopée qui nous plonge dans les années 1930. En outre, le long-métrage reprend la fameuse dichotomie de La Fureur de Vaincre (Lo Wei, 1973), à savoir ces fameuses belligérances entre chinois et japonais. Toujours la même antienne avec ce dualisme stérile : les Japonais, évidemment cruels, séditieux et pusillanimes, tancent et rudoient les Japonais, voués à l'opprobre et aux gémonies.
Hormis Donnie Yen, la distribution du film réunit Lynn Hung, Simon Yam, Gordon Lam, Fan Siu-Wong et Xing Yu. En outre, le scénario est plutôt basique et laconique.
Attention, SPOILERS ! Dans les années 30, Ip Man vit à Foshan dans le sud de la Chine, lors de l'occupation japonaise. Face à ses indéniables talents en matière d'arts martiaux, les japonais lui demandent d'entraîner les soldats, ce qu'il refuse catégoriquement. Il va alors devoir lutter pour sa survie. Premier constat, on tient là un film d'arts martiaux esthétiquement soigné.
D'ailleurs, le long-métrage remportera plusieurs récompenses, entres autres, deux Hong Kong Awards (meilleur film et meilleure photographie). Derrière les chorégraphies du film, on trouve un certain Sammo Hung, un autre esthète des arts martiaux. Le long-métrage se focalise sur une partie de la vie du maître de Bruce Lee, donc le fameux Ip Man (au cas où vous n'auriez pas compris...), une icône de la boxe chinoise.
La première partie du film est de facture classique. Mutin, Wilson Yip multiplie les séquences de kung-fu, en particulier le wing-chun, une boxe chinoise puissante, efficace et redoutable. Plusieurs écoles d'arts martiaux s'affrontent. Ip Man est évidemment le plus fort. Si cette première section n'est pas spécialement originale, Wilson Yip montre une certaine virtuosité derrière la caméra.
En revanche, la seconde partie est nettement plus intéressante. 1937. Les Japonais envahissent la Chine : des milliers de Japonais sont exploités et parfois assassinés. Ip Man ne peut plus exercer son art. Désormais, il doit lutter pour survivre et accumule les petits boulots. Wilson Yip décrit alors des temps misérables. Mais l'auguste maître se regimbe contre l'hégémonie japonaise.
Un colonel aux méthodes autoritaires et soldatesques tue plusieurs guerriers chinois en combat singulier. Ip Man devient alors le seul espoir d'une population affamée et régulièrement sermonnée par les Japonais. Ici, point de fioritures ni de détails superflus. Wilson Yip va directement à l'essentiel. Que le réalisateur se rassure. Il tient le digne épigone de Jet Li et de Bruce Lee.
En l'occurrence, Donnie Yen se montre à la fois sobre et opiniâtre. Certes, l'acteur au visage hâve et famélique ne paie pas de mine. Pourtant, il envoie au tapis une dizaine de combattants aguerris sans sourciller. Ip Man s'inscrit donc dans la logique et la continuité du Maître d'Armes (Ronny Yu, 2006), lui aussi un biopic consacré à une autre icône des arts martiaux chinois.
Toutefois, malgré ses nombreuses qualités, le film n'est pas exempt de tout reproche. Si Donnie Yen fait le job, son personnage reste un peu trop lisse et policé pour susciter réellement l'intérêt sur la durée. Certes, le héros principal est plutôt attachant, mais il ne présente aucune faille, aucun défaut. Courtois et affable, il fait figure aussi de guerrier invincible, envoyant un peu trop facilement ses ennemis au tapis.
A ce titre, le combat final, par ailleurs à sens unique, est plutôt décevant. Enfin, le scénario reste assez partial et manichéen, toutefois dans la grande tradition des films d'arts martiaux chinois. Mais ne soyons pas trop sévères. On tient là un vrai bon film d'arts martiaux.
Note : 15/20