La suite de mes aventures au Festival d'Annecy avec un article spécial longs métrages.
Il y a pour ce grand cru 2016 du festival d'Annecy neuf films en compétition officielle qui vont se disputer le titre suprême. Dans le désordre, nous avons : La jeune Fille sans Mains, Ma vie de Courgette, Window Horses, Nuts, Seoul Station, 25 Avril, Psiconautas, La Guerre des Tuques et Sheep and Wolves. Face à eux, onze longs métrages sont présentés hors compétition et d'autres en séances spéciales comme les très attendus Comme des Bêtes, Moana (la nouvelle princesse made in Disney) ou encore le Monde de Dory. Du cinéma Pathé aux salles du théâtre National, le marathon de l'animation continue !
On a bouffé du long (oui, je suis en pleine forme !)
C'est une collaboration Franco-japonaise qui a ouvert le festival d'Annecy cette année avec le très joli film La Tortue Rouge. Une standing ovation pour ce long métrage sans parole produit entre autres par le fameux studio Ghibli (quand même!), dans lequel un homme, naufragé sur une île déserte, vit entouré de tortues, oiseaux et petits crustacés. A noter que le réalisateur, Michael Dudok de Wit, avait remporté les Grand Prix et Prix du Public au Festival d'Annecy en 2001 avec son court Père et Fille.
Pas de compétition pour lui cette année. En revanche, Psiconautas ( The Forgotten Children) est bien dans la course et le public est venu très nombreux pour voir le film des Espagnols Alberto Vazquez et Pedro Rivero. Ils sont venus aussi, nous dire quelques mots sur ce " drame intimiste et social où les animaux et les objets parlent mais ont des problèmes résolument humains ". Après le traditionnel lancer d'avion en papier, rituel à chaque séance (d'ailleurs, si le vôtre atteint l'estrade ou touche carrément l'écran, vous aurez droit à un tonnerre d'applaudissements), le film commence. Il est inspiré de la BD du même nom écrite par Alberto Vazquez et nous transporte sur une île où une catastrophe écologique a eu lieu. Dinky, ado rebelle, a décidé de fuir et elle espère que son ami Birdboy fera le voyage avec elle et guérira du mal qui le ronge.
L'univers est très sombre et on y retrouve le personnage troublant de Birdboy, déjà présent à Annecy en 2011 dans un court métrage éponyme. On évite d'y aller si on est déjà un peu déprimé et on admire la poésie qui côtoie la férocité et l'humour cruel dans un patchwork assez improbable mais qui fonctionne plutôt pas mal. Après la projection, un petit tour à la superbe boutique de BD (qui propose d'ailleurs Pisconautas) et en route pour la projection suivante.
25 Avril, la guerre des Kiwis
Autre film en compétition au festival d'Annecy : 25 Avril de la Néo-zélandaise Leanne Pooley, reine du documentaire. Je m'étais inscrite à la séance sans savoir de quoi parlait le film mais parce que l'horaire me convenait ce jour-là. Lorsque Mme Pooley, venue saluer le public avant la projo, nous dit qu'il s'agit d'un documentaire, je suis à la fois curieuse et peu convaincue. Bon, un documentaire d'animation... ce sera mon premier du genre ! Le film parle du rôle des néo-zélandais lors de la première guerre mondiale. On en parle peu et la réalisatrice en parle bien malgré un graphisme trop appuyé à mon goût. Les dialogues sont tirés d'extraits de lettres et journaux intimes des soldats et infirmiers ayant participé au conflit. Inattendu et une bonne surprise, donc.
Fin de journée
Également en compétition au festival d'Annecy, Sheep and Wolves nous est présenté par son réalisateur, Maxim Volkov, " très fier de voir à l'écran ce film qui a nécessité 5 ans de travail ". Le pitch : Grey, loup sympathique et intelligent, est transformé en bélier suite à l'absorption malencontreuse d'une potion magique. Le voilà donc obligé de vivre parmi les moutons, en espérant redevenir lui-même un jour. C'est propre et ça divertira un jeune public qui ne sera pas trop regardant sur le classicisme du scénario, ni sur les personnages, pas assez attachants pour marquer les esprits.
C'est Bilal qui clôture ma soirée. Ce long métrage hors compétition a été présenté à Cannes cette année, ainsi qu'au Festival du film de Dubaï. Les graphismes sont soignés et on peut dire que pour leur tout premier film, les studios émiriens Barajoun Entertainment frappent fort. Inspiré de la véritable histoire du Muezzin Bilal Ibn Rabah, ce conte animé, qui devrait sortir sur nos écrans cet automne, est touchant et délivre un beau message de liberté. 15 min de moins et c'était la perfection ! La journée se termine bien, et comme il fait beau, on se dirige vers le lac pour la projection en plein air, Le garçon et la Bête, de Hosoda.
Je vous laisse avec le court métrage du jour, Moulin Rouge, projeté jeudi avant chaque film - et réalisé par les élèves de l'Ecole des Gobelins :