L'Idéal : Satire grinçante du milieu de la mode

Pour son deuxième long-métrage en tant que réalisateur après L'Amour dure trois ans, Frédéric Beigbeder adapte à nouveau un de ses romans : la satire Au secours pardon, rebaptisée pour l'occasion en L'Idéal. Vraie fausse suite du 99 Francs de Jan Kounen (déjà adapté d'une oeuvre de Beigbeder), le film marque le grand retour sur les écrans français d'Octave Parango qui, sous les traits cette fois-ci de Gaspard Proust, semble avoir délaissé la publicité pour se reconvertir dans la chasse aux mannequins.
L'Idéal : Satire grinçante du milieu de la mode
Date de sortie : 15 juin 2016Réalisation : Frédéric BeigbederGenre : ComédieNationalité : Français
Octave Parango est « model scout » à Moscou. Ce cynique individu chasse les mannequins russes pour le compte de ses amis oligarques… Jusqu’au jour où il est contacté par L’Idéal, la première entreprise de cosmétiques au monde, secouée par un gigantesque scandale médiatique.
L'Idéal : Satire grinçante du milieu de la mode
Avant toute chose, je tiens à rassurer les fans de la première heure : Gaspard Proust, déjà alter-ego de Beigbeder dans son précédent long-métrage, succède dignement à Jean Dujardin dans le rôle d'Octave. Cynique, désabusé et imbus de lui-même, le comédien réunit tous les défauts indispensables pour incarner ce personnage qui nous avait tant manqué et qui n'hésite toujours pas à casser le quatrième mur, afin d'offrir au spectateur de croustillantes révélations sur les coulisses de la mode.
En effet, comme The Neon Demon la semaine dernière, le film nous invite à réfléchir sur les diktats de la beauté tout en adoptant une forme en adéquation avec le milieu qu'il dénonce, à savoir une esthétique publicitaire léchée, ponctuée de diverses fulgurances visuelles plus ou moins inspirées de ce que faisait Jan Kounen pour 99 Francs. Mais Beigbeder n'est pas Nicolas Winding Refn et L'Idéal est avant tout une comédie, c'est donc la part de fun qui prédomine ici. Si la trame narrative demeure assez classique et convenue, le scénario bénéficie en revanche de dialogues aussi cruels qu'hilarants
Et c'est un trio d'acteurs formidable qui fait vivre ces répliques percutantes ! Comme je le disais, Proust assure dans le rôle principal, mais nous sommes davantage marqués par les prestations d'Audrey Fleurot et Jonathan Lambert, dans des rôles secondaires féminins absolument savoureuxL'Idéal est donc une comédie satirique réussie et visuellement inventive, qui offre des moments de franche rigolade tout en posant un regard acide et pertinent sur monde du mannequinat.
Note: