Alice de l'autre côté du miroir, la catastrophe industrielle de Disney

171391[1]

Alice de l'autre côté du miroir (Alice in Wonderland 2: Through the Looking Glass)

Sorti le 1er juin 2016

1h50

Comédie - Fantastique

De James Bobin Avec Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter...

Distribué par Walt-Disney-Logo

GaumontPLes nouvelles aventures d'Alice et du Chapelier Fou. Alice replonge au pays des merveilles pour aider ses amis à combattre le Maître du Temps.

Alice de l'autre côté du miroir : Photo Johnny Depp

Alice de l'autre côté du miroir, suite directe au Alice au pays des merveilles de Tim Burton, arrive 6 ans après le premier opus, malgré une annonce rapide de la mise en chantier de cette suite. Uniquement produit par Tim Burton qui laisse sa place de réalisateur à James Bobin.

Faire une suite à l'univers d'Alice pouvait paraître une bonne idée sur le papier, mais le résultat final est loin d'être à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer étant donné que cette suite est bien en dessous de la version de Tim Burton.

Alice de l'autre côté du miroir : Photo Mia Wasikowska

On replonge au pays des merveilles assez rapidement et puis on découvre l'histoire avant l'histoire, et surtout le vide intersidéral du scénario.

On se retrouve avec un semblant de scénario avec une idée directrice et après c'est le vide jusqu'à la fin. Alors qu'avec le premier opus, il y avait tout de même une histoire solide assez originale et dans la veine de l'univers de Tim Burton, pour cette suite, non seulement le réalisateur n'est plus là mais en plus on a laissé tout tombé. Alors qu'il y avait tout de même un petit côté sombre dans le premier opus, cette suite se tourne dans du Disney pur souche avec de l'édulcoration un peu partout, de bon sentiment et de la guimauve à tous les étages.

La seule chose que l'on peut considérer de réussi, c'est les effets spéciaux, mais il y en a tellement pour tout et n'importe quoi, qu'au final c'est l'overdose et l'on se rend compte qu'uniquement les effets spéciaux sont soignés et que rien d'autres dans ce film n'a le moindre intérêt.

Alice de l'autre côté du miroir : Photo Mia Wasikowska

Et il ne faudra pas s'attendre à grand-chose de la part de James Bobin. Il faut réellement se demander comment il a pu avoir la main sur une si grosse production pour Disney car sa filmographie ne brille absolument pas par la réussite, surtout avec les deux derniers volets des Muppets. La réalisation manque totalement d'imagination (un comble pour cette histoire), et il ne fait que cumuler les plans les plus ennuyeux les uns que les autres, tout en n'ayant aucune maitrise à la fois sur la mise en scène et sur la direction des acteurs.

Mia Wasikowska semble être la seule à réussir à sortir la tête de l'eau dans ce film. L'interprétation reste naturelle et crédible, le personnage d'Alice est bien interprété. Mais il n'est pas dur de briller face à la catastrophe industriel du reste du casting. Johnny Depp n'est plus que l'ombre de lui-même n'étant plus qu'un acteur qui a des tics faciaux, un mélange de Jack Sparrom dans le costume du chapelier. Et le reste du casting principal suit cette droite ligne de n'être que du surjoué. Donc soit, on se retrouve avec le pire des acteurs existants, ou on se retrouve avec un réalisateur qui n'a aucun contrôle sur son film et qui se contente d'un rien pour être satisfait. J'aurais tendance à penser à la deuxième solution.

Alice de l'autre côté du miroir a été déclaré comme un échec commercial et un échec au box office aux USA (70 millions en 1 mois, le premier film avait coûté 200 millions), et l'on comprend en voyant le résultat en salle. Des effets spéciaux à tout va et rien autour. Rien de l'univers mis en place par Tim Burton n'a été conservé pour cette suite, qui devient une pure guimauve Disney comme ils ne les font plus depuis quelques temps. Scénario mou et prévisible, si l'on peut appeler scénario ce vide devant nos yeux. La réalisation a été confiée à James Bobin (les deux derniers films Muppets) et l'on se demande si Disney ne s'est pas tiré une balle dans le pied volontairement en le choisissant. Aucune maîtrise de la caméra et aucune direction des acteurs à moins de s'être contenté d'acteurs en sous régime comme Johnny Depp qui n'est plus que tics faciaux et rien d'autres. Seul à réussir à s'en sortir, c'est Mia Wasikowska qui montre un certain naturel dans ce rôle. C'est sûr qu'après cette catastrophe industrielle, il n'y aura plus de suite. Même le choix de la musique du générique est une catastrophe.

etoile-20jaune-1-4c90dc