Critique: Warcraft

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Le pacifique royaume d’Azeroth est au bord de la guerre alors que sa civilisation doit faire face à une redoutable race d’envahisseurs: des guerriers Orcs fuyant leur monde moribond pour en coloniser un autre. Alors qu’un portail s’ouvre pour connecter les deux mondes, une armée fait face à la destruction et l’autre à l’extinction. De côtés opposés, deux héros vont s’affronter et décider du sort de leur famille, de leur peuple et de leur patrie.

https://www.youtube.com/watch?v=FT4g4fHdN0E

Warcraft, une énième adaptation de jeu vidéo qui a trouvé son chemin vers les salles obscures. Si les super-héros ont réussi à quitter avec brio les cases des comics pour prendre vie au cinéma, pour les jeux vidéos c’est un peu différent. Les adaptations qui ont fait l’unanimité se comptent sur les doigts d’une main, alors quand Duncan Jones décidé de s’attaquer à un mythe comme Warcraft, les fans ne peuvent que prier pour qu’il nous livre pas un nanard. Avant de donner mes impressions sur ce film, je tiens à préciser que je n’ai jamais jouer à Warcraft ou World of Warcraft, c’est donc en parfait néophyte que je découvre cet univers.

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Dans le genre « fantasy », je dois admettre que j’attends depuis un moment le digne successeur du « Seigneur des Anneaux ». Même si Peter Jackson est revenu quelques années plus tard avec la trilogie du Hobbit, il faut avouer que cette dernière n’égale pas la première trilogie.
Certains (dont moi) ont eu la folie de croire, d’espérer, que Warcraft serait le début  d’une nouvelle saga à la hauteur  de celle de Peter Jackson, tout en sachant au fond d’eux  que cette tâche était impossible… Duncan Jones échoue là où Peter Jackson a réussit : nous présenter  un monde riche et varié. Les fans du jeu s’énerveront peut être du fait que je compare l’œuvre de Tolkien/Peter Jackson au jeu de Blizzard mais (pour moi) le parallèle est inévitable.

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En effet, si Jackson est parvenu à poser les bases de la Terre du milieu et les rendre accessible au plus grand nombre, Duncan Jones ne parvient à aucun moment à rendre accrocheur l’univers de Warcraft. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé ! La première heure essaye vainement de nous en mettre plein la vue en baladant le spectateur tout en lui balançant des effets spéciaux plus ou moins réussis. Ce monde sonne faux. Il nous reste plus qu’a nous rabattre sur l’histoire et les personnages.

Les hommes vs les orcs, c’est le principal attrait de Warcraft. Chacun des peuples ayant leur propre histoire et motivation. Pour moi, le seul point fort de ce film, c’est tout ce qui tourne autour des orcs. On saluera déjà leur rendu, beaucoup plus réaliste que les décors. A croire que tout le budget consacré pour les effets spéciaux leur a été consacré. Durotan (incarné par Toby Kebbel), son histoire, son combat pour sa famille et sa race, est de loin le personnage le plus intéressant à suivre.  Face aux orcs, nous avons les hommes et tout ce qui plombe le film. Si l’univers des orcs est réussi et réaliste, ce sera l’inverse pour les hommes.

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Je disais plus haut, ce monde sonne faux, cela concerne uniquement le monde des hommes. Les décors de la série Games of Throne rivalisent aisément avec ceux proposé par Warcraft. Les costumes ont l’air d’avoir encore l’étiquette avec le prix dessus  quant aux armures, elles sont de la même qualité que les centurions postés au Parc d’Asterix… Le pauvre Travis Fimmell essaye tant bien que mal de sauver tout ce désastre mais difficile de limiter la casse quand le casting secondaire n’a aucun charisme et aucune crédibilité. Tout oppose donc  les hommes et les orcs : leurs histoires, leurs personnages et aussi le rendu de leur univers respectif… Au milieu de ce beau monde se retrouve coincée Garona interprétée par Paula Patton, qui est censé être un métissage de ces deux univers. Un personnage raté tant par son écriture que par son aspect…

Warcraft avait tout les ingrédients pour nous lancer une nouvelle saga ambitieuse malheureusement, le résultat final souffre de beaucoup de lacunes et passe à côté de son potentiel. Le côté épique inhérent à ce genre de film est totalement absent. Vu les bons résultat du film au box-office international (notamment en Chine) on est en droit de s’attendre à une suite. De nombreux changements s’imposeront afin d’éviter de nouveau un résultat  en demi-teinte. Ma note: 4/10.


Réalisé par Duncan Jones avec Travis Fimmel, Toby Kebbel, Paula Patton, Dominic Cooper, Ben Foster, Ruth Negga, Rob Kazinsky et Daniel Wu. durée: 02h03