En 2016, SOS Fantômes se prend des volées de partout : on pointe l'inutilité de faire un remake qui remplace le casting original par des demoiselles à l'humour qui divise (une rengaine depuis quelques années, mais lui en prend vraiment pour son grade). Cependant, avant ça, en 2004, un autre film provoquait de vives réactions alors qu'il n'était qu'en développement : l'excellent La Passion du Christ (pendant que, tranquillement, Facebook s'installait tout juste dans l'Internet).
Accusations antisémites, financement par des organismes indépendants, tournage difficile : la conception et l'accouchement de l'oeuvre de Mel Gibson n'ont pas été de tout repos, loin de là. S'ajoutait à cela le fait que certains religieux, la presse ou même le gratin d'Hollywood crachaient sur ce projet ambitieux (tout le film est tourné en latin et araméen), mille polémiques à la minute pouvaient faire lâcher prise au réalisateur de Braveheart. Le résultat, on le connaît : La Passion du Christ fut un succès total (c'est toujours le plus gros succès en Amérique pour un film classé R, s'il vous plaît !) et asseyait Gibson comme un réalisateur puissant et sans concession. Seulement, ses frasques publiques ont ensuite eu raison de sa carrière...
Aujourd'hui, après bien des années sombres, l'acteur de L'arme Fatale, qui n'a pas touché une caméra depuis 10 ans (depuis Apocalypto en fait), revient peu à peu sur le devant de la scène, et tout le monde attend avec impatience son Hacksaw Ridge, film sur la seconde guerre mondial avec Andrew Garfield. Mais provocateur ou inconscient qu'il est, le voilà reparti sur un tout nouveau projet qui risque fort de raviver une entaille, pourtant bien fermée.
En effet, The Hollywood Reporter dévoile les récents propos du scénariste Randall Wallace - le pote de plume de Gibson sur Braveheart ou Hacksaw Ridge - où il fait état d'un développement pour La Passion du Christ 2. Une suite encore au stade de l'écriture (loin de parler financement ou casting donc), et qui reprendrait l'histoire là où le premier opus la terminait, c'est-à-dire au moment de la résurrection de Jésus. Si y'en a un qui doit flipper, c'est bien Jim Caviezel ...
L'acteur qui interprétait Jésus Christ a en effet joué gros avec ce film, et pas sûr qu'il revienne tâter de la couronne d'épines. Car outre le fait que le tournage s'avéra éprouvant pour lui physiquement (accidentellement fouetté lors de la scène de flagellation, victime d'hypothermie puis de pneumonie, il se démit l'épaule en portant l'énorme croix christique, dut subir une opération du cœur...), Jim Caviezel vit, après la sortie du film, sa carrière stagner comme jamais. Mel Gibson l'avait prévenu, en lui offrant le rôle, des risques encourus à jouer un tel personnage. Sa prévision se révéla prophétique : pendant longtemps, presque personne ne voulut retravailler avec ce comédien pourtant bourré de talent. Aujourd'hui heureusement, le succès de la série Person of interest lui rend enfin justice.
Le coup de poker est donc ici monstrueux, mais venant de la part de Mad Mel, c'est d'une logique imparable. Car s'il y a bien une chose que le bonhomme affectionne en tant que réalisateur, c'est d'être hors des sentiers battus. Loin de là où on peut l'attendre. Et avouons qu'avec son envie de faire Jésus II : Le Retour, la surprise est totale !