Mardi 28 Juin à 20h30 au CNP Bellecour, Projection de This is my land en présence de la réalisatrice Tamara Erde, de Marie Tavernier, et de Philippe Meirieu chercheur et écrivain français, spécialiste des sciences de l’éducation et de la pédagogie.
This is my land sonde la manière dont l’histoire est enseignée aux jeunes Israéliens et Palestiniens. Il a été élu film Coup de Cœur Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen Orient.
Toutes les informations pratiques sur http://cinema-cnp-bellecour.com
THIS IS MY LAND de Tamara Erde
FR – IL / 2016 / 1h30 / VOSTF / DOCU
Description
Et si le conflit israélo-palestinien était surtout une question d’éducation ? This is My Land observe la manière dont on enseigne l’histoire dans les écoles (publiques ou religieuses) d’Israël et de Palestine.
Portraits d’enseignants, enthousiastes ou révoltés, rencontres avec des enfants désenchantés : le film révèle les murs que l’on dresse dans la tête des jeunes générations…
Entretien avec Philippe Meirieu réalisé le 17 mai 2016 dans le cadre de la sortie au cinéma de « This Is My Land
A propos du film
Tamara Erde est une réalisatrice franco-israélienne, née à Tel-Aviv au début des années 1980. Diplômée de l’Ecole des beaux-arts de Bzalel à Jérusalem, elle poursuit ses études de cinéma au Studio national des arts contemporains du Fresnoy en France, où elle vit depuis 6 ans.
Quand elle était jeune, elle se fiait à l’histoire de son pays racontée à l’école. Elle était patriote et voulait s’engager dans l’armée. Elle ignorait tout de l’histoire palestienne et de l’occupation. C’est pendant son service militaire qu’elle a commencé à se poser des questions et qu’elle a commencé à douter.
Devenu documentariste, elle décide de tourner un film sur la question de l’éducation et de l’enseignement de l’histoire. Pour This is my land, elle est allée en Israël et en Cisjordanie, à la rencontre d’enseignants et de leurs élèves, dans des écoles publiques ou religieuses. Des écoles « classiques », mais aussi implantées dans des colonies juives ou fréquentées en Israël par des lycéens arabes… Elle a même posé sa caméra dans une classe d’un établissement mixte où de jeunes Israéliens et leurs camarades vivant en Israël mais d’origine palestinienne, suivent des cours donnés par deux professeurs aux sensibilités différentes mais soucieux des nuances du dialogue.
De chaque « côté », la manière dont l’histoire est enseignée aux jeunes générations porte évidemment la trace du passé : ici le souvenir traumatisant de la Shoah et le sentiment d’une menace permanente nécessitant l’engagement de tous ; là, celui d’une dépossession plus qu’humiliante entretenant une insoutenable injustice quotidienne.
« L’intérêt de ce documentaire est sa lucidité. En filmant — non sans mal, car les obstacles ont été nombreux — l’enseignement de l’histoire dans des écoles israéliennes et palestiniennes, la réalisatrice ne s’illusionne pas. Le conflit est partout. C’est dur, pour des profs humanistes, de prôner la fraternité et le respect, alors que tout, y compris les livres, exalte l’inverse. Même dans les écoles mixtes, où petits Israéliens et petits Arabes apprennent ensemble, la frontière demeure. Brefs moments d’espoir : des élèves, soudain, redeviennent des enfants et s’imaginent, plus tard, explorateurs dans des forêts tropicales ou profs à Harvard. Mais leur avenir reste bien sombre… » — Pierre Murat pour Telerama