THE 100 SAISON 3 (Critique) VOLTE-FACE

Par Cliffhanger @cliffhangertwit
SYNOPSIS: Après une apocalypse nucléaire causée par l'Homme lors d'une troisième Guerre Mondiale, les 318 survivants recensés se réfugient dans des stations spatiales et parviennent à y vivre et à se reproduire, atteignant le nombre de 4000. Mais 97 ans plus tard, le vaisseau mère, l'Arche, est en piteux état. Une centaine de jeunes délinquants emprisonnés au fil des années pour des crimes ou des trahisons sont choisis comme cobayes par les autorités pour redescendre sur Terre et tester les chances de survie. Dès leur arrivée, ils découvrent un nouveau monde dangereux mais fascinant...

A voir la troisième saison de The 100, il est difficile d'imaginer que la série ait jamais été sur le point d'être annulée. L'année dernière, alors que toutes les chaînes se penchaient sur leurs productions et décidaient qui aurait le droit de revenir à l'écran, la CW se posait sérieusement la question de savoir s'il valait la peine de renouveler la série post-apocalyptique de Jason Rothenberg. L'adaptation cathodique de la trilogie de Kass Morgan n'avait pas fait beaucoup de bruit, et bien que les fans soit des plus dévoués, la séries n'était pas ce qu'on appelle un évident succès. La décision mettait du temps à tomber et les fans se préparaient déjà psychologiquement à devoir faire le deuil, jusqu'à ce que, miracle ! La CW donne son feu vert à une troisième saison et double miracle, revoit le budget à la hausse. C'est donc avec un regain d'énergie que The 100 nous revient et se positionne au cours de cette saison parmi les séries de science-fiction les plus intéressantes du moment. Parce que si les saisons 1 et 2 ont été ignorées par la critique qui considérait la série comme une énième porte de sortie hors de la réalité pour adolescents mal dans leur peau, la saison 3 change franchement la donne et retient davantage l'attention.

The 100, c'est l'histoire de cent délinquants juvéniles envoyés sur Terre par l'Arche, la station spatiale qui a recueilli les habitants de notre bonne vieille planète après qu'un désastre nucléaire a rendu l'environnement hostile aux humains. Naturellement, nos héros se rendent vite compte que tout ce qu'ils savent de la Terre n'a aucune base dans la réalité et qu'il y a des tribus entières de survivants qui ne voient pas les nouveaux venus d'un très bon œil. Les camps se forment autour de nos personnages principaux et entre Clarke ( Eliza Taylor) qui privilégie la diplomatie à la violence, Bellamy ( Bob Morley) pour qui la guerre est inévitable et Octavia ( Marie Avgeropoulos) qui fraternise davantage avec les tribus restées au sol qu'avec ses compagnons de l'espace, la situation initiale est riche en tensions et en potentiel dramatique. Mais cette saison se démarque des deux premières en se recentrant sur le genre original du roman : la science-fiction. Décision brillante de la part du showrunner Jason Rothenberg puisqu'elle semble insuffler une inspiration nouvelle à son équipe de scénaristes. La tension monte d'un cran, les épisodes s'encastrent parfaitement dans l'arc de la grande histoire et surtout, nos héros font face à un ennemi formidable qui paie hommage aux piliers du genre, de Matrix à Battlestar Galactica.

C'est une série dure que The 100 et cette troisième saison bouleverse les fans. L'univers que la série s'est créé est hostile aux faibles et aux malchanceux et nombre sont ceux qui hurlent de dépit quand leur personnage favori passe l'arme à gauche. Mais c'est également là tout l'intérêt de la série, qui, d'une manière similaire à The Walking Dead par exemple, souligne la fragilité de la vie et des relations humaines en traitant ses personnages avec une brutalité assumée. C'est une série ambitieuse, diffusée par une chaîne qui travaille dur pour casser l'image de midinette qui l'a longtemps poursuivie, et qui s'inscrit nettement dans la trajectoire plus " adulte " que la CW s'est donnée pour but. Pas pour les âmes sensibles, non, mais certainement l'une des séries les plus intrigantes de l'année et que son volte-face scénaristique positionne immédiatement dans le top 10 des séries de 2016.

Crédits: CW