Tout de suite maintenant


Date de sortie 22 juin 2016

Tout de suite maintenant


Réalisé par Pascal Bonitzer


Avec Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste, Lambert Wilson,

Isabelle Huppert, Jean-Pierre Bacri, Pascal Greggory, Julia Faure, Yannick Renier


Genre Drame


Production Française, Luxembourgeoise

Synopsis

Nora Sator (Agathe Bonitzer), jeune trentenaire dynamique, commence sa carrière dans la haute finance.
Quand elle apprend que son patron et sa femme ont fréquenté son père dans leur jeunesse, elle découvre qu’une mystérieuse rivalité les oppose encore.
Ambitieuse, Nora gagne vite la confiance de ses supérieurs mais entretient des rapports compliqués avec son collègue Xavier (
Vincent Lacoste), contrairement à sa sœur Maya (Julia Faure)qui succombe rapidement à ses charmes…
Entre histoires de famille, de cœur et intrigues professionnelles, les destins s’entremêlent et les masques tombent.

Tout de suite maintenant - Agathe Bonitzer

Propos recueillis par Claire Vassé.

Entretien avec Pascal Bonitzer relevé dans le dossier de presse.


Le monde de la finance et son univers impitoyable… Tout De Suite Maintenant est très ancré dans notre époque.


J’essaie toujours de saisir l’esprit du temps, le "Zeitgeis". Et pour moi, l’esprit de notre temps, c’est ce que la finance appelle le principe TDSM (Tout De Suite Maintenant) d’où le titre – qui correspond à cette mainmise relativement récente de la finance sur le capitalisme d’entreprise.
La finance n’attend pas, il lui faut des résultats et du gain tout de suite. Cette mentalité se retrouve un peu dans tous les domaines : être célèbre tout de suite, riche tout de suite, trouver la femme ou l’homme de sa vie, ou le plan cul tout de suite…
Le temps long est dévalorisé, internet est la mesure du temps actuel : en un clic, vous pouvez tout avoir, enfin, c’est ce qu’on vous fait croire.

Comment avez-vous abordé ce milieu de la finance ?


Ma coscénariste, Agnès de Sacy, a un cousin qui dirige une boîte de fusion-acquisition. Une grande partie de l’intrigue professionnelle vient des informations qu’il a accepté de nous donner. On l’a beaucoup sollicité, aussi bien pour le récit que pour le langage et le jargon professionnel.
On n’a pas tout de suite pensé à la finance, ça s’est imposé au bout d’un moment, par élimination. Comme l’héroïne est une jeune trentenaire ambitieuse, on voulait un lieu de pouvoir sans tomber dans celui de la politique.
Le début du film s’inspire du premier chapitre d’un livre autobiographique d’Anne Lauvergeon, La Femme qui résiste, dans lequel elle raconte ses débuts comme conseillère de Mitterrand : elle avait rendez-vous avec François de Grossouvre, ne savait pas trop s’orienter dans les couloirs de l’Elysée, courait pour ne pas arriver en retard et elle est tombée littéralement dans les bras de Nelson Mandela qui sortait du bureau de Mitterrand ! Puis elle a eu une brève discussion avec Mitterrand qui lui a dit de ne pas trop prendre au sérieux Grossouvre et quand elle est arrivée dans le bureau de celui-ci, elle s’est rendue compte qu’il faisait semblant de parler au téléphone avec Mitterrand ! On a repris tout ça en le transposant.

Ce jeu sur le temps compté, les coïncidences et les faux-semblants est très représentatif de la mise en scène de Tout De Suite Maintenant, peut-être plus millimétrée et précise que dans vos précédents films.


Les coïncidences, les faux-semblants, le quiproquo, c’est toujours avec ça que je travaille, c’est ce qui m’amuse. Cette précision dont vous parlez tient peut-être au fait que je travaillais pour la première fois avec Julien Hirsch, grand chef opérateur, qui m’a encouragé à faire un découpage très détaillé et sur scénario, ce que je ne fais généralement pas. C’était particulièrement bien venu pour mettre en scène, par exemple, la circulation à l’intérieur des bureaux.

Les lieux dans le film sont très contrastés : les bureaux du cabinet financier, le vieil appartement de Serge, la maison somptueuse de Barsac, l’appartement moderne de Nora…


Il fallait ces contrastes, ils font partie de l’histoire.
On passe d’un intérieur à un intérieur pendant presque tout le film, on ne sort vraiment à l’air libre qu’une seule fois, sur la plage à Ostende. Il fallait arriver à ce que ça bouge dans tous ces décors confinés qui sont aussi des personnages à part entière.
Avec Julien, on a choisi de tourner beaucoup de scènes en plan séquence et en mouvement. Il aime beaucoup ça, il appelle ça des péplums ! "On va faire un péplum ! ", c’est sa phrase.

Tout de suite maintenant

Nora (Agathe Bonitzer) est le coeur de ce film à multiples protagonistes. C’est la première fois que vous centrez un film sur un personnage aussi jeune.


Comme Cherchez Hortense, Tout de suite maintenant parle de la filiation, mais de manière très différente. Je n’ai pas du tout pensé à Agathe pendant l’écriture. Le seul auquel j’ai pensé, c’est Jean-Pierre Bacri et l’idée du film vient d’ailleurs en partie de notre envie mutuelle de retravailler ensemble après Cherchez Hortense. Comme il y tenait le rôle du fils de Claude Rich, écrasé par ce père terrible, je me suis dit tout bêtement qu’il pourrait jouer dans le prochain film celui du père de l’héroïne, et que ce serait lui qui serait épouvantable et écrasant ! Mais comme c’est Jean-Pierre, il est en même temps touchant, émouvant. C’est un homme blessé.


Avec ce film, j’ai changé de braquet. Mes héros habituels sont des hommes d’âge mûr et désenchantés. Nora est une jeune fille pleine d’ambition qui a la vie devant elle. Mais ce qui s’est passé avant elle la rattrape au tournant.

Nora pourrait donner cette impression de caricature d’arriviste froide que Xavier l’accuse d’être à un moment mais nous qui traversons l’histoire à ses côtés, nous savons qu’elle est bien autre chose…


Oui, nous savons que la raison pour laquelle elle a dénoncé Barsac n’a rien à voir avec le calcul d’une arriviste, et tout à voir avec son amour pour son père, malgré ce qu’il lui a fait. Nora est une ambitieuse, elle a envie de grimper rapidement les échelons de sa nouvelle boîte. Mais elle n’est pas servile. Je ne pense pas que Xavier lui-même, quand il lui balance ces accusations, y croit vraiment. Il est simplement blessé et ulcéré, c’est sa manière de se venger, de se défouler.

Solveig (Isabelle Huppert) est une sorte de miroir pour Nora.


À la fois de miroir et d’anti-modèle. Il ne faut pas qu’elle fasse comme elle, qu’elle passe à côté de la vie et de l’amour par goût du pouvoir et de l’argent. Même si Nora est le personnage principal, Tout de suite maintenant est aussi très largement l’histoire du carré fatal "Barsac (Lambert Wilson), Serge (Jean-Pierre Bacri), Solveig (Isabelle Huppert), Prévôt-Parédès (Pascal Greggory)".


Tout est encore possible pour eux aussi…


Non, pour Solveig et Serge, c’est trop tard. Leurs retrouvailles et leur nouvelle séparation, sans doute définitive, permettront à Serge de tirer un trait sur les rêves de son passé, qui l’empêchaient de vivre. D’où ce moment où il efface les équations sur son tableau, comme s’il voulait repartir à zéro.

Tout de suite maintenant

Vous trouvez dans ce film un bel équilibre entre la drôlerie et l’humanité. Ne serait-ce pas votre "comédie humaine" à vous ?


Saïd Ben Saïd, mon producteur, voulait justement que j’adapte Les employés, un roman de Balzac ! Le livre se passe dans un ministère et raconte les intrigues pour empêcher un homme honnête et compétent d’accéder au poste de ministre que sa femme, ambitieuse à la place de son mari, convoite pour lui. Ce roman pourtant très moderne, qui met en scène une cabale médiatique, est assez peu connu. Il est l’une des sources de mon film même si, à l’arrivée, ils n’ont presque plus aucun rapport.
Quant à la comédie, je crois que je ne peux pas faire un film où il n’y a pas l’élément de l’humour. Même quand les choses font froid dans le dos, j’ai besoin qu’elles soient un peu drôles aussi. Par exemple la scène à l’hôpital entre Serge et Nora, une des premières à laquelle j’ai pensé en écrivant ce scénario… Ce qu’envoie le père à la fille doit prendre à la gorge, mais il faut aussi que ça fasse rire. Il profère de telles énormités…

Tout de suite maintenant est constitué de strates de sens dont certaines échappent aux personnages et parfois au spectateur. Chacun est enfermé dans sa bulle – financière, artistique, scientifique…– qui, telle une société secrète a sa vision du monde, utilise ses propres codes et langage, intrigue, dissimule…


Peut-être, parce que les codes de la finance sont ésotériques, et que le monde des mathématiques dans lequel vit Serge est lui aussi inaccessible aux profanes — il se protège avec ça.

L’imagination sert à suppléer à ce qu’on ne sait pas. Or j’aime bien dans une histoire que le spectateur fasse une partie du travail, qu’il fasse jouer son imagination. Dans le film, une partie importante des événements est complètement laissée hors champ…

L’histoire d’amour entre Serge et Solveig est ainsi largement prise en charge par le récit que celle-ci en fait à Ezilie…


Je voulais éviter les flash-back, que je trouve en général laborieux et artificiels. Il fallait évidemment une actrice aussi puissante qu’Isabelle pour que le spectateur imagine le passé à partir de ce qu’elle dit, et que ce soit émouvant. J’ai eu beaucoup de plaisir à créer le personnage de Solveig, avec ce côté volubile et exhibitionniste de certains alcooliques. J’ai eu encore plus de plaisir à le voir incarné par Isabelle.


Une autre approche du monde est convoquée avec Ezilie, l’employée de maison : une approche "surnaturelle".


Je voulais une employée de maison qui ne soit pas seulement une employée de maison mais quelqu’un qui éventuellement a des pouvoirs. J’ai toujours rêvé d’introduire des éléments un peu fantastiques dans mes films. Ce qui permet aussi certains raccourcis. Il est par exemple invraisemblable qu’Ezilie arrive chez Nora pour lui remettre le poème de son père mais ça passe, puisque c’est une sorcière…

À plusieurs reprises, Nora a des visions d’un chien noir.


À trois reprises. Ne me demandez pas de vous l’expliquer. Ce chien est peut-être lié au personnage d’Ezilie, à son côté sorcière, jeteuse de sorts, à son côté vaudou. Ezilie est un prénom fantaisiste, peut-être un surnom donné par Solveig. C’est le créole d’Erzulie, la déesse vaudou de l’amour…

Vous aimez le double sens, notamment dans les mots. À chaque fois qu’on entend un nom propre, on se dit qu’il a une signification… En tout cas qu’il n’est pas gratuit. Comme dans le monde de la finance, tout est crypté dans votre film !


Peut-être pas tout, mais les noms ont du sens. Que Nora s’appelle Nora et Solveig s’appelle Solveig ça renvoie à deux personnages d’Ibsen, cette appartenance indique qu’elles ont un lien, même si elles ne se connaissent pas. Serge a appelé sa fille Nora parce qu’inconsciemment ou pas, il pensait encore à Solveig…

Tout de suite mainenant - Agathe Bonitzer et Isabelle Huppert

Agathe Bonitzer, votre propre fille, joue Nora…


J’avais pensé à Agathe pour jouer la soeur, Maya, qui, dans un premier traitement, n’était pas la sœur mais un personnage très différent : une jeune fille folle amoureuse de Xavier et un peu perturbée.
Je ne pensais donc pas à elle pour jouer le rôle principal pour la bonne raison que c’était un risque de travailler ensemble, à la fois pour elle et pour moi. Et aussi une limitation : je ne peux pas tout me permettre avec quelqu’un qui est ma fille, il y a forcément de l’auto-censure, un certain nombre de tabous…
Mon producteur m’a dit que Nora était un rôle pour Agathe, qu’inconsciemment, c’est elle que j’avais en tête. J’ai réfléchi un peu et je me suis dit : après tout, pourquoi pas ? Agathe est une bonne comédienne, elle a de la ressource…


Sa beauté altière lui donne un côté Reine des neiges et confère au film une dimension de conte.


Eh bien oui, comme tous les enfants que nous avons tous été, j’aime beaucoup les contes de fées, leur cruauté parfois incroyable et qu’ils finissent bien ! Et puis Nora a en effet ce côté neigeux qu’Agathe, avec son teint de rousse, incarne parfaitement, à l’opposé de sa soeur Maya, jouée par Julia Faure, la brune sensuelle qui évoque plutôt le sud. Nora la cérébrale c’est en même temps la passion, le feu sous la glace !

Comment avez-vous pensé à Isabelle Huppert pour Solveig ?


J’avais envie de travailler avec elle depuis longtemps. C’est quand même l’une des plus grandes comédiennes qui soit. Et le premier scénario que j’ai écrit était celui des Soeurs Bronté, dans lequel elle était l’une des trois soeurs.
Face à Agathe, ce choix me paraissait intéressant – elles avaient déjà joué ensemble dans La Religieuse de Guillaume Nicloux et je savais que ça pouvait fonctionner. Agathe a une admiration totale, presque de l’adoration pour elle, mais ça ne la paralyse pas.
Face à Bacri aussi l’enjeu était intéressant parce que ce sont deux grands comédiens et qu’Isabelle et Jean-Pierre n’avaient pratiquement jamais tourné ensemble, sauf brièvement dans Coup de foudre de Diane Kurys, il y a plus de trente ans ! J’avais très envie de les confronter, particulièrement dans leur longue scène à l’hôpital qui est l’une des scènes centrales du film.

On sent un enjeu pour Bacri et elle de jouer ensemble, qui sert le propos de ce couple qui se retrouve après toutes ces années…


Oui, le courant est passé tout de suite, je crois qu’ils étaient heureux de jouer ensemble… La scène de l’hôpital a été tournée en plan séquence, on sentait beaucoup d’intensité, l’émotion était très forte. Jean-Pierre a aussi beaucoup d’admiration pour Isabelle, il m’a dit qu’il se sentait poussé vers le haut en travaillant avec elle...

Tout de suite maintenant - Jean Pierre Bacri

Il est rare de voir Isabelle Huppert pleurer, jouer une émotion plus extérieure…


J’ai trouvé très beau ce qu’elle a fait, d’autant plus qu’il n’était pas écrit qu’elle devait pleurer. C’est vraiment quelque chose qu’elle a ressenti pendant la scène. Et j’ai gardé cette prise où son émotion est à fleur de peau. Isabelle est arrivée sur le plateau après le tournage très éprouvant de Elle de Verhoeven. Elle n’avait eu que quelques jours de repos, on n’a pas eu le temps de répéter mais elle s’est emparée tout de suite du personnage. Et la perruque blonde, c’est son idée à elle, que j’ai trouvée très heureuse. Elle renforce l’éclat qu’Isabelle a naturellement.

Et retravailler avec Lambert Wilson ?


Je trouvais qu’il faisait un beau contraste avec Jean-Pierre Bacri. Lambert était un peu réticent au début sur le rôle, ne serait-ce que parce qu’il est plus jeune de quelques années que ses supposés anciens condisciples, Jean-Pierre et Pascal. Il n’avait pas envie de se vieillir. Pour le convaincre, j’ai dû lui citer Le Maître de Ballantrae de Stevenson, où le frère scélérat reste au long des années jeune et séduisant tandis que son brave type de frère accuse son âge et s’avachit. Barsac est le rôle du méchant dans le film mais Lambert, qui est quelqu’un de très tendre, a voulu l’humaniser et a fait affleurer une douleur secrète sous son côté cynique.

Il forme un duo singulier avec Pascal Greggory.


Je voyais bien l’opposition entre eux. Et en même temps ce qui pouvait les réunir. Et puis Pascal est un très grand acteur ; il n’est pas seulement beau, il a un charme et une élégance incroyables et a investi son personnage avec une originalité telle que je n’ai absolument rien eu besoin de lui dire : c’était exactement ça, tout de suite. Prévôt-Parédès, qu’il incarne, est le personnage dont l’histoire est la plus secrète, la plus en pointillés mais c’est pour moi un personnage essentiel. Il est clair qu’il a été amoureux et qu’il est encore amoureux de Solveig. Dans mon esprit, je ne sais pas si les spectateurs le captent mais peu importe, il est l’homme avec lequel elle est partie autrefois au Cambodge, après son histoire fracassée avec Serge et avant que Barsac ne la récupère.

On n’avait pas encore vu Vincent Lacoste dans un rôle si adulte et entreprenant…


Vincent est très jeune et c’est un grand talent comique, il est extraordinaire dans les films de Riad Sattouf mais j’avais envie de lui donner, cette fois, un rôle sérieux. Il avait déjà fait ses preuves dans ce registre dans Hippocrate mais là je voulais qu’il ait du répondant, quand il envoie à Nora ses quatre vérités à la fin, il fallait que ça fasse mal. Je lui avais demandé de se faire une tête un peu à la Jérôme Kerviel. J’ai adoré travailler avec lui.


Quant à Julia Faure pour interpréter Maya, je la connaissais un peu, c’est une très bonne comédienne et elle était proche d’Agathe. Elles sont aux antipodes physiquement, mais grâce à leur amitié, je savais que le côté sœurs pourrait fonctionner. Et puis, ayant fait le Conservatoire, elle a appris à chanter, ce qui bien sûr était la condition sine qua non pour jouer le rôle.

Le PDG incarné par Yannick Renier est plutôt séduisant.


Ce n’est pas venu tout de suite. Dans la première version, c’était un gros type assez vulgaire, mais je me suis rendu compte que ça ne fonctionnait pas, qu’il fallait prendre le contre-pied. J’ai alors pensé au patron de Virgin, Richard Branson, beau gosse, barbu, séduisant, dynamique. C’est Agathe qui m’a suggéré Yannick Renier, qui est un très bon acteur. Il n’a que deux scènes, mais importantes.

Ces chansons sont originales.

La mélodie a été composée par Bertrand Burgalat qui m’a dit que c’était à moi d’en écrire les paroles. Je n’y avais pas pensé, ça m’a surpris mais ça m’a plu. Bertrand est un grand compositeur mais c’est aussi un personnage, quelqu’un de très singulier, avec un univers bien à lui.
J’ai commencé à écrire plusieurs chansons et certaines lui ont plu. La chanson Je ne reviendrai pas, je l’ai écrite comme un sonnet classique, en alexandrins.
Quant à Gare du Nord, qui accompagne le générique de fin, elle n’était pas prévue mais Julia Faure a insisté pour que je l’écrive, après le tournage. Dans cette chanson, il y a une allusion à Orphée et Eurydice. Comme si les rapports de Serge et Solveig étaient un peu similaires : lui le poète la retrouve une dernière fois et la perd définitivement…

Avec ce film, vous saisissez quelque chose d’une jeunesse d’aujourd’hui.


Ah bon, vraiment ? En tout cas, c’est assez nouveau chez moi, il était temps !

Mon opinion

Encore un film sur le milieu de la haute finance. Certes.

Mais avec des grands plus, un excellent casting, un scénario fouillé, sans concession, et parfaitement écrit. Accablant pour les milieux financiers, sinistre toile de fond qui met en avant les principaux instigateurs liés à des histoires personnelles souvent sordides. L'intérêt passe avant tout.

À l'instar de ce milieu sans âme, les décors sont d'une redoutable froideur.

Les scènes s'enchaînent avec des moments de pur bonheur quand de grands acteurs mènent le jeu. Je retiens le face à face entre Jean-Pierre Bacri et Isabelle Huppert, entre autres. Toujours au top, l'excellent Pascal Gregory n'a plus rien à prouver. Dans une prestation aussi courte soit-elle, il excelle.

Les deux principaux protagonistes, Agathe Bonitzer et Vincent Lacoste ont le grand mérite d'exister aux côtés de l'ensemble des acteurs connus et reconnus. Peut-être un peu jeunes pour leur rôle respectif, ils n'en sont pas moins durs, inquiétants, parfois touchants mais toujours justes.