Turkish Superman (Superman est un gros nase)

turkish superman

Genre : fantastique
Année : 1979
Durée : 1h09

Synopsis : Le journaliste Tayfun Kent est en réalité Superman. Ce sont ses parents adoptifs qui lui révèlent sa véritable identité. Ils lui offrent alors un morceau de kryptonite verte, renfermant les secrets de ses origines et de sa venue sur Terre. 

La critique :

C'est en 1938 que le personnage de Superman apparaît pour la première fois chez Action Comics. Dès 1941, le super héros de la planète Krypton est déjà décliné à travers une série d'animation. En 1951, Superman apparaît enfin dans les salles de cinéma dans Superman et les Nains de l'Enfer de Lee Sholem. Puis, c'est en 1978 que le super héros connaît enfin la consécration.
Richard Donner vient de réaliser Superman, le film avec Christopher Reeves. L'acteur devient la nouvelle figure emblématique d'une saga inégale. Le premier chapitre est donc suivi par trois nouveaux épisodes. Mais dès le troisième opus, donc Superman 3 (Richard Lester, 1983), la franchise commence sérieusement à s'essouffler. Impression corroborée par Superman 4 (Sidney J. Furie, 1987), qui se traduit par un bide commercial.

Il faudra patienter pendant vingt longues années pour assister au retour de l'extraterrestre anthropomorphe, dans Superman Returns (Bryan Singer, 2006). Nouvel échec commercial. Bref, si Superman passionne le cinéma, les adaptations laissent sacrément à désirer. C'est par exemple le cas de l'inénarrable Turkish Superman, réalisé par un certain Kunt Tulgar en 1979.
Turkish Superman... ou Supermen Dönyuör de son véritable intitulé. On lui préférera tout de même le titre anglicisé. La photocopie et le plagiat sont devenus les spécialités du cinéma turc. Déjà, en 1974, L'Exorciste se transmue en Seytan - Turkish Exorcist, ringardisant le film de William Friedkin. Hélas, Turkish Superman ne fait pas exception. Est-il absolument nécessaire de présenter les acteurs ? Oui ? Vraiment ?

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Alors c'est parti ! La distribution du film réunit donc Tayfun Demir, Güngör Bayrak, Esref Kolçak et Yildirim Gencer. Vous ne les connaissez pas ? Ces noms ne vous disent absolument rien ? Rassurez-vous, c'est normal ! Certes, le scénario de Turkish Superman est une copie avariée et obsolète de son auguste modèle. Pourtant, l'histoire reste assez fuligineuse et même incompréhensible.
Bien sûr, on retrouve les grandes lignes du film original, mais avec de nombreuses ellipses qui rendent le visionnage particulièrement éprouvant et difficile. Le générique du film nous présente un ciel étoilé... Plus exactement une étoile conçue en papier mâché et une boule de sapin de Noël censée représenter la planète Krypton ! Le début de Turkish Superman nous montre un Clark Kent (alias Superman) déjà adulte.

Première précision, Clark Kent est devenu Tayfun Kent. Même chose concernant Loïs Lane, dont le nom s'est transmuté en Alev (ce qui est beaucoup moins sexy...), et Lex Luthor en Haydar. Nanti d'un budget impécunieux, soit la totalité d'un SMIC albanais, Turkish Superman élude volontairement la jeunesse de Superman. Hagard, Clark Kent... enfin Tayfun Kent écoute la longue homélie de son patriarche. Notre jeune homme binoclard vient d'une autre planète.
Séquence suivante. Sans aucune explication, Tayfun se retrouve dans la grotte du coin en compagnie de son père biologique. Tayfun doit combattre les forces du mal. Fin du discours. Aussitôt dit, aussitôt fait. Tayfun doit affronter Haydar et ses ouailles, un groupuscule (pseudo) terroriste qui a kidnappé le père d'Alev, un savant qui est revenu d'une expédition avec de la kryptonite.

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Dès lors, s'ensuit toute une série de bastons amphigouriques. Dans un premier temps, nous découvrons un Superman turc qui vole... Enfin, il essaie ! Faute de moyens, il faudra se contenter d'une vulgaire poupée en chiffon défiant la loi de la gravité terrestre. Fous rires garantis ! Heureusement, Kunt Tulgar (donc le réalisateur du film) confère à son super héros d'autres pouvoirs complètement "nazebroques". Superman est doté d'une vision autoscopique, lui permettant, entre autres, de voir à travers les vêtements des jolies filles. Vous en réviez en secret ? Kunt Tulgar l'a fait !
Clark Kent... Pardon... Tayfun Kent assiste ébaubi à l'arrivée impromptue d'une journaliste en petite tenue. Abasourdi, le jeune homme pudibond vacille et s'évanouit. Parallèlement, Loïs Lane... Pardon... Alev est kidnappée par les sbires de Lex Luthor... pardon... de Haydar.

Pas de panique, Superman... Pardon... la poupée de chiffon aux couleurs ringardes et bigarrées vole à sa rescousse ! Cest donc un justicier de fer... pardon... en toc qui apparaît sous le regard pantois de nos chers ravisseurs. Certes, Superman envoie plusieurs hommes au tapis. Mais l'homme d'acier est promptement assommé par le fracas d'une chaise en bois ! Promis à une mort horrible, Superman échappe de justesse au couperet (toujours en bois..) d'une guillotine.
Et clairement, je n'en firais pas de vous citer des exemples complètement nases de ce genre ! Bref, Turkish Superman ne déçoit jamais en termes d'insanités, d'approximations et de nanardise. Le long-métrage doit beaucoup à la prestation hallucinante de Tayfun Demir. Cela ne fait plus aucun doute. On tient le Superman le plus nullissime de toute l'histoire du cinéma !  

Côte : Nanar

sparklehorse2 Alice In Oliver