Pour prolonger la lutte des sans papiers d’ On est là de Luc Decaster, projeté en mai au ciné-club, on vous propose quelques autres films de combat à voir sur les écrans lyonnais.
Tout d’abord ne ratez pas demain soir au Comoedia Comme des lions de F.Davisse (France-2016-1h55)
Avec la même détermination que les footballeurs samoans d’ Une équipe de rêve les salariés de PSA Aulnay se sont battus courageusement et dignement contre la fermeture programmée de leur usine.
Rencontre : Mardi 14 juin à 20h00
En présence de la réalisatrice Françoise Davisse et Vendredi 17 au Ciné Caluire
En partenariat avec Espaces Marx Lyon, Ciné-Travail, l’Union Départementale CGT du Rhône et ATTAC Rhône.
Ensuite le succès surprise de Merci Patron (France-2016-1h24) réalisé par le médiatique François Ruffin , fondateur de Fakir.Si vous n’avez encore pas vu cette farce jubilatoire catapultant le capitalisme triomphant, séances de rattrapage au Comoedia et à la Fourmi.
Synopsis: Jocelyne et Serge Klur travaillaient depuis des années dans une usine qui fabriquait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à Poix-du-Nord, près de Valenciennes. Car Bernard Arnault, qui, entretemps, a demandé la nationalité belge, a décidé de délocaliser la production en Pologne. Pour le couple, désormais au chômage, c’est la catastrophe. Lourdement endetté, il risque de perdre sa maison. François Ruffin, fondateur du journal Fakir, se met en tête de le sauver. Entouré d’un inspecteur des impôts belge, d’une bonne soeur rouge, de la déléguée CGT, et d’ex-vendeurs à la Samaritaine, il ira défendre sa cause à l’assemblée générale de LVMH…
Mathilde Blottière (Telerama 24.02): Version picarde de Michael Moore, le journaliste activiste élabore un traquenard de haut vol avec suspense, changement d’identité et caméra cachée. La réalité s’en mêle avec ce personnage de barbouze, un ancien des RG devenu intermédiaire rocambolesque entre deux mondes… Jubilatoire, ce pastiche de thriller sur fond de lutte des classes réussit la gageure de réenchanter l’action dans une époque aquoiboniste. Moqueur sans condescendance, joyeusement combatif, le film est un parfait dosage d’humour et de constat social. La preuve que l’engagement peut être payant…
Toujours à la Fourmi: Dalton Trumbo le biopic de Jay Roach (USA-2h04-2016) sur un scénariste qui n’a jamais renié ses idées malgré la censure.
Synopsis: Hollywood, la Guerre Froide bat son plein.
Alors qu’il est au sommet de son art, le scénariste Dalton Trumbo est accusé d’être communiste.
Avec d’autres artistes, il devient très vite infréquentable, puis est emprisonné et placé sur la Liste Noire : il lui est désormais impossible de travailler.
Grâce à son talent et au soutien inconditionnel de sa famille, Il va contourner cette interdiction.
En menant dans l’ombre un long combat vers sa réhabilitation, il forgera sa légende.
Autre extraordinaire carrière pour le documentaire Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent (2016-France-1h58): 1 000 000 d’entrées en 6 mois grâce à un bouche à oreilles très efficace.
Il est encore temps de découvrir ce film plein d’espoir, monté avec un financement participatif, qui met en lumière des initiatives en France et dans le monde pour lutter contre le gaspillage, épargner la planète, que ce soit dans son jardin ou son entreprise. Enfin une oeuvre sur le développement durable, qui ne culpabilise pas les spectateurs, et contient bien sûr une séquence avec l’incontournable Pierre Rabhi sur le thème: les petits ruisseaux font les grandes rivières…
Une structure en chapitres, qui lie avec beaucoup d’intelligence des thématiques qui sont d’habitude traitées séparément : agriculture, énergie, économie, démocratie et éducation. Avec pour ambition de proposer un discours alternatif solide, cohérent, argumenté, démontré et illustré avec des cas concrets. (Toute la culture.com 9.2.16)
Sortie le 8 juin de 600 euros un film guérilla d’ Adnane Tragha ((France-2016-1h28)
Fiction rageuse et authentique dans la France désabusée des élections présidentielles de 2012, ce petit film intense, aux dialogues percutants et pleins d’humour, dresse le portrait d’un musicien loser, de sa coloc militante PS (lumineuse Lisa CAVAZZINI) , d’un boxeur libraire et de sa compagne délaissée par son père chômeur en passe de virer FN.
Bien que Tragha se soit fait aider pour la postproduction et la distribution, 600 euros n’a finalement coûté que 20.000 euros alors qu’un film français à petit budget s’estime à deux millions ! Epaulé par le chanteur Ridan qui lui a écrit sa bande-son, Adnane Tragha a prouvé qu’on pouvait réaliser un (très bon) long-métrage en dehors du système. (20 minutes-8.6.2016)
Le réalisateur: « Les médias véhiculent aujourd’hui des images plus ou moins formatées de l’abstentionniste, de l’électeur d’extrême droite ou de l’étranger sans droit de vote. Avec ce film, j’ai voulu apporter un éclairage différent, un regard humain en abordant ces sujets sensibles à travers une galerie de personnages tout en nuance, des hommes et des femmes qui avancent tant bien que mal au cœur de la tempête. »
Avant première jeudi 23 juin au Zola de la Sociale de Gilles Perret (France-2016-1h24) en sa présence
Une autre séance est prévue pour ce film au cinéma Saint Denis (77 grande rue de la Croix Rousse Lyon 4ème) le 1er juillet à 20h45 en présence de Michel Etievent, intervenant du film.
Sortie en novembre 2016
Gilles Perret a réalisé 12 documentaires. Ses films ont pour lien ce pays qui est le sien, les Alpes. A s’attarder chez ses voisins de vallée, il aborde la réalité du monde politique, économique et social. Partir du local pour raconter le global. C’est ce regard singulier qui a fait le succès de ses derniers films sortis en salle comme « Ma Mondialisation », « Walter, retour en résistance », « De mémoires d’ouvriers » ou dernièrement en 2014, « Les jours Heureux ». Aujourd’hui, il nous raconte l’histoire de la Sécurité Sociale, d’où elle vient, ce qu’elle est devenue et ce qu’elle pourrait devenir. Une Histoire peu ou pas racontée jusqu’à ce jour même si elle nous concerne tous. L’histoire d’une lutte qui n’est jamais finie.