Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année : 1985
Durée : 43 minutes
Synopsis : Une jeune femme est torturée par trois hommes aux visages partiellement masqués, utilisant tour à tour leurs poings, leurs pieds, une pince, une chaise de bureau, de la musique bruitiste, un scalpel, un maillet, de l'eau bouillante, des asticots, des abats d'animaux et une aiguille.
La critique :
Guinea Pig, une série de courts-métrages qui rime avec gore, trash, extrême et ultra violence. Ou bienvenue dans le cinéma d'horreur asiatique ! La saga se décline en sept courts-métrages : Devil's Experiment, donc le film qui nous intéresse aujourd'hui, Flower of Flesh and Blood, He Never Dies, Mermaid in a Manhole, Android of Notre Dame, Devil Doctor Woman et Slaughter Special. Pour le dernier métrage cité, il s'agit tout simplement d'un best-of des précédents films mentionnés.
Il ne présente donc aucun intérêt, sauf pour les fans invétérés de la franchise, et encore... En l'occurrence, Devil's Experiment est réalisé par Satoru Oruga en 1985. Premier court-métrage de la saga, il annonce déjà les prémisses du terrible Flower of Flesh and Blood.
Le postulat de départ de Devil's Experiment est à la fois simpliste et laconique. Le générique du court-métrage a le mérite de présenter les inimitiés. Satoru Oruga a reçu une cassette vidéo anonyme, à priori un snuff movie détaillant le long supplice d'une jeune femme inconnue au bataillon. Par conséquent, les tortures infligées sur la mijaurée seraient bien réelles... Un leurre... Ou presque.
Certes, l'aspect mensonger (pour ne pas dire mythomane...) n'a jamais été démenti par le réalisateur. Conscient de détenir un nouveau concept, le cinéaste nous propose une sorte de documentaire ultra réaliste sur le martyr d'une jeune femme kidnappée par plusieurs hommes cagoulés et masqués. Dès lors, Devil's Experiment se divise en plusieurs sections.
La première se résume à une série de coups de poings, de crochets et d'uppercuts assénés violemment sur le visage de la jeune femme. Ici point de dialogues, de conversations oiseuses ni d'explications sur les véritables intentions des tortionnaires. La victime est condamnée à mourir lentement et abominablement. D'une certaine façon, le court-métrage n'est pas sans rappeler le supplice de Junko Furuta, atrocement battue, violée, brûlée et morigénée par trois adolescents.
Un fait divers qui se déroulera dans une banlieue du Japon en 1988, soit trois ans après la sortie de Devil's Experiment. Seule différence, la victime de ce (faux) snuff movie n'est pas violée par ses assaillants. Toutefois, ces derniers accumulent les pires insanités.
Après une longue (interminable...) séance de coups de claques et de coups de poing, la jeune inconnue subit le supplice d'une pince, qui vient à la fois lui arracher la peau de la main puis la quasi totalité de ses ongles. Goguenards, ses bourreaux la ligotent sur une chaise. S'ensuit une longue séance de tourniquet. Alanguie, la jeune femme vomit, pleure mais reste incroyablement placide.
A aucune moment, elle ne supplie les criminels de calmer leurs ardeurs. Par la suite, elle doit subir les bruits dissonants d'un casque disposé sur ses oreilles sur plus de 24 heures. Ebaubie, les yeux ulcérés et le corps en partie décharné, elle doit supporter des abats jetés violemment sur son visage et sa poitrine. Puis, c'est un marteau qui rompt littéralement sa main droite. Mais le supplice n'est pas terminé, loin de là.
Les bourreaux déversent de l'eau bouillante sur les bras de la jeune femme suffocante. Ensuite, ce sont des asticots qui viennent arpenter et sillonner le corps de la victime. Enfin, le court-métrage se conclut par la fameuse séquence de l'aiguille, l'objet pointu venant transpercer un oeil éploré. Fin du film. Inutile alors de préciser que Devil's Experiment est évidemment interdit aux moins de 18 ans.
Sarotu Ogura élude toute narration logique et/ou explicative. Derrière la caméra, il est aidé par un certain Hideshi Hino, le futur "papa" (si j'ose dire...) de Flower of Flesh and Blood. Narquois, ce dernier tient déjà le futur concept de son prochain snuff movie. Seule différence, Hideshi Hino poussera encore plus loin les obscénités via un samouraï qui étrille, mutile, dilapide et ampute une autre jeune femme de façon totalement gratuite.
Certes, les contempteurs pourront toujours tonner et pester contre le réel intérêt de ce genre de pellicule. Pourtant, force est de constater que Devil's Experiment flatte notre voyeurisme sadique. Il s'inscrit dans le sillage des Mondo et autres snuff movies exacerbés. Le court-métrage est aussi la traduction ou le reflet d'une société asiatique et consumériste en pleine décripitude. Le but n'est pas forcément d'offrir des explications sur les réelles intentions des bourreaux.
Désormais, le plaisir psychopathique et sexuel se trouve dans l'annihilation de l'autre et dans la paupérisation d'une société hédoniste. Bien sûr, Devil's Experiment n'est pas dénué de tout reproche. Rien à redire sur les effets spéciaux, assez réalistes dans l'ensemble. Néanmoins, le jeu des acteurs laisse sacrément à désirer. A l'image de la pseudo victime, à peine émoustillée par les perfidies de ses bourreaux. Un oxymore au regard de ce long supplice expiatoire.
A réserver aux fans de la série donc.
Note : 11.5/20
Alice In Oliver