Terminator 2 - Le Jugement Dernier ("Pas de destin. Seulement ce que nous faisons")

Par Olivier Walmacq

Genre : science-fiction, action (interdit aux - 12 ans)
Année : 1991
Durée : 2h15

Synopsis : En 2029, après leur échec pour éliminer Sarah Connor, les robots de Skynet programment un nouveau Terminator, le T-1000, pour retourner dans le passé et éliminer son fils John Connor, futur leader de la résistance humaine. Ce dernier programme un autre cyborg, le T-800, et l'envoie également en 1995, pour le protéger. Une seule question déterminera le sort de l'humanité : laquelle des deux machines trouvera John la première ? 

La critique :

"Je reviendrai..." : telle est la locution lapidaire d'Arnold Schwarzenegger dans Terminator premier du nom, réalisé par James Cameron en 1984. A l'origine, le premier chapitre est une modeste série B science-fictionnelle. Pourtant, le long-métrage triomphe au box-office et déchaîne les passions, à tel point qu'il se transmute en une véritable franchise. Sept ans plus tard, James Cameron décide de reprendre les inimitiés avec Terminator 2 : Le Jugement Dernier.
Fini la série B impécunière. Le robot obsolète du premier volet s'est transmué en blockbuster. Cette fois-ci, James Cameron dispose d'un budget de plus de cent millions de dollars (102 millions pour être exact). Le premier Terminator s'est définitivement inscrit dans la culture populaire et appartient désormais aux grands classiques du cinéma de science-fiction.

Pour Terminator 2, James Cameron n'a pas le droit de décevoir les fans. Le cinéaste sait qu'il est attendu au tournant. Il mise, entre autres, sur la qualité des effets spéciaux et fait appel aux services de trois sociétés différentes. James Cameron recherche avant tout la prouesse et l'innovation. Terminator 2 doit devenir la nouvelle égérie en matière d'effets spéciaux. Le film doit repousser les limites de la technologie. En ce sens, le long-métrage annonce déjà les prémisses d'Avatar.
Parallèlement, James Cameron n'oublie pas de grifonner et de ratiociner sur le scénario du film, écrit avec la collaboration de William Wisher Jr. La distribution de Terminator 2 réunit Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Robert Patrick, Edward Furlong, Joe Morton et Earl Boen.

Pour la petite anecdote, Michael Biehn, qui interprétait Kyle Reese dans le premier film, effectue quelques prises durant le tournage de Terminator 2. Mais James Cameron décide d'évincer finalement ces séquences. Cependant, dans la version longue (disponible en dvd), on peut voir l'acteur apparaître lors d'une scène furtive mais néanmoins remarquée. Attention, SPOILERS ! En 2029, après leur échec pour éliminer Sarah Connor, les robots de Skynet programment un nouveau Terminator, le T-1000, pour retourner dans le passé et éliminer son fils John Connor, futur leader de la résistance humaine.
Ce dernier programme un autre cyborg, le T-800, et l'envoie également en 1995, pour le protéger. Une seule question déterminera le sort de l'humanité : laquelle des deux machines trouvera John la première ? 

A priori, le scénario de Terminator 2 est de facture basique et laconique. En apparence, il ne fait que reprendre le script de son auguste prédécesseur. A la seule différence que ce sont deux machines qui sont envoyées dans le passé, plus précisément durant l'adolescence (difficile) de John Connor. Ensuite, Kyle Reese est remplacé par un cyborg à visage humain, soit le T-800 du premier chapitre. Mais le robot est dénué de toute vélléité meurtrière.
Il n'est plus chargé d'éliminer Sarah Connor ni sa future progéniture. Sa mission : protéger coûte que coûte le futur héros de la résistance humaine. Un oxymore. Les rôles sont inversés. Armé d'un fusil à pompe, le T-800 tend sa main à Sarah Connor et déclare dogmatique : "Viens avec moi si tu veux vivre !". 

Mutin, James Cameron joue la carte de la redondance. On prend les mêmes et on recommence... Pas vraiment. Au contraire. Terminator 2 oblique vers de nouvelles directions spinescentes. Narquois, James Cameron humanise davantage son cyborg musculeux et athlétique. D'une redoutable machine à tuer, le mastodonte se transmute en patriarche. Tel est le constat établi par Sarah Connor.
Le robot devient alors le "Terminator" docile et servile de John Connor. Ce dernier se charge de lui apprendre plusieurs répliques grivoises et condescendantes : "Hasta la vista, baby !", "Sac à merde", "Va chier !", "Cool"... Paradoxalement, le film ne sombre jamais dans la production calibrée et caricaturale. La lutte contre skynet et ses machines démoniaques devient le nouvel apanage d'un scénario plus retors qu'il n'apparaît. 

A l'image de ce cauchemar apocalyptique visionné par Sarah Connor, qui assiste ébaubie à des corps mutilés, lacérés et carbonisés par les premières conflagrations nucléaires. Non, Terminator 2 ne se résumera pas seulement à un combat homérique entre deux cyborgs. Toutefois, James Cameron n'oublie pas de se focaliser sur son nouveau Terminator de haute technologie, le T-1000, un endosquelette composé en poly-alliage mimétique ; un babélisme scientifique pour désigner ce robot en métal liquide, capable de copier ses futures victimes et de fabriquer des armes blanches.
James Cameron tient son nouveau "joujou" technologique. Implaccable, opiniâtre et d'une étonnante vélocité, le T-1000 se montre encore plus fort, plus puissant et plus agressif que son épigone. 

Désormais, le T-800 est un modèle obsolète. Conscient du potentiel de ce nouveau robot "dernier cri", James Cameron propose plusieurs séquences d'action à couper le souffle. Le cinéaste enchaîne les courses poursuites à un rythme effréné, la dernière se terminant dans une usine à la chaleur étouffante. Un autre clin d'oeil au premier film... Avec Terminator 2, James Cameron poursuit sa dialectique d'un monde condamné à périr sous les flammes et le courroux de Skynet.
Plus que jamais, le passé, le présent et le futur sont menacés par nos décisions et nos actes. C'est ce que déclare péremptoire John au T-800 : "Pas de destin, mais ce que nous faisons". Terminator 2 prend alors une autre tournure. Nouvelle direction, celle d'une route obombrée et marquée par l'agitation et le mouvement incertain de longues lignes blanches. Depuis les événements du premier, le destin semblait inéluctable et déjà tracé pour Sarah Connor.
Désormais, il s'écrit en pointillé... Ce second chapitre doit préfigurer la fin du monde ou alors une éventuelle panacée contre cette guerre atomique. Bref, James Cameron maîtrise et transcende son sujet. De surcroît, il améliore les thématiques du premier volet. En quelques mots, on tient probablement là le ou l'un des meilleurs blockbusters science-fictionnels de ces 25 dernières années.

Note : 18/20

 Alice In Oliver