L’incendie criminel est un crime assez discret parce que les preuves sont généralement détruites par le feu.
Votre héros s’il est en charge de l’enquête devra être entraîné à déterminer l’origine et les causes de l’incendie. S’il a affaire à un incendiaire qui sait ce qu’il fait, la tâche de l’enquêteur sera autrement difficile.
Le méchant de l’histoire met le feu
Si le méchant de votre histoire tente de maquiller un crime en simulant un incendie, vous devez déterminer s’il agit dans la précipitation ou s’il maîtrise son geste.
Par exemple, si un incendiaire place un matériau inflammable (ou un combustible quelconque) près d’une prise électrique, l’hypothèse de l’accident ne pourra pas être retenue.
S’il pense que la direction prise par le feu indiquera comme point d’origine la prise électrique, il se trompe.
Car l’enquêteur sait qu’une prise électrique ne peut créer un incendie que sous certaines conditions.
- Il faut un combustible (solide, liquide ou vaporeux)
- Une source d’oxygène nécessaire pour alimenter le feu, lui permettre de respirer, de se maintenir
- Un embrasement. Celui-ci peut provenir d’une allumette (manipulée par le criminel) ou une surchauffe d’un appareil électrique ou une étincelle
- C’est la réaction chimique de ces trois éléments qui démarre un feu.
L’enquêteur vérifiera ces quatre éléments ainsi que quelques autres agents afin de déterminer si l’incendie est accidentel ou criminel.
Il doit repérer les signes avant-coureurs d’un incendie accidentel pour déterminer qu’il ne s’agit pas d’un crime.
L’auteur doit comprendre la définition légale d’un incendiaire
Afin d’incorporer dans son histoire un personnage tel qu’un pyromane, l’auteur doit être au fait de ce qui le définit.
Un individu coupable d’un incendie criminel démarre un feu ou cause une explosion soit sur sa propriété soit sur celle d’un autre. Ensuite, il faut nuancer la gravité du crime qui dépends des intentions du criminel.
S’il y a des victimes (mort ou blessures) ou s’il s’agit d’une fraude à l’assurance, l’intrigue sera différente.
L’incendie criminel dans une intrigue
Ce type d’incendie est démarré volontairement par un individu avec l’intention de détruire.
Il ne reste pas grand chose après un incendie.
Des objets tels que des photographies, documents ou argent ne seront pas retrouvés.
Vous avez la possibilité d’utiliser cet élément dramatique de la destruction par le feu pour faire disparaître certains objets compromettants ou qui pourraient expliquer l’acte criminel.
En effet, l’incendiaire peut voler ces objets pensant qu’ils seront présumés perdus après l’incendie.
Quelques règles
Si votre intrigue se sert de l’incendie criminel, voici quelques points à respecter :
- La cause du feu doit être trouvée au point d’origine. Le départ d’un feu fait partie du mystère à résoudre.
- Ce départ est l’endroit où l’incendie aura été le plus destructeur. C’est le premier indice que l’enquêteur doit prendre en compte.
- Si un quelconque matériel inflammable a servi à allumer le feu, c’est au point d’origine que sera retrouvé la preuve de son utilisation.
- Un feu suit une direction. En comprenant le cheminement de l’incendie, l’enquêteur remonte au point de départ de celui-ci.
- C’est en déterminant le point d’origine que l’enquêteur peut confirmer ou infirmer l’hypothèse de l’incendie criminel.
Mettre le feu à un véhicule
Il existe différents moyens de créer un incendie. L’auteur doit se livrer cependant à quelques recherches.
De nombreuses intrigues utilisent un véhicule. Une automobile semble en effet facilement inflammable bien que les modèles soient de plus en plus à l’épreuve du feu.
Incendier un véhicule peut avoir pour raison banale de toucher l’assurance. Par contre, un criminel choisira cette solution pour masquer d’autres crimes.
Ce peut être un véhicule volé qui aurait servi lors d’un braquage ou d’un homicide, par exemple.
Généralement, le véhicule est déplacé à un endroit distant de la scène de crime et est aspergé d’un produit inflammable. Le criminel ne se préoccupe d’ailleurs pas de faire disparaître les preuves de l’incendie volontaire car habituellement, les enquêteurs font rapidement le lien entre le véhicule incendié et le crime.
L’idée étant de faire disparaître toutes traces qui pourraient identifier le ou les criminels. Le véhicule n’est alors d’aucun secours pour les enquêteurs : il explique seulement les conditions du crime.
L’incendie commandité
Une structure est généralement impliquée dans l’affaire. Le propriétaire d’un immeuble souhaite en faire autre chose mais il en est empêché pour une raison ou une autre (locataires, classement historique…).
Il va donc se mettre à la recherche de quelqu’un qui voudrait bien participer à ses sombres desseins. Ce qui est intéressant dans cette approche est qu’il peut s’adresser autant à des personnages douteux qu’à d’autres personnages qui se retrouvent forcés dans cette situation sans être enclins à ce type d’actes.
Si vous assignez à votre méchant cette tâche criminelle, on suppose qu’il est habitué à ce méfait. Il fournira donc des instructions très précise au commanditaire.
Par exemple, il pourrait lui ordonner de simuler des pannes des systèmes anti-incendie afin de justifier qu’ils n’ont pas fonctionné le jour de l’incendie.
Dans le cas d’un entrepôt, il pourrait suggérer que des produits hautement inflammables soient entreposés afin d’accélérer la propagation de l’incendie.
Il lui conseillera aussi de se fournir un alibi sérieux afin d’éviter que des soupçons ne pèsent sur lui.
Le moment choisi sera généralement aux petites heures du matin pour des raisons de discrétion mais aussi pour éviter des victimes, les locaux étant déserts.
D’un point de vue plus pratique, ce moment de la journée sera aussi retenu car il permet au feu de faire un maximum de dégâts avant qu’il ne soit détecté. Vous pourriez même aller plus loin dans le vice en lui faisant installer des obstacles pour gêner la progression des sapeurs pompiers ou ajouter des produits chimiques réagissant violemment avec l’eau, par exemple.
Le pyromane
Ce type de criminels est le plus dangereux et le plus difficile à confondre.
Les feux qu’il allume détruisent de larges espaces (immobiliers ou naturels).
Le pyromane est souvent représenté comme s’il ignorait les conséquences de son acte. Il ne recherche qu’une satisfaction (sexuelle pensent certains) et est incapable de juger correctement la gravité de son acte.
Alors que dans l’incendie commandité, l’incendiaire fournit les instructions pour préparer le lieu, le pyromane organise seul toute la mise en place.
Ce qui fait une différence fondamentale au niveau de l’intrigue.
La seule intention du pyromane est de détruire. Et s’il met en place des obstacles ou des produits chimiques à l’instar d’un criminel du feu, ce n’est pas pour ralentir les sapeurs pompiers mais avec l’intention de les blesser.
Quelques profils psychologiques
Agents de sécurité et volontaires
Les agents de sécurité et les volontaires sont généralement bien placés pour démarrer un incendie. Ils ne cherchent souvent qu’à attirer l’attention sur eux. Il découvre l’incendie et donne l’alarme faisant d’eux les héros d’un jour. Ils peuvent même espérer sauver une vie.
Ils agissent souvent sur une impulsion mâtinée par un abus d’alcool ou de toute autre drogue.
La raison essentielle est une reconnaissance sociale. C’est ainsi que des volontaires qui aident les autorités à combattre les incendies peuvent décider de mettre le feu à des appartements ou des maisons où vivent des gens en difficulté (financière ou autre).
Ils choisissent ces lieux en raison du capital de sympathie qu’ils en tireront.
La vengeance
La vanité et la jalousie peuvent mener à l’incendie volontaire. Un homme pourrait se venger d’une maîtresse en mettant le feu à sa voiture ou à son domicile.
L’intention est clairement la destruction totale et l’incendiaire a pris la juste mesure des conséquences.
L’acte se produit souvent tard dans la nuit et le criminel est habituellement sous l’emprise d’alcool ou autre après une bringue.
Une violente dispute peut être aussi à l’origine de la décision.
Si la vengeance est orchestrée par une femme, le mode opératoire est différent. Une femme cherchera à atteindre l’homme qui l’a blessée. Elle mettra le feu à une pile de vêtements appartenant à l’homme par exemple.
Les moyens utilisés seront aussi moins sophistiqués. Une simple allumette pourrait suffire par exemple.
Les psychologies féminine et masculine peuvent fournir d’excellentes pistes à explorer pour ce type de motifs.
L’adolescent
Enquêter sur un adolescent qui joue avec le feu est complexe et déroutant pour un enquêteur. Les raisons suicidaires sont rarement retenues, l’immolation n’étant pas commune dans ce genre de situations.
Il s’agirait plutôt d’expérimentation, d’une fascination. Découvrir par soi-même certaines vérités.
Une sorte de curiosité, en quelque sorte, dont l’adolescent pourrait être sa propre victime.
Habituellement, l’adolescent considère le feu comme un jeu. S’il y a des victimes, un auteur pourrait explorer jusqu’où la responsabilité d’un ou de plusieurs adolescents pourrait être engagée.