Troy Beyer, 2001
Pour notre thème plage il était de notre devoir de parler (en premier) de celle qui l'a inspirée : Jennifer Lopez et son mythique Love Don't Cost a Thing.
Un clip qui cache bien plus de choses que ce que l'on pourrait penser. En effet, ce " strip walking " n'est autre qu'un livre où il faut savoir lire entre les lignes. Car si Jennifer Lopez laisse derrière elle ses créoles, son jean mais aussi le " ennifer " et le " opez " de son nom, ce n'est que pour mieux nous délivrer son message : " À bat le matérialisme ".
Alors que nombreuses sont les œuvres " expliquées " aux enfants, la chanteuse a décidé de se nourrir de ce principe tout en faisant un pied de nez aux conventions pour lancer la version swagg de la philosophie expliquée à tous. Via un clip simple en ensoleillé, la jeune femme reconstitue le jour où elle a enfin tout compris de la vie.
Alors qu'elle s'apprêtait apprêtée comme jamais à retrouver son fiancé, Jennifer (encore à l'époque) reçoit un coup de fil de son cher et tendre lui expliquant qu'il sera au abonné absent. Pour se faire pardonner celui-ci lui a envoyé un bracelet... Et là, c'est s'en est trop. La chanteuse opère un virage en 570° degré dans sa réflexion et comprend que :1) c'est un salaud qui ne comprend que nouille à l'amour, 2) que l'amour et elle-même n'ont pas de prix. Furibarde et forte de cette constatation la jeune femme s'en va ouvrir les portes de la perception dans un lieu où seul le soleil et les nanas comptent : la plage. Enfilant son vison d'été et ses lunettes de soleil en faisant clinquer ses bijoux dorés, elle enfourche son fidèle destrier (une décapotable) pour se rendre dans le temple de la réflexion.
C'est alors que le voyage initiatique commence. Après avoir roulée comme une damnée et jetée son sac griffé, Jennifer Lopez laisse sa voiture et ses lunettes au monde matérialiste et continue la route de la libération du haut de ses talons. Plus les kilomètres passent plus sa pensée s'aiguise et plus elle a chaud. Elle fait tomber le veston et commence enfin à réaliser à quel point le carcan de la société était étriqué. De ses chaines en or, et particulièrement de son collier, elle se débarrasse pour mieux pouvoir embrasser la vie et nous livrer la chorégraphie hip-hop de la liberté. Mais c'est lorsque qu'elle se sépare de ses créoles que Jennifer comprend qu'elle dit au revoir à une part d'elle même, c'est à cet instant précis qu'elle réalise à quel point les noms sont surfait et que trois lettres suffisent amplement à nommer un être vivant. Libre comme Max la chrysalide devient un papillon et Jenny devient enfin J.Lo. Débarrassée de son jean bien trop serré, la chanteuse trouve enfin la paix avec sa petite culotte dorée. Rentrant en communion avec la nature californienne, loin des passions qui se déchaînent, c'est telle l'ermite ensablé qu'elle danse librement en pensant au Capital de Marx et en riant de sa vie d'avant.
Bien que pour la promotion de l'album J.Lo est du réenfiler ses oripeaux de dame du showbiz, il n'en reste qu'avec ce clip la " bomba latina " nous livre une touchante relecture des œuvres de ses philosophes préférés version playa ensoleillée.
Alors si vous aussi vous voulez vous libérer, vous savez ce qu'il vous reste à faire : PARTIR À LA MER !
Ou, pour reprendre les mots de J.Lo lors de la conférence qu'elle a donné sur la place de Rousseau dans la musique r'n'b à l'université de Bogota, " Vamos a la playa oh oh ouwohoho ! ".
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